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Afrique économie

Le port d'Abidjan se rêve plus grand

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C'est un véritable poumon économique pour la Côte d'Ivoire. Le port autonome d'Abidjan a vu son trafic augmenter de 3,8 % en 2017. Abidjan entend devenir le premier port de la côte ouest-africaine, entre ceux de Tanger au Maroc et Durban en Afrique du Sud. Pour être à la hauteur de ses ambitions, un vaste programme de développement de ses infrastructures a été engagé en 2012. Mais il tarde à porter ses fruits.

Une file de camions chargés de café à l'entrée du port d'Abidjan, le 8 mars 2018.
Une file de camions chargés de café à l'entrée du port d'Abidjan, le 8 mars 2018. SIA KAMBOU / AFP
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Insuffisance des dessertes de la zone portuaire, engorgement des voies de circulation et de la zone sous douane... Le port d’Abidjan qui voit passer 91 % des échanges commerciaux du pays est en quelque sorte victime de son succès.
Ce manque de fluidité, agace les opérateurs, comme l’explique Mahamadou Dembele, le directeur des Entrepôts maliens en Côte d’Ivoire : « Quand les véhicules arrivent en Côte d’Ivoire, ils n’ont pas d’endroit pour stationner. De fait l’arrivée des véhicules au port est réglementée. Et ça, ça ralentit considérablement le trafic entre le Mali et la Côte d’Ivoire », constate-t-il.

Conséquence, assure-t-il, nombre d’exportateurs maliens préfèrent se tourner vers le port de Dakar au Sénégal quitte à avaler des kilomètres supplémentaires.

Procédures administratives complexes

Parmi les autres griefs des opérateurs : des procédures administratives jugées complexes. Les armateurs sont aussi confrontés à la faiblesse de la profondeur des quais du port. Conséquence, le trafic en transbordement d’Abidjan a baissé de 4,6 % en 2017. « Pour les armateurs, il y a des attentes liées à la possibilité de venir à Abidjan avec des grands navires », explique Hien Sié, le directeur général du port autonome. « Les investissements en cours à hauteur de 100 milliards de francs CFA sur la période 2012-2020 sont la traduction de l’engagement de l’État à faire face à ces défis. D’ici 2019, le port d’Abidjan va avoir des infrastructures suffisantes, puisque l’on va avoir des quais à 16 mètres. Lomé et Cotonou, ils ont 15 mètres ».

Cela passera notamment par les projets en cours d’approfondissement du canal de Vridi et de construction du second terminal à conteneurs, qui sera géré, comme le premier par le groupe français Bolloré.

Une « réflexion forte » autour de la compétitivité

Une commission sur la compétitivité des ports ivoiriens vient aussi d’être lancée. Un bon signe, selon Stéphane Eholié, président du Syndicat des Entreprises de Manutention des ports d’Abidjan et de San Pedro. « Il y a une réflexion forte à mener sur la compétitivité, parler de dématérialisation qui doit nous permettre de gagner en efficacité en efficience. Vous avez aussi la piste tarifaire, voir dans quelle mesure s’il y a effort à faire voir dans quelle mesure on peut faire cet effort », détaille-t-il. Puis, il poursuit : « Cette réflexion elle est vraiment dynamique, tout le monde a conscience que l’on a perdu des parts de marché. Et comment on fait pour récupérer nos parts de marché ? Je dirais qu’il y a le tarif, mais aussi la qualité de service. »

Selon la Banque mondiale dans un récent rapport, les coûts à l’export et à l’import à Abidjan sont respectivement 59 % et 44 % plus élevés qu’au Ghana. L’institution financière avait aussi estimé que le port d’Abidjan souffrait d’un manque de concurrence dans l’exploitation de ses terminaux.

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