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Bonjour l'Europe

Pays-Bas: vers la fin du paradis européen de la drogue douce?

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Après des décennies de tolérance, les Pays-Bas semblent petit à petit revenir sur la possibilité de consommer des drogues douces. Dernier exemple en date, la ville de la Haye, siège du gouvernement, a décidé de promulguer des interdictions de consommation dans plusieurs quartiers de la ville, une décision qui rompt avec l’image de laisser-faire couramment associée avec les Pays-Bas en matière de drogues douces…

De Wallen, connu en français sous le nom de «quartier rouge d'Amsterdam» est un quartier emblématique de la ville néerlandaise, connue pour ses coffee shops.
De Wallen, connu en français sous le nom de «quartier rouge d'Amsterdam» est un quartier emblématique de la ville néerlandaise, connue pour ses coffee shops. Wikimedia
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C’est désormais officiel, la mairie de La Haye a décidé l’entrée en vigueur de l’interdiction de fumer un joint dans treize quartiers de la ville. Une interdiction qui touche presque la moitié du territoire communal. Dans la liste des lieux concernés par l’arrêté municipal figurent entre autres le centre-ville autour du Binnenhof, le complexe qui abrite à la fois le gouvernement et les deux chambres du parlement, le quartier autour de la gare Centrale et un certain nombre de lieux publics comme le Zuiderpark. Ces zones, où il sera interdit de fumer un joint, sont déjà concernées par une interdiction de consommer de l’alcool en public. À l’origine de l’arrêté municipal figurent des plaintes des résidents heurtés par les effluves de cannabis et les vacarmes nocturnes.

Une mesure accompagnée de contrôles supplémentaires

Dans les deux premières semaines, la police se contentera d’émettre un simple avertissement à l’égard du contrevenant. Il y aura ensuite des contrôles réguliers, ce qui fait dire aux opposants à cette mesure parmi les partis d’opposition au sein du conseil municipal qu’il va falloir recruter des agents et mettre en place une police de la drogue. Les consommateurs de drogues douces qui seront contrôlés en infraction risqueront des amendes qualifiées de sévères, mais qui restent encore à déterminer par les premiers juges qui seront saisis de tels cas. Entre-temps, la police va distribuer des prospectus dans les coffee shops où l’achat et la consommation de cannabis restent autorisés ainsi que des prospectus en anglais dans les hôtels de la ville.

Une décision en rupture avec la politique de tolérance édictée depuis des décennies aux Pays-Bas

C’est en 1976 qu’a été instaurée la « gedoogbeleid » ou politique de tolérance. Mais il faut rappeler que son but officiel est la réduction de la consommation de drogues douces. Même si le gouvernement néerlandais perçoit des taxes sur la vente de cannabis, les conditions de fonctionnement sont sévèrement encadrées avec par exemple l’interdiction de vendre à une même personne plus de cinq grammes de cannabis par jour.

En fin de compte, cette interdiction partielle n’est pas totalement nouvelle et correspond à un mouvement général des autorités pour réduire le nombre de coffee shops dans le royaume. Il y en a aujourd’hui 573, soit 300 de moins qu’il y a 20 ans. Pour stopper le tourisme de la drogue, il y a eu d’abord l’interdiction de vendre à des non-résidents qui s’applique dans les provinces frontalières de la Belgique. Il y a aussi eu la décision de certaines villes comme Rosendaël ou Bergen-op-Zoom de procéder, à terme, à la fermeture de tous les coffee shops. À La Haye comme à Rotterdam, il existe déjà des zones sans cannabis autour des écoles et dans certaines rues d’Amsterdam on peut déjà rencontrer des panneaux très figuratifs pour interdire l’alcool et les points.

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