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Autriche: l'extrême droite accusée de vouloir mettre la main sur le renseignement

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Une polémique agite l'Autriche depuis plusieurs semaines. Elle concerne une perquisition controversée menée au siège des services de renseignement à Vienne.

Au premier plan, le jeune chancelier autrichien Sebastian Kurz (ÖVP), en compagnie de son vice-chancelier Heinz-Christian Strache, issu du FPÖ, le 20 décembre 2017 à l'Assemblée nationale.
Au premier plan, le jeune chancelier autrichien Sebastian Kurz (ÖVP), en compagnie de son vice-chancelier Heinz-Christian Strache, issu du FPÖ, le 20 décembre 2017 à l'Assemblée nationale. JOE KLAMAR / AFP
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de notre correspondante à Vienne,

Il y a un mois, les locaux du Bureau pour la protection de la Constitution et la lutte contre le terrorisme (BVT), le service de renseignement autrichien, ont été perquisitionnés à Vienne dans le cadre d’une enquête visant plusieurs de ses membres pour des faits présumés de corruption et d’abus de pouvoir notamment.

Mais très vite, cette perquisition a créé la polémique dans le pays. Premier problème : elle a été menée par une unité en charge de la sécurité sur la voie publique, dirigée par un membre du parti d’extrême droite FPÖ - qui participe au gouvernement -, alors que ce n’est pas de son ressort habituellement.

Deuxième problème : la perquisition aurait abouti, selon la presse, à la saisie de documents liés à la lutte contre l’extrémisme de droite, sans rapport avec l’enquête initiale, donc. Un sujet d’autant plus brûlant que les services de renseignement enquêteraient en ce moment sur plusieurs personnalités proches du FPÖ.

Evidemment, l’opposition a sévèrement critiqué cette perquisition. Le controversé ministre de l’Intérieur Herbert Kickl, membre éminent du FPÖ, a répondu qu’elle s’était déroulée dans les règles. Mais l’opposition s’inquiète désormais de voir le FPÖ prendre le contrôle des services de renseignement.

Berlin menace Vienne de revoir sa coopération en matière de renseignement

Parmi les suspects de l’enquête initiale se trouve Peter Gridling, le chef de la sécurité intérieure, un proche du parti conservateur ÖVP, partenaire de coalition du FPÖ. Ce dernier a été suspendu suite à l’enquête. Une décision « inévitable », selon Herbert Kickl, mais critiquée par l’opposition.

Cette dernière craint que le ministre de l'Intérieur installe un nouveau chef proche du parti d’extrême droite. Le FPÖ aurait alors le contrôle sur les services de renseignement et sur les enquêtes concernant l’extrémisme de droite. Une affaire qui, on le voit, bouscule la vie politique autrichienne...

Herbert Kickl, le ministre de l'Intérieur, a été sommé de s’expliquer lors d’une session exceptionnelle du Conseil national, la chambre basse du Parlement autrichien. Il a dû répondre à près de 40 questions et a de nouveau rejeté toute critique, accusant l’opposition d’entretenir une « théorie du complot ».

L'opposition ne désarme pas. Les sociaux démocrates (SPÖ) réclament désormais l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire. Et la controverse prend un tour international : le renseignement allemand a fait savoir que l'affaire pourrait l'amener à revoir sa coopération avec le renseignement autrichien.

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