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Revue de presse Afrique

A la Une: Bolloré-bashing en Afrique

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Vincent Bolloré.
Vincent Bolloré. REUTERS/Charles Platiau
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Les langues commencent à se délier en Afrique après la mise en examen, en France, de Vincent Bolloré. Au-delà des seules réactions africaines, que nous allons évoquer dans un instant, à signaler en effet les confessions de Mamadou Sylla, sur nos antennes d’abord, dans Media Guinée ensuite.

« Des proches de Bolloré m’avaient demandé à l’époque de les aider à avoir le port sans appel d’offres », déclare l’ex-président du patronat guinéen, qui se dit prêt à témoigner devant la justice française, « parce que si quelqu’un prend de l’argent indignement dans mon pays, je me battrai pour que l’argent-là retourne dans mon pays », rapporte Media Guinée.

Après cette mise en examen de Vincent Bolloré, donc, c’est un sentiment de sidération et d‘envie qui se manifeste en Afrique. « Peut-on rêver d’une Justice africaine aussi audacieuse ? », se demande ainsi le journal burkinabè Le Pays, qui se réjouit vivement que la Justice française soit allée à la « chasse à la courre » d’un aussi gros gibier « levé par un canard » (en référence, bien sûr, au journal Le Monde qui avait révélé l’affaire), étant rappelé qu’un « canard », c’est – aussi   un journal.

En Afrique, il est inimaginable que la Justice puisse  importuner un tel « mogo puissant » a fortiori le mettre en examen, énonce ce journal ouagalais. « Là où l’action de la justice hexagonale force encore plus le respect, c’est que le puissant homme d’affaires est poursuivi pour des faits qui se sont déroulés en Afrique, à des milliers de kilomètres de la France, alors que du côté du Togo et de la Guinée où les faits se seraient déroulés, c’est un silence assourdissant ».

C’est ainsi, soupire Le Pays, « la Justice, sous nos tropiques, est aux ordres, contrairement à la Justice française qui ne veut pas se laisser conter fleurette. Et il y a lieu de croire que c’est, entre autres, pour ces raisons que certains Occidentaux se permettent en Afrique, ce qu’ils ne pourraient jamais rêver de faire chez eux. Et Bolloré est loin d’être le seul concerné » énonce encore ce confrère ouagalais.

Blé Goudé : défense d’Eléphant

En Côte d’Ivoire, ce coup de colère d’un des avocats de Charles Blé Goudé au sujet de la présentation ou non de témoins par la défense de Blé Goudé devant la CPI. Maître Claver N’Dry Kouadio pousse en effet un coup de gueule dans le journal ivoirien L’Inter. Avant-hier à Gagnoa, Nouhoun Sangaré, représentant de la Cpi en Côte d’Ivoire et au Mali avait dit que les avocats de Charles Blé Goudé avaient « décidé de ne pas présenter de témoin devant la Cour », rappelle ce journal.

Hier encore, un porte-parole de la CPI évoquait sur le fil du journal en ligne Pôle Afrique l’hypothèse d’une procédure de « no case to answer » qu’aurait envisagé de présenter la défense de Charles Blé Goudé, procédure que l’on pourrait traduire en français par une « requête aux fins d’acquittement » (en clair, la présumée renonciation par la défense à présenter des témoins, afin de raccourcir la durée du procès).

Vrai ou faux ? Maître N’Dry entend réserver une « suite judiciaire » à ces affirmations, dit-il donc au quotidien indépendant L’Inter, « les autorités de la Cpi seront interpellées sur cette question ». L’équipe de défense l’ex-ministre de Laurent Gbagbo n’a « jamais dit ou écrit à qui que ce soit, de façon explicite (qu’elle n’entendait pas) appeler de témoin », martèle-t-il encore.

Comores : le tropique de la violence

Aux Comores, les boat-people sont « toujours aussi nombreux à prendre la mer » à Anjouan pour rejoindre Mayotte. C’est le constat dressé sur place par le quotidien français Libération. Ce journal s’est mêlé aux passeurs qui, à bord de leurs kwassa-kwassa, acheminent clandestinement des Comoriens risquant leur vie pour aborder en terre française. « Se soigner, chercher du travail, rejoindre sa famille… ou en fonder une, dans l’espoir d’obtenir une carte de séjour, voire la naturalisation française », telles sont les motivations des migrants clandestins des Comores, résume Libé. Lequel journal s’est procuré un rapport sur l’action de l’Etat en mer en 2017, qui indique que « plus de 300 kwassa ont été signalés sur les plages sans que les moyens nautiques étatiques n’aient pu intervenir ».

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