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Revue de presse Afrique

A la Une: tensions à Conakry

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Des jeunes manifestants installent des barricades sur la route lors d'affrontements avec la police guinéenne, à Conakry, novembre 2017.
Des jeunes manifestants installent des barricades sur la route lors d'affrontements avec la police guinéenne, à Conakry, novembre 2017. CELLOU BINANI / AFP
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Tension politique et tension sociale… L'opposition avait appelé à une journée ville-morte pour contester les résultats des élections locales. Et sur le plan social, les enseignants sont toujours en grève.

Du coup, la température est montée hier lundi 13 mars à Conakry. Exemple dans le quartier de Kaloum, comme le rapporte le site Tam Tam Guinée : « très tôt dans la matinée, quelques ruelles de Boulbinet et le marché Niger ont été barrées par les manifestants qui ont brûlé des pneus. Ces protestataires dénoncent la gouvernance actuelle du pays et réclament la réouverture immédiate des classes. Une manifestation qui a paralysé la circulation dans la commune de Kaloum. C’est le ras le bol qu’ont voulu exprimer les citoyens. (…) Sur leurs pancartes, on pouvait lire, 'Alpha, la population de Kaloum demande votre départ', 'Tous les enfants doivent aller à l’école', ou encore, 'Vive l’éducation guinéenne'. Des mots à travers lesquels, les protestataires invitent les autorités et les syndicats du SLEEG à revenir sur la table des négociations. »

Le Premier ministre pris à partie

Toujours à Kaloum, « le Premier ministre, Mamady Youla, l’a échappé belle », rapporte Ledjely. « Alors qu’il se rendait à son bureau, son cortège a été pris à partie sur une des avenues de la commune. Réalisant qu’il s’agissait du Premier ministre, des jeunes s’apprêtaient à faire pleuvoir des cailloux sur son cortège quand ses chauffeurs ont réussi à s’extraire in extremis vers le quartier Almamya. Quoique dans cet autre quartier, il n’était pas non plus le bienvenu. »

Par ailleurs, « l’appel de journée ville morte de l’opposition républicaine a été suivi dans la haute banlieue de Conakry, note pour sa part Aminata,autre site d’information guinéen. Sur l’axe Cité Enco5-Sonfonia-Cimenterie, boutiques et magasins restent fermés. La circulation aussi est complètement paralysée. À Enta, Sangoyah, Kissosso, Matoto, boutiques et magasins sont fermés. À Wanidara, des échauffourées ont éclaté entre jeunes qui empêchent la circulation de tout engin roulant et forces de l’ordre. »

Une solution pour les enseignants ?

Alors quelle issue à cette crise ? Pour ce qui est de la grève des enseignants, « il n’est pas exclu, relève Ledjely, que la lancinante crise qui paralyse le secteur de l’éducation depuis un mois prenne fin après la journée agitée que Conakry a connu ce lundi. C’est en tout cas ce que le secrétaire général du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Casimir Diaora, a confié à notre rédaction. Mettant l’information au conditionnel, il a textuellement déclaré : « il semblerait qu’un accord soit en vue pour que 30 % d’augmentation aux enseignants soient payés dès cette année et 10 % l’an prochain ». Ce serait alors 'un grand pas', a-t-il conclu. »

Désillusion politique ?

Sur le plan politique, c’est le blocage, constate Wakat Séra : après les législatives de début février, « les contestations ont fusé de toutes parts, notamment des rangs de l’opposition dont les principaux chefs, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et Sidya Touré de l’Union des forces républicaines, sont en permanence sur le sentier de guerre. Les deux opposants dénoncent en effet des fraudes massives et des irrégularités liées au défaut de matériels. Sidya Touré est même allé plus loin, signifiant clairement que lui et ses militants, étant certains de gagner dans les circonscriptions où l’UFR a présenté des candidats, n’accepteraient pas des résultats biaisés. Les manifestations font donc rage au quotidien, soupire Wakat Séra. Et une fois de plus, la Guinée est confrontée à une sorte de guérilla urbaine (…). Et le peuple, pris dans ce piège infernal, incrusté entre le marteau du pouvoir et l’enclume de l’opposition se démène comme un beau diable (…), à la recherche d’une paix impossible. »

Du coup, pour Le Pays au Burkina, « le professeur Alpha Condé, l’opposant historique devenu président, qui se présentait comme la solution pour son peuple, est plus que jamais sur la sellette. Pour beaucoup de Guinéens, c’est pratiquement la désillusion après les deux mandats successifs de l’actuel locataire du palais Sékoutoureya. Tout cela, dans un contexte où l’intéressé semble prendre un malin plaisir à entretenir le flou sur les intentions de troisième mandat qu’on lui prête, à tort ou à raison. »

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