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Bonjour l'Europe

Allemagne: un gouvernement fragilisé

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En Allemagne, le nouveau gouvernement Merkel est désormais complet : le SPD a présenté vendredi 9 mars la liste des six ministres sociaux-démocrates qui vont y participer. Comme attendu, le plus populaire d’entre eux, Sigmar Gabriel, qui dirigeait la diplomatie allemande, n’en fait pas partie. De même, la ministre de l’environnement Barbara Hendricks, pourtant considérée comme très compétente, n'y figure pas non plus.

Angela Merkel, la chancelière allemande.
Angela Merkel, la chancelière allemande. REUTERS/Axel Schmidt
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Ces décisions s’expliquent notamment par la volonté de renouvellement et de rajeunissement : ce nouveau gouvernement va compter quinze ministres au total, dont 6 femmes, et 10 nouveaux. C’est une façon de répondre à toutes les critiques des derniers mois, et au SPD et à la CDU, sur le thème : on va encore reprendre les mêmes pour recommencer. Au SPD, on retiendra la nomination de Olaf Scholz, l’actuel maire de Hambourg, qui prend le portefeuille des finances et sera le vice-chancelier de ce gouvernement, de Heiko Maas qui passe de la justice aux affaires étrangères en remplacement de Sigmar Gabriel, et comme symbole de ce rajeunissement du personnel politique, on peut citer aussi une presque inconnue : Franziska Giffey, 39 ans, maire de l’arrondissement populaire de Neukölln à Berlin et qui va prendre le portefeuille de la famille.

Les Allemands soulagés, mais résignés

Cela faisait presque 6 mois que les Allemands n’avaient qu’un gouvernement gérant les affaires courantes, ils sont donc soulagés de ne pas avoir à rempiler vers de nouvelles élections et d’avoir un gouvernement disposant d’une majorité stable au Bundestag. Mais on les sent aussi résignés sur le thème : on n’a pas envie d’une nouvelle grande coalition, mais on ne peut pas faire autrement. La précédente option, la coalition Jamaïque avec les conservateurs, les libéraux et les Verts, avait échoué parce que les libéraux du FDP l’avaient torpillée au dernier moment. Au Bundestag, l’AFD, le parti populiste d’extrême droite, avec qui personne ne veut s’allier, bouleverse le jeu des coalitions en les bloquant. Ce qui était considéré en 2005, au moment où Angela Merkel est arrivée au pouvoir, comme une option exceptionnelle, est en train de devenir la norme, et cela pose problème à tout le monde, également aux deux partis concernés.

Une alliance des contraires impossible

Au fil des années, ces deux partis ont perdu leur contour, leur profil politique : le SPD est accusé de perdre son identité de défenseur des petites gens, de n’être pas assez à gauche. Angela Merkel quant à elle, est très critiquée dans son parti pour ne pas avoir préservé les valeurs conservatrices de la CDU, qu’elle emmènerait trop loin vers la social-démocratie. Il n’y a pas raison pour que ce phénomène ne s’accentue pas dans les prochaines années.

La chancelière affaiblie

Angela Merkel a été très critiquée dans son propre parti parce qu’elle est accusée de gauchiser la CDU, mais également pour ne pas avoir préparé l'avenir. De ce point de vue là, elle répond en prenant dans son gouvernement comme ministre de la Santé son rival Jens Spahn, représentant de l’aile très conservatrice de la CDU, mais aussi en prenant une femme comme secrétaire générale de la CDU. Donc pour l’instant, les critiques se sont tues. Mais Angela Merkel est victime de l’usure du pouvoir et les sociaux-démocrates ont négocié une clause de retrait à mi-parcours. Dans deux ans, ils peuvent quitter le gouvernement ce qui rend ce dernier d’autant plus fragile.

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