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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: la réforme de la SNCF domine

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Un membre du personnel de la SNCF à la gare de Saint-Lazare, à Paris.
Un membre du personnel de la SNCF à la gare de Saint-Lazare, à Paris. REUTERS/Christian Hartmann
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Avec bien sûr l’annonce hier par le Premier ministre Edouard Philippe de la décision du gouvernement de recourir aux ordonnances pour réformer la Société nationale des chemins de fer. « Chaud devant », titre Le Parisien qui estime qu’Emmanuel Macron et son équipe « gouvernent comme d’autres jouent au poker » : « cartes sur table, relances permanentes et risque maximal ».

« Chapeau l’artiste », embraye ironiquement Le Monde pour qui le président « avec sa stratégie et de droite et de gauche organise l’assèchement volontaire du débat public ». « S’il convient de saluer l’intelligence tactique du général en chef », poursuit le quotidien du soir, « il n’est pas inutile de contempler le champ de ruines laissé sur son passage ». Et de comparer le début de mandat d’Emmanuel Macron avec celui de Lionel Jospin, qui était lui « émaillé de débats de fond ». « L’aventure s’était mal terminée », reconnait toutefois le journal, « peut-être sourira-t-elle à Monsieur Macron. En attendant, le vide s’installe. »

Qu’importe, rebondit Le Parisien : « Il s’agit de doubler la mise » après le Code du Travail, « et de montrer qu’il est possible de réformer la France et d’affaiblir durablement les syndicats », poursuit le journal.

Une analyse partagée par La Charente Libre qui note que « les derniers sondages en baisse n’inquiètent pas l’exécutif, tant que les petits ruisseaux de mécontents ne créent pas les grandes rivières de la contestation populaire ».

Edouard Philippe « fait d’ailleurs de la dentelle en laissant aux régions le soin de gérer le dossier des petites lignes ferroviaires » dont la suppression pourrait susciter la grogne notent Les Echos qui estiment toutefois que le gouvernement ne craint pas de raviver le souvenir des grandes grèves de 1995, initiées par les cheminots et « face auxquelles Jacques Chirac avait capitulé » rappelle L’Opinion. « Macron veut une bataille symbolique », analysent Les Echos « 1995 oui, mais un 1995 qui se termine bien ». Enfin bien, tout est question de point de vue… qui n’est pas celui de L’Humanité. « Face à ce pouvoir entré par effraction à l’Elysée au profit des forces de l’argent » il faut que « le chantier de rassemblement et de résistance soit proportionnel », tempête le journal communiste.

Bref, Emmanuel Macron fait un pari selon Le Courrier Picard : celui « que la France de 2018, par conviction ou par lassitude, n’est plus celle d’il y a vingt-trois ans ».

C’est un autre pari qui est cette fois lancé Outre-Rhin, celui du renouveau de la CDU.

« La droite allemande prépare l’après-Merkel », titre ce matin Le Figaro en Une, après la validation par le parti conservateur de l’alliance gouvernementale avec les sociaux-démocrates. « Angela Merkel ramène le calme à la CDU », poursuit le quotidien qui estime toutefois que « rien ne dit que la chancelière terminera son mandat ». Car la chef du gouvernement est « accusée d’avoir déporté la CDU vers le centre et de lui avoir fait perdre ses valeurs et ses électeurs ». D’où le choix de la chancelière de promouvoir au futur gouvernement la tête de file de l’aile dure de son parti, le jeune Jens Spahn et d’avoir choisi « une maxi-réac » pour lui succéder comme le titre Libération. Le journal dresse un portrait acide d’Annegret Kramp-Karrenbauer, nouvelle secrétaire générale du parti. « Une catholique pratiquante », une femme « droite » et « bien de droite dont les valeurs rassurent la CDU », estime Libération.

Angela Merkel « rajeunit son équipe pour résister au dégagisme » et à la pression exercée par le parti d’extrême droite AFD estime de son côté Le Monde. Outre Jens Spahn à la Santé, le journal cite également la nomination de Julia Klöckner au ministère de l’Agriculture.

L’après-Merkel se dessine donc en Allemagne… en Chine en revanche, c’est Xi pour la vie.

Xi Jinping « prêt à devenir empereur à vie de Chine » titre Le Figaro, alors que Le Monde estime que le président chinois « s’assure un pouvoir illimité » en faisant disparaître la limite des deux mandats présidentiels de la constitution. Une disposition qui si elle avait été maintenue l’aurait obligé à céder le pouvoir en 2022. Le Monde note également que la future mise en place d’un « super ministère anticorruption » devrait permettre au président chinois et ses alliés de poursuivre la campagne de purge qu’ils mènent depuis plusieurs années. Le Figaro comme Le Monde qui relèvent les commentaires ironiques d’internautes chinois après ces annonces « Ma mère m’avait fait promettre de me marier avant la fin du mandat de Xi Jinping, me voilà rassuré ! » sourit l’un deux alors qu’un autre publie un dessin de Winnie l’Ourson, dont beaucoup ont noté la ressemblance avec le président chinois. Winnie donc, la main dans un pot de miel avec ce commentaire « Si vous aimez quelque chose, collez vous-y ! »

Le Figaro qui consacre un long article à la stratégie universitaire de la France en Afrique.

Le continent est le « nouvel eldorado des grandes écoles françaises » titre le journal qui explique que beaucoup de prestigieux établissements de l’Hexagone misent sur l’explosion du nombre d’étudiants africains. Ils sont huit millions aujourd’hui et seront 22 millions en 2030. Première destination : le Maroc qui accueille depuis plusieurs années déjà de nombreuses filiales d’écoles de commerce notamment, mais aussi la Côte d’Ivoire ou le Kenya. Les grandes écoles y voient deux intérêts majeurs : le potentiel de développement de l’Afrique, mais aussi la nécessité d’être parmi les établissements formant les leaders de demain.

Libération consacre de son côté sa Une à un pays africain qui s’affiche en ce moment dans tous les cinémas de la planète : le Wakanda.

Le Wakanda, c’est le Royaume fictif de la Panthère Noire, le héros Marvel, dont le film fait un carton sur les écrans depuis sa sortie il y a presque un mois. Déjà 700 millions de dollars de recettes note Libération « un triomphe populaire » pour un film qui promeut le black empowerment, c’est-à-dire, pour faire court, la valorisation du fait d’être noir en tant qu’individu ou que groupe, à travers notamment l’expression culturelle. Aux Etats-Unis, le film a été porté par la mobilisation des Africains-Américains, mais il rencontre aussi un énorme succès en Afrique où comme le rapporte Libération, les salles d’Addis-Abeba par exemple ne désemplissent pas. Le journal donne la parole au chercheur en civilisation américaine et cinéma Pierre Cras qui revient sur le personnage de Black Panther, premier héros noir des comics américains au milieu des années 60. Une bande dessinée qui doit beaucoup aux militants de la cause noire de ces années-là, Malcom X, Stokely Carmichael, mais que le film fait évoluer selon Pierre Cras vers un discours plus proche des revendications actuelles comme le mouvement Black Lives Matter, tout en s’inspirant également des comics books nigérians.

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