Accéder au contenu principal
Les têtes d'affiches de Denise Epoté

Quatre femmes dénoncent la mondialisation - le Malien Tidian Ball, patron de Donilab

Publié le :

L’Afrique en marche, les têtes d'affiche de Denise Epoté de TV5 Monde, comme chaque dimanche sur RFI avec Assane Diop : quatre femmes dénoncent les failles de la mondialisation - le médecin malien Tidiane Ball, directeur de Donilab.

Denise Epoté.
Denise Epoté. © RFI/Pierre René-Worms
Publicité

Denise Epoté en ligne de Cotonou, ce matin, votre première tête d'affiche réunit un groupe de quatre femmes. Chacune d'entre elles est à la tête d'une organisation internationale et multilatérale. Elles sont donc des actrices de premier plan du monde global toujours et s'efforcent d'en corriger les imperfections notamment au nom des femmes et plus largement des jeunes.

Ce constat peut j’en suis sûre faire sourire les hommes. Mais seules les femmes sont conscientes des failles de la mondialisation qui par omission ne prennent pas en compte la dimension jeunesse et femme de certains programmes. Il y a deux ans, lors de la conférence du Forum économique international des Amériques tenue à Montréal, quatre voix de femmes ont résonné à l’unisson pour souligner les travers d’une mondialisation qui, lorsqu’elle ne laisse pas sur le bas-côté les plus faibles, broie des vies. Ces quatre femmes sont Patricia Portland, secrétaire générale du Commonwealth, Rebecca Grynspan, secrétaire du secrétariat ibéro- américain, Maria Do Carmo Silveira, de la Communauté des pays de langue portugaise, et Mikaelle Jean, secrétaire générale de la Francophonie.

Quatre femmes qui, dans quatre langues, ont lancé un appel en faveur d’un multilatéralisme consolidé, moins dispersé et donc plus conséquent. C’est une première dans l’histoire et sans aucun doute une chance que des femmes se retrouvent ainsi à la tête d’organisations internationales et multilatérales qui ont entre autre missions de concevoir des programmes en faveur des jeunes et des femmes qui ont longtemps été les grands oubliés des politiques de développement. A elles, quatre les organisations qu’elles dirigent représentent 167 pays, soit 61% de la population et 4,5 milliards de personnes. La récente tenue à Londres de la conférence du Commonwealth méritait que soit évoqué le sens de la mission de ces femmes au sein de ces instances internationales.

Le deuxième sélectionné est un médecin malien. Le docteur Tidiane Ball, également spécialiste en informatique dirige Donilab après avoir lancé le portail médical Malisanté il y a dix ans. Donilab est le plus grand incubateur de start-up du Mali. En l’espace de trois ans, une trentaine de projets ont été transformés. Quelques-unes de ces start-up connaissent même un rayonnement régional voire international.

Quatre ans avant la fin de son cursus à l’université de Bamako, Tidiane Ball, alors jeune étudiant en médecine, avait lancé le premier portail pour répertorier les professionnels de la santé. Le succès du portail Malisanté lui a permis de comprendre qu’il avait plus une âme d’entrepreneur que de médecin. Le magazine du même nom ne connaîtra malheureusement pas le même succès.

Pour diversifier ses compétences, en ligne il s’inscrit à l’université d’Aix-Marseille puis à l’université de Des Moines aux Etats-Unis et obtient un master en expertise d’ingénierie des systèmes informatiques et un certificat en gestion des projets. En 2015, il lance DONILAB du mot doni qui en bambara signifie savoir. Un incubateur d’entreprises qui tous les six mois accompagne six start-up du stade de l’idée au produit minimum viable. 80% des porteurs de projets sont des femmes. Les secteurs d’activité de DONILAB sont les nouvelles technologies car pour Tidiane Ball le numérique est une chance que le continent doit saisir pour rattraper le retard pris en matière de développement.

Les autres secteurs sont l’agriculture et la santé

Trois start-up en particulier font la fierté de DONILAB. DOCTIX, plateforme de prise de rendez-vous en ligne lancée en 2017, compte aujourd’hui 110 médecins. Pour les malades, fini les longues files d’attente devant les hôpitaux. Des versions pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Sénégal sont attendues. ANKAFINI qui en bambara veut dire nos tissus est une plateforme de promotion et de commercialisation des tissus africains. Elle compte des clients en Afrique de l’Ouest et même en Europe.

SANZARA, la troisième start-up, opère dans le secteur de l’agro-business. En contrôlant la chaîne de valeur qui part de la récolte jusqu’au point de vente, SANZARA permet de satisfaire une classe moyenne à la recherche de produits de qualité que ne garantissent pas toujours les grandes surfaces. Le professionnalisme de Tidiane BALL lui a permis de gagner la confiance d’institutions financières comme la BAD et l’AFD ainsi qu’une reconnaissance internationale. En 2015 Tidiane BALL a remporté au Brésil le prix Fund of Internet Research and Education et en 2017 il a reçu à Montréal le premier prix de l’entreprenariat social.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.