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Chronique des médias

Mediapart bien seul avec ses infos sur Sarkozy

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La Chronique des médias revient ce samedi sur la mise en examen de Nicolas Sarkozy, qui accrédite la thèse du financement libyen de la campagne du leader de la droite en 2007. Une thèse que bien peu de médias soutenaient après les révélations de Médiapart en 2011-2012.

Page de garde du media en ligne Mediapart, le 24 mars 2018 (capture d'écran).
Page de garde du media en ligne Mediapart, le 24 mars 2018 (capture d'écran). mediapart.fr
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Il faut lire Le Monde pour mesurer à quel point Mediapart a été seul, et parfois malmené, lorsqu’il portait le fer contre Nicolas Sarkozy. « Il y a six ans, écrit le quotidien, le site d’info révélait le scandale dans une incrédulité totale, tant l’affaire semble incroyable ». Peu nombreux sont en effet les médias, en 2012, à accréditer la thèse du site d’Edwy Plenel, lorsqu’il présente un document signé de Moussa Koussa, l’ancien chef des services de renseignement de Kadhafi, attestant qu’une somme de 50 millions d’euros aurait été versée par le dictateur au candidat Sarkozy.

Certains médias se pincent le nez, d’autres reprennent abondamment la défense du président criant au « faux grossier », alors même que ce document va être authentifié par des experts judiciaires. « Mediapart est bien le seul dans le paysage de la presse française, écrit encore Le Monde, à tenter de documenter ce qui n’est rien d’autre qu’une conjecture ».

Il faut dire que des liens existent entre des intermédiaires sulfureux, au cœur de cette histoire et certains titres de presse. Le financement libyen aurait ainsi été discuté par l’entremise de Ziad Takieddine, le même Takieddine qui emmenait dans son avion, en 2011, un journaliste du Journal du Dimanche pour une interview de Kadhafi, avant de revenir avec des mallettes pleines de pétro-dollars.

Une autre journaliste, Delphine Minoui, a eu la surprise de découvrir que son interview du guide en mars 2011, à la veille de l’offensive sur Benghazi, avait été censurée par le patron du Figaro Etienne Mougeotte. Ce que disait le dictateur ? « Sarkozy a un désordre mental. Nous lui avons donné les financements nécessaires pour qu’il puisse gagner les élections chez lui ».

Pourquoi est-ce souvent Mediapart qui sort les grandes affaires ? Edwy Plenel rappelle combien la capacité d’investigation est liée à l’indépendance de la presse. Selon Le Monde, lorsque le bras droit de Sarkozy, Claude Guéant, est mis en examen sur cette affaire du financement libyen, c’est un autre émissaire, Alexandre Djouhri, qui se charge de défendre ses intérêts auprès d’un proche de Dassault, propriétaire du Figaro. Le Figaro dans lequel on retrouve, en 2007, une page de publicité lors de la visite à Paris de Kadhafi alors même qu’il est question de lui vendre des rafales.

D’autres médias, bien sûr, s’abritent derrière la présomption d’innocence et le secret de l’instruction pour sous-traiter une enquête gênante. Heureusement, toutefois, que Mediapart malmène un peu ces principes. C’est à ce prix que l’on découvre onze ans après que des élections ont, peut-être, été faussées.

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