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Bonjour l'Europe

Au Portugal, le Sporting boycotte les médias

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Au Portugal, le président du club lisboète, Sporting Clube de Portugal, Bruno de Carvalho est en guerre contre les médias sur lesquels il entand garder la main, créant ainsi une polémique qui dépasse largement le seul cadre sportif. 

Bruno de Carvalho, le président du Sporting Clube de Portugal (gauche) avec l'entraîneur Jorge Jesus avant un entraînement le 21 novembre 2016.
Bruno de Carvalho, le président du Sporting Clube de Portugal (gauche) avec l'entraîneur Jorge Jesus avant un entraînement le 21 novembre 2016. AFP Photos/Francisco Leong
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de notre correspondante à Lisbonne,

Bruno de Carvalho, le président du Sporting, a été reconduit haut la main lors de l’assemblée générale du club qui s’est déroulée la semaine dernière. Un résultat sans appel, avec 87 % des voix des 6400 membres du club, et une ovation extraordinaire à l‘annonce des résultats.

Fort de ce score, et parce qu’il avait mis son poste dans la balance s’il n’obtenait pas 75 % des voix, Bruno de Carvalho s’en est alors pris aux médias. Réclamant tout simplement le boycott de tout ce qui n’est pas maison, de tout ce qui n’est pas acquis à sa personne et à son club. Un boycott de la presse, réclamé en fin d’assemblée générale, en des termes vraiment injurieux. Et à la fin de la conférence, des supporters exaltés s’en sont pris aux journalistes présents. Depuis Bruno Carvalho est qualifié de «petit dictateur».

La guerre s’est installée entre le dirigeant sportif et les médias

Il y a eu un précédent à cette guerre de tranchées. Il y a quelques semaines, le Sporting avait refusé aux journalistes le droit de poser des questions en conférence de presse, s’arrogeant le droit de ne s’adresser qu’à Sporting TV pour ses déclarations. Une attitude qui avait alors déclenché une protestation conjointe des télévisions publiques et privées du réseau hertzien, un fait plutôt rare dans le contexte du football où les médias sont très concurrentiels.

Mais l’appel au boycott médiatique lancé par le président du club lisboète a provoqué un tollé de protestations. Le syndicat des journalistes, la Haute Autorité de l’audiovisuel, les décisions des télévisions de ne pas retransmettre les conférences de presse de l’entraîneur Jorge Jesus… tous critiquent le dirigeant sportif. Son attitude et ses méthodes, sous prétexte de vouloir lutter contre la corruption dans le milieu sportif, utilisent des ressorts autoritaires. Toucher à la presse, lui dicter les règles, lui imposer des limites est toujours inacceptable dans la encore jeune démocratie portugaise.

Le Sporting, l’un des trois grands clubs portugais, un club endetté

À son arrivée à la présidence du club des Lions l’an dernier, Bruno de Carvalho avait donné le signal d’un changement de style. C’en était fini du club considéré élitiste et chic, avec un discours politiquement incorrect, mais très souvent attiré par le vulgaire. L’image un peu lisse du Sporting venait d’être bousculée, et Bruno de Carvalho semble vouloir dire que c’est la seule manière de gagner le championnat. Le Sporting étant bien souvent 3e derrière Benfica et Porto qui se disputent la tête du classement.

Si le discours frondeur du président a pu séduire au début, ses dérives populistes embarrassent. Lui se définit comme un leader charismatique, pourfendeur des corrompus. Bruno de Carvalho fait lui-même l’objet d’une enquête sur sa comptabilité. Est-ce pour faire oublier ses déboires ou ceux du club venant d’entrer dans le top 20 des clubs les plus endettés d’Europe que le dirigeant des Lions s’enferme dans la provocation ? En tout cas, se mettre à dos les médias ne semble pas être pour l’instant la meilleure solution.

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