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Aujourd'hui l'économie

Xi Jinping président à vie, menace ou bienfait pour l’économie?

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Xi Jinping pourra rester président à vie de la République populaire de Chine. L’assemblée a voté hier pour la fin de la limitation des mandats. Avec quelles conséquences pour l’économie ?

Le président chinois Xi Jinping.
Le président chinois Xi Jinping. REUTERS/Fred Dufour/Pool
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Les épisodes les plus tragiques de l’histoire de la Chine communiste démontrent à quel point la personnalisation du pouvoir peut être destructrice pour l’économie et la vie des gens. Personne n’a stoppé la révolution culturelle décrétée par Mao, elle a débouché sur une famine fatale à des millions de gens. C’est précisément pour éviter la répétition d’erreur aussi monumentale que Deng Xiaoping, le père de l’ouverture de l’économie chinoise, avait introduit la limite de deux mandats pour le dirigeant suprême.

Xi Jinping, un danger pour l’économie chinoise ?

A priori, son histoire, un père victime des purges, et surtout son bilan économique de président, plaident en sa faveur. Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le produit intérieur brut de la Chine a augmenté de 50 %, passant de 8500 milliards de dollars à 12 300 milliards en 2017 ; cette croissance effrénée a permis à 66 millions de Chinois de sortir de la pauvreté. Il a maintenant de nouveaux défis à relever : traiter le surendettement et les piètres performances des entreprises publiques qui hypothèquent la fabuleuse trajectoire de l’économie chinoise.

Quelle est sa ligne de président à vie pour lutter contre ses maux ?

Au forum de Davos en janvier Xi Jinping s’est fait le chantre du libre échange. On pourrait en déduire que pour assainir l’économie de son pays il va s’en remettre aux remèdes classiques des économies capitalistes : laisser faire les forces du marché. Mais ce discours destiné à l’extérieur s’applique très peu à sa conduite des affaires domestiques. Pendant son premier mandat, il a plutôt renforcé le contrôle du parti communiste sur tous les rouages de l’Etat et de l’économie. En témoigne la montée au capital de l’Etat dans les grandes entreprises chinoises privées et la reprise en main de plusieurs secteurs comme le charbon ou le ciment.

Laisser faire le marché présente trop de risques pour l’économie chinoise ?

Cela l’expose à la récession et remet donc en cause les fondements du régime. La réalisation des objectifs de croissance votés chaque année est ce qui légitime le pouvoir du parti communiste. Le comble, c’est aussi que ces objectifs plombent l’économie, car pour se faire bien voir du pouvoir central, les gouverneurs comme les dirigeants d’entreprise empruntent toujours plus, produisent toujours plus, sans souci de compétitivité, faute de sanction du marché. Sachant que les restructurations nécessaires pour soigner le surendettement et la surproduction pourraient être violentes pour les Chinois et donc provoquer des remous sociaux, Xi Jinping aura-t-il le courage politique de renoncer à l’idolâtrie des objectifs de croissance ? Pour l’instant il n’en a pas exprimé l’intention.

Xi Jinping aura au moins le temps devant lui pour réformer, c’est ce qui fait envie à l’ancien président français Nicolas Sarkozy

L’ancien président français a applaudi ce mandat chinois ad vitam aeternam. Le temps long est souvent perçu comme l’atout majeur des dirigeants chinois qui ont pu mener des réformes dans leur pays. Avec ou sans le verdict des urnes, et le contrôle de ses pairs du parti communiste, sa réussite en matière économique dépendra de toute façon de la satisfaction de la population. C’est parce qu’ils ont résorbé la pauvreté que les dirigeants successifs n’ont pas été contestés. Mais aujourd’hui certains Chinois s’expriment avec leurs passeports. Les enfants de l’élite et ceux de la classe moyenne sont de plus en plus nombreux à migrer en occident parce qu’ils aspirent à plus de libertés politiques et économiques, entre autres pour protéger leurs biens.  

En bref,

Areva solde enfin ses comptes avec l’acheteur finlandais de l’EPR

Le constructeur nucléaire français s’est engagé à verser une pénalité maximale de 450 millions d’euros à l’électricien pour les dix ans de retard accumulés dans la livraison de cette centrale de troisième génération. Cet accord suspend toutes les procédures en cours. Si tout va bien la centrale d’Olkiluoto entrera en service dans un an.

Malgré les efforts des gouvernements pour contraindre les multinationales à payer leurs impôts, leur taux d’imposition a baissé de 9 % en dix ans.

C’est la conclusion d’une étude réalisée par le Financial Times après avoir passé au peigne fin les comptes d’une dizaine de multinationales. Les gouvernements ont beau réclamer leurs dus, ils ont aussi tendance à abaisser les taxes pour attirer les grandes entreprises. Cela n’explique que la moitié de cette baisse stupéfiante de leur taux réel d’imposition. L’autre est toujours dû au contournement fiscal que les entreprises continuent à pratiquer à grande échelle.

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