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Aujourd'hui l'économie

Un verrou pour protéger les terres agricoles françaises

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Avant de longuement déambuler ce week-end au salon de l’agriculture, le président Macron a fait une série de propositions pour défendre les paysans, il a évoqué entre autres « un verrou » pour empêcher les investisseurs étrangers d’acquérir des terres agricoles françaises. Pourquoi les terres agricoles françaises sont-elles convoitées ?

Emmanuel Macron propose «un verrou» pour empêcher les investisseurs étrangers d'acquérir les terres agricoles
Emmanuel Macron propose «un verrou» pour empêcher les investisseurs étrangers d'acquérir les terres agricoles Flickr.com CC BY-NC 2.0 Laurent Jégou
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Encore une fois, c’est la menace d’une invasion chinoise qui fait frémir dans les chaumières françaises. Après les vignobles, voilà que les Chinois font main basse sur les terres arables. Dans le plus grand secret, un magnat chinois des produits d’entretien, Hu Keqin, a acheté des milliers d’hectares dans le centre de la France, dans l’Indre, puis dans l’Allier. En découvrant l’opération il y a quelques mois, les agriculteurs ont eu le sentiment d’être victimes d’une opération d’accaparement de terres. Comme les paysans africains ou asiatiques en font les frais depuis plusieurs années. Car l’homme d’affaires chinois a profité d’une faille juridique pour réaliser cet achat en catimini, sans que l’organisme qui gère le foncier au nom des agriculteurs, la Safer, puisse s’y opposer.

La souveraineté alimentaire de la France est-elle menacée par cet investissement chinois ?

À l’échelle des 18 millions d’hectares de terres agricoles disponibles en France, un investissement portant sur 2500 hectares n’a rien d’alarmant. La France n’est pas un pays en déficit alimentaire chronique qui verrait sa capacité à produire détournée par un investisseur étranger. C’est même une grande puissance agricole qui exporte dans le monde entier du blé, du lait, du porc ou encore du vin. Et c’est précisément ces facultés qui intéressent de plus en plus les Chinois. Pour assurer leur souveraineté alimentaire, ils ont d’abord jeté leur dévolu sur les terres bon marché des pays du Sud, ils s’intéressent désormais aux pays riches en terre, en eau, et dotés des infrastructures, de stockage, de transport. Pour gagner en efficacité et en sécurité. Hu Keqin a un vrai projet agricole, il veut produire du blé pour fabriquer et vendre du pain français à la classe moyenne chinoise.

C’est pour stopper ce type d’investisseur que le président Macron veut créer un verrou ?

Le but est surtout de protéger les agriculteurs français qui pourraient eux-mêmes valoriser ces terres. Là où le chinois Hu Keqin s’est installé, les agriculteurs regrettent surtout que les banques ne les aient pas soutenus pour acquérir eux-mêmes ces terres. Et ils déplorent l’inflation générée par ces investisseurs étrangers, car le prix serait au moins trois fois supérieur à celui du marché. La hausse du foncier a été exacerbée par les investisseurs étrangers, mais elle est alimentée surtout par la spéculation. Le prix de la terre a augmenté de 30 % en dix ans. Acheter du foncier est à la mode depuis la crise de 2008, la terre étant un bien par nature limité, son prix est sûr, il ne baisse jamais.

L’autre puissant moteur de la hausse du foncier, c’est l’urbanisation

Les constructions ont fait grimper les prix des terres et ont détruit définitivement une bonne part de la surface cultivable. Entre 1960 et 2010, la France a perdu 20 % des surfaces agricoles utiles. Et cela continue. En Île-de-France par exemple, Europacity, un grand projet de parc de loisirs menace d’engloutir 80 hectares de terres agricoles dans le Val d’Oise. Les promoteurs, encore un chinois, Wanda, associé à une filiale du groupe Auchan, sont en train de revoir leur copie et veulent intégrer une composante agricole dans leurs projets pour faire taire les opposants.

En bref,

PSA Peugeot renforce sa présence en Malaisie

Dès cette année, le constructeur automobile français produira sur place la Peugeot 3008, et l’an prochain c’est le nouveau modèle C5 de Citroën qui sera mis en production dans les usines du partenaire local Naza.

Le Japon envisage d’élargir les visas de travail

Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, plus de visas pourraient être accordés dans les professions technologiques, la construction, le transport ou encore les soins à la personne. Le Japon en déclin démographique demeure hostile à l’immigration. Toutefois, en 5 ans, le nombre de travailleurs étrangers, plus ou moins déclarés comme tels, a doublé.

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