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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: «Tiens-toi prête, Russie…»

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Le président américain Donald Trump, à Washington, le 9 avril 2018.
Le président américain Donald Trump, à Washington, le 9 avril 2018. NICHOLAS KAMM / AFP
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« Tiens-toi prête, Russie, les missiles arrivent » : ce tweet de Donald Trump est bien sûr repris par tous les journaux ce matin. Car le risque d’une confrontation militaire est-ouest, sur le terrain syrien, n’a jamais été aussi présent…

« Le président américain Donald Trump a ainsi menacé directement la Russie - alliée de Bachar el-Assad - sur son compte Twitter, pointe Le Figaro, en lui annonçant que les missiles en direction de la Syrie arrivaient, donc. Et il a renchéri dans un second tweet en affirmant que les relations avec la Russie étaient pires que durant la Guerre froide. » Pas de doute pour Le Figaro, « cette nouvelle menace de Trump laisse présager une attaque imminente des États-Unis sur la Syrie, en réaction à l’attaque chimique présumée du régime syrien à Douma. »

Pour sa part, l’ambassadeur russe au Liban, a fait savoir hier qu’il ferait abattre les missiles américains…

Alors, « ces derniers jours, à mesure que la pression montait en provenance de Washington, Russes, Iraniens et Syriens ont renforcé leur coopération, relève encore Le Figaro. Qassem Soleimani, le tout-puissant chef de la Force Al-Qods, bras armé de l’Iran hors de ses frontières, a été signalé en Syrie. Après un passage par Téhéran, l’émissaire de Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentieff, se serait également déplacé auprès d’Assad. 'Les Russes ont rassuré le pouvoir syrien qu’ils répondraient aux frappes', affirme un responsable libanais, proche de Damas. (…) Autour de leurs bases, mais aussi près des zones les plus sensibles du régime syrien, Moscou a déployé son arsenal de défense antiaérienne, précise encore Le Figaro, et ce jusqu’au pourtour du palais présidentiel de Bachar el-Assad, sur le mont Qassioun, en surplomb de Damas, que le raïs a très certainement évacué. Où est-il ?, s’interroge d’ailleurs Le Figaro. Dans sa maison, connue de tous, un peu plus bas dans un quartier plutôt aisé de Damas ? Ou bien dans un refuge de substitution, comme bientôt de nombreux dignitaires. »

Divergences…

Alors, pour l’instant, les Occidentaux temporisent…

« L’ampleur, la forme, la durée, les cibles et surtout les risques de l’opération continuent d’être discutés entre Washington, Paris et Londres, pointe Libération. Tout en affichant leur détermination à 'ne pas laisser l’usage d’armes chimiques se poursuivre', les Occidentaux temporisent (en effet). Car la confrontation avec la Russie sur le dossier syrien s’est (donc) durcie. (…) Côté français, à la différence de Trump, relève Libération encore, Emmanuel Macron a pris soin de préciser que d’éventuelles frappes françaises viseraient 'à s’attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime' et non pas à ses 'alliés' : 'Nous ne souhaitons aucune escalade dans la région'. »

C’est vrai, remarque La République des Pyrénées, « entre les occidentaux et singulièrement entre Trump et Macron, les objectifs de guerre ne sont pas identiques. Au fond, ce que Trump cherche, c’est l’affrontement avec l’Iran. Or, une frappe contre le régime Assad permettrait sans doute aux militaires américains de +taper+ également quelques cibles iraniennes en Syrie, comme l’ont fait les Israéliens le week-end dernier… Pour Macron, qui espère toujours sauver l’accord avec l’Iran sur le nucléaire au cours de sa prochaine visite d’Etat aux Etats-Unis, il y a là un 'engrenage dangereux'. »

Calmer le jeu ?

En tout cas, s’alarme La Nouvelle République du Centre ouest, « cette fois nous en sommes tout près du gouffre vers lequel tout pourrait basculer. La guerre froide des romans de John Le Carré, c’était de la petite bière, une guignolade à côté. Trump le dit pour donner du poids, une gravité inhabituelle à ce qui pouvait passer jusqu’ici pour l’un de ses prurits quotidiens. Retenez-moi ou je fais un malheur ! »

Alors, essayons de calmer le jeu, lance La Presse de la Manche : « les Américains sont nos amis et alliés. Le meilleur service que l’on peut leur rendre est de les aider à retrouver leur calme avant d’appuyer sur le bouton. Les relations de Donald Trump avec la Russie sont devenues irrationnelles, car l’enquête se poursuit à propos des interférences russes pour faire battre Hillary Clinton. Une perquisition vient d’ailleurs tout juste d’avoir lieu chez l’avocat de Trump. Ce qui n’arrange rien à l'humeur du président. Il y a, en ce moment, trop d’États qui rêvent d’un conflit majeur pour manquer de sang-froid. Et la moindre étincelle peut mener trop loin. »

Et puis « des frappes pour quoi faire ?, s’interroge Ouest France. Punir Assad ? Certes. Réduire ses capacités de nuire ? Tant mieux. Récupérer l’occasion perdue en 2013 par Obama ? Un peu tard. Peser sur les Russes ? Ce ne sera pas sans risques. Faire respecter la ligne rouge sur les armes chimiques ? Oui, mais pour cela des frappes ne suffiront pas. Le repli américain, engagé sous Obama et accéléré voire théorisé par Trump, n’a pas seulement laissé aux Russes un espace où ils se sont engouffrés. Il a fait reculer l’idée même de multilatéralisme, seul antidote aux escalades militaires. C’est à sa restauration, estime Ouest France, qu’il faut œuvrer, avant tout autre chose. »

Grèves et manifs en France : vers un engrenage de la violence ?

A la une également, la contestation sociale en Frances : SNCF, étudiants, Notre-Dame-des-Landes… Attention, préviennent plusieurs journaux ce matin, attention, le gouvernement ne doit pas céder à la logique de l’affrontement…

Pour La Voix du Nord, « la décision d’évacuer par la force les zadistes de Notre-Dame-des-Landes s’imposait au nom du respect de l’État de droit. Mais le gouvernement a pris le risque d’alimenter un peu plus les tensions du moment en ouvrant ce nouveau front très symbolique. » Et le quotidien nordiste de prévenir : « si l’opération doit durer avec chaque jour des affrontements et des blessés, les facs risquent de se transformer à leur en tour en ZAD. »

Pour L’Humanité, c’est un fait établi : « l’engrenage de la violence est l’excuse qui permet de mettre tout le monde dans le même sac, d’amalgamer les groupes constitués qui font de l’affrontement avec la police un combat politique avec les étudiants rassemblés en assemblée générale pour protester contre la sélection. Tous coupables, tous réprimables. L’affrontement devient une méthode de gestion de la contestation sociale. »

Alors attention, avertit La Croix, « si pressé de réformer et solidement ancré dans sa légitimité, l’exécutif peut céder à une sorte d’ivresse de l’action, censée subjuguer les contestations. Pendant près d’un an, ce pari a d’ailleurs été magistralement gagné. Maintenant, tout semble devenir un peu plus compliqué. S’il veut continuer à avancer, estime le quotidien catholique, l’exécutif va sans doute devoir commencer à négocier. »

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