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Chronique des médias

Fake news, une loi contre la vitesse

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Dans les prochains jours à l'Assemblée nationale, sera votée une loi sur les fake news.

Les fake news ont particulièrement marqué l’opinion publique lors de la campagne présidentielle aux Etats-Unis.
Les fake news ont particulièrement marqué l’opinion publique lors de la campagne présidentielle aux Etats-Unis. Pixabay/CC0/Pixel2013
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La ministre de la Culture Françoise Nyssen et le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Banquer lanceront lundi 12 mars la semaine de la presse à l’école avec beaucoup de matériel dans leur cartable. Dès la rentrée, il y a d’abord un doublement de l’enveloppe, soit six millions d’euros, pour éduquer les élèves à l’image et aux médias. Ensuite, il y a cette loi voulue par Emmanuel Macron pour tenter d’enrayer la circulation des fausses informations. La proposition de loi devrait arriver prochainement à l’Assemblée nationale, et sans surprise, le texte se concentre sur les périodes électorales. Le souvenir de la campagne américaine, du Brexit, de la crise catalane et même des élections françaises, quand le candidat Macron a été accusé d’avoir un compte aux Bahamas, a guidé la main du législateur. Si de fausses infos sont de nature à altérer la sincérité du scrutin à venir, nous dit-on, cela peut être puni d’un an d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. Ce sera au juge des référés d’apprécier cela « dans un délai de 48 h ». Il pourra aussi bloquer l’accès à un site ou fermer un compte d’utilisateur.

Pendant ces périodes électorales de cinq semaines, les réseaux sociaux auront des obligations de transparence renforcées. Ils seront tenus de retirer la fausse nouvelle si elle est massive et de donner l’identité du parrain d’un contenu sponsorisé en cause. En dehors de ces périodes, il leur est demandé de prévoir un dispositif de signalement ; le CSA aura aussi le pouvoir de ne pas conventionner une chaîne dont les activités perturbent gravement « la vie de la nation ». Le gouvernement a dans le collimateur, on le sait, les médias russes.

Mais au fait qui doit dire ce qui est vrai ? Twitter a déjà fait savoir qu’il ne voulait pas être « l’arbitre de la vérité » et se substituer au rôle des médias. Que se passe-t-il si une info considérée comme fausse, donc retirée à la demande du juge, se révèle vraie après l’élection ? Et d’abord, qu’est-ce qu’une fake news ? Est-ce de la « désinformation en ligne » comme on dit à Bruxelles, voulue par des Etats, ou sont-ce ces bobards produits à la chaîne pour déclencher du clic donc des revenus dans des fermes de contenus en Macédoine ? En réalité, une étude du MIT, publiée par Science, montre que tout se tient. Les plus fortes périodes de diffusion de fake news ont lieu au moment des élections américaines. Et ces fausses infos prennent six fois moins de temps que les vraies pour atteindre 1 500 personnes. Autrement dit, cela va si vite que le juge a peu de chances d’arrêter à temps leur propagation.

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