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Revue de presse Afrique

A la Une: vendredi noir à Ouagadougou

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La fumée s'élève du site d'une attaque au centre-ville de Ouagadougou, au Burkina Faso le 2 mars 2018.
La fumée s'élève du site d'une attaque au centre-ville de Ouagadougou, au Burkina Faso le 2 mars 2018. REUTERS / Anne Mimault
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« J’étais au bureau et c’est de là que nous avons entendu la déflagration. Elle a soufflé toutes les vitres et le plafond est tombé sur moi. On pensait dans un premier temps que c’était le mât de l’antenne qui était tombé, et c’est après qu’on a su que c’était une attaque avec les coups de feu. Je n’ai rien vu car la priorité était de sauver ma vie ». Ce sont les mots d’un témoin cité par Fasozine.com. Un travailleur de la banque SGBF, apprend-on, dont les locaux sont mitoyens de l’état-major, une des deux cibles des attaques terroristes ayant frappé la capitale burkinabè hier. Cet employé de banque aura finalement trouvé refuge dans la paroisse voisine.

Et les témoignages sont vraiment ce qui frappe le plus à la lecture de la presse et des sites internet aujourd’hui. On ne peut alors qu’imaginer l’horreur dans laquelle fut plongée la ville. Comme avec le récit de ce journaliste de Wakat Séra qui était non loin de l’Etat major justement. Il nous décrit la scène : « Des militaires, dans un véhicule civil roulant à vive allure, portières ouvertes, avec des armes pointées de part et d’autre […], des tirs nourris pendant environ 10 minutes. Visiblement des échanges de tirs », précise le journaliste « et puis, les blindés déployés, l’hélicoptère qui survolait la zone également ». En somme, Wakat Séra nous dépeint ici le tableau d’une scène de guerre en plein Ouagadougou.

Une attaque laissant un goût de déjà vu

« Après le vendredi 15 janvier 2016 - avec l’attaque de l’hôtel Le Splendid et celle du restaurant Le Capuccino -, après la nuit du 13 au 14 aout 2017 - l’attaque du café l’Aziz Istanbul -, il faudra maintenant inscrire le 2 mars 2018 dans les pages tristes de la capitale et du Burkina Faso », écrit LeFaso.net. « Ouagadougou a encore été victime d’une attaque terroriste. Encore », déplore le site d’actu. Mais cette fois, se reprend-il, ce sont des citadelles presque imprenables au regard du dispositif qui y était déployé. Ce sont des institutions, l’état-major général des armées et l’ambassade de France sont « des symboles hautement importants ». Il s’agit d’un affront en plein jour conclut LeFaso.net.

Mais, en tout cas, une attaque de plus comme le rappelle Walf au Sénégal. Le journal fait les comptes : dans un encadré, il nous apprend qu’au total, entre 2015 et aujourd’hui, les bilans officiels font état de 80 attaques et 133 morts au Burkina Faso, assaillants, forces de sécurité et civils inclus.

En matière de bilan justement, on constate des différences ce matin dans la presse. Quand le gouvernement burkinabè évoque huit morts côté forces de sécurité et huit morts cotés assaillants, en France la presse retient d'autres chiffres, fournis sur place par des sources sécuritaires. Aujourd'hui En France annonce ainsi qu'une trentaine de personnes ont été tuées. Libération titre pour sa part « Ouagadougou sous le feu » et évoque les deux bilans. « Un double attentat qui ensanglante le Burkina Faso » pour Le Figaro, qui rappelle comme le Faso.net que ce sont des « cibles très symboliques et très défendues » qui ont été visées.

Certains décryptent et analysent déjà

« Burkina Faso, ces attaques qui inquiètent », titre Fraternité Matin en Côte d’Ivoire. Une énième attaque regrette d’abord le quotidien avant de nous interpeller : « Il y a des questions que nous devons nous poser ». La force du G5 Sahel doit lutter contre ce terrorisme mais elle n’existe pour le moment que sur papier, assure le journal. En cause le manque de financement selon lui. Et en plus du matériel qu’il faut acheter, « la force du G5 Sahel intègre des émoluments pour les soldats et les encadreurs. Des gens déjà payés par leur pays. » Et dont la « gourmandise » coûte cher au G5 Sahel, tacle enfin Fraternité matin.

De son côté, SahelIntelligence.com ne laisse aucune place au doute sur ces attaques. Pour la revue stratégique, cette nouvelle offensive armée illustre la détermination des groupes jihadistes et leur volonté de défier les pays de la région qui ont constitué le G5 Sahel et obtenu le soutien de la communauté internationale.

Le Journal de la Haute-Marne, quotidien régional français, estime de son côté que ces attaques terroristes étaient prévisibles, le Burkina Faso coche, selon lui, « toutes les cases pour être une proie de choix de la mouvance islamiste ». Le journal poursuit - non sans quelque relent paternaliste - en affirmant que « La France a désormais un devoir moral vis-à-vis de petites nations à la merci des affidés de Daech ou d'al-Qaïda ». Le quotidien de s’enorgueillir en guise de conclusion : « La France sauve d'ailleurs l'honneur d'une Europe plus que frileuse. Ils sont plusieurs milliers de soldats français engagés dans une guerre longue et difficile, mais décisive ».

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