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Bonjour l'Europe

Incendies au Portugal: mobilisation nationale pour débroussailler les bois

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Au Portugal, ce week-end, c'est la mobilisation générale et nationale pour débroussailler les forêts et les bois, afin de prévenir la répétition des terribles incendies de 2017 qui ont fait 114 victimes.

Un avion de lutte anti-incendie largue de l'eau sur un feu de forêt à Louriceira (Portugal), le 20 juin 2017.
Un avion de lutte anti-incendie largue de l'eau sur un feu de forêt à Louriceira (Portugal), le 20 juin 2017. REUTERS/Miguel Vidal
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de notre correspondante à Lisbonne,

Le gouvernement tout entier ou presque est aux champs, ou plutôt dans la forêt pour une opération de mobilisation. Antonio Costa, le Premier ministre a envoyé sur le terrain une vingtaine de ses ministres. De l’Education à la Justice, des Affaires étrangères à la Citoyenneté, tous se sont déplacés pour assister aux opérations de débroussaillage sur le terrain. Un chassé croisé avec le président de la République Marcelo de Sousa, qui lui aussi s’est rendu dans les régions les plus touchées par les incendies en 2017. Une opération parallèle entre les deux autorités supérieures du pays avec un seul objectif : mobiliser les Portugais, les sensibiliser, leur montrer qu’il est possible de gérer la forêt et de prévenir.

Ce dimanche, de nombreuses initiatives privées prennent le relais, comme dans la région de Leiria,  à une centaine de kilomètres au nord de Lisbonne, où quelques 4000 volontaires sont invités à participer a une opération de reboisement de la pinède royale, détruite à 90 % l’an dernier. C’est un peu comme si les landes en Aquitaine étaient parties en fumée.

Des opérations médiatiques et médiatisées

Le gouvernement veut faire passer l’idée que la prévention est essentielle. La loi sur le débroussaillage existe depuis 2006, mais elle n’était que rarement appliquée. Cette année, un décret l’a rendue obligatoire sous peine d’amendes corsées. D’ailleurs c'est l'Autorité tributaire et douanière qui a envoyé une lettre d’information aux administrés, avec obligation de nettoyer les parcelles d’ici au 15 mars.

Confuse, l’information a provoqué la panique de certains propriétaires qui se sont mis à couper tout y compris les arbres fruitiers ou les feuillus plus résistants au feu.

D’autres sont face à des coûts difficiles à supporter. De pseudo bûcherons ont flairé le filon, proposant moins cher mais moins bien. Le Premier ministre a dû faire marche arrière: un nouveau décret donne jusqu’à juin aux propriétaires pour faire le ménage.

Un excès de zèle pour faire oublier les moments de flottements face aux incendies de l’an dernier ?

Car les délais sont très courts avant le retour de la saison dangereuse. La forêt au Portugal, qui couvre 35 % du territoire, n’a pas brûlé entièrement l’an dernier, et les zones épargnées sont à leur tour sous la menace. Les autorités ne veulent pas être à nouveau accusées d’immobilisme.

Un deuxième rapport indépendant sur les incendies du 15 octobre dernier vient de confirmer les failles et les erreurs dans la lutte contre les feux: pas d’intervention aux départs des feux, renforts demandés jamais arrivés, ordres contradictoires, mauvaises évaluations du danger.

Face à une catastrophe désormais considérée inédite. Et même si jamais autant de conditions adverses ne sont réunies dans le pays, ne rien faire, ne prendre aucune mesure de prévention ou de stratégie serait irrecevable. Les 114 morts dans des conditions atroces l’an dernier ont traumatisé le pays.

Pompiers à pied d'oeuvre le 16 octobre 2017 pour tenter de circonscrire l'incendie qui faisait rage aux abords du village de Cabanoes, dans la commune de Lousa.
Pompiers à pied d'oeuvre le 16 octobre 2017 pour tenter de circonscrire l'incendie qui faisait rage aux abords du village de Cabanoes, dans la commune de Lousa. REUTERS/Pedro Nunes

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