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Le monde en questions

Massacre et impuissance en Syrie

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Comme chaque vendredi nous retrouvons la chronique de Bruno Daroux, Le Monde en Questions. Nous parlons aujourd'hui des difficiles tractations à l’ONU autour du sort de la Ghouta orientale en Syrie. Le vote du Conseil de sécurité d'une résolution réclamant un cessez-le-feu humanitaire en Syrie, initialement envisagé vendredi, devrait se tenir finalement samedi à 17H00 TU, les négociations se poursuivent pour permettre de trouver un texte acceptable par la Russie, alliée de la Syrie. Pourquoi cette région est-elle aussi importante pour Moscou et surtout pour le régime de Bachar el-Assad ?

Un enfant dans les bras, un homme fuit les bombardements du régime syrien dans la Ghouta orientale, près de Damas, le 19 février 2018.
Un enfant dans les bras, un homme fuit les bombardements du régime syrien dans la Ghouta orientale, près de Damas, le 19 février 2018. ABDULMONAM EASSA / AFP
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Eh bien, surtout à cause de sa proximité – quelques kilomètres avec la capitale. La Ghouta orientale était autrefois une région bénie des dieux, surnommée le verger de Damas et les Syriens venaient s’y détendre le week-end.

Tout a commencé à changer en 2011 : la Ghouta devient un des lieux de la contestation anti-Bachar en Syrie. A l’été 2012, l’ASL, l’Armée Syrienne libre, lance l’offensive contre Damas. Les combats sont féroces mais l’armée syrienne résiste et repousse les rebelles qui font alors de la Ghouta leur bastion près de Damas et tirent régulièrement des roquettes sur la capitale.

Inacceptable pour le régime de Bachar el-Assad, qui met en place une stratégie de siège contre les opposants et les habitants de la Ghouta orientale à l’été 2013.

Depuis, les choses n’ont fait qu’empirer, rendant la vie des civils de cette région de plus en plus dure.

Jusqu’à l’offensive meurtrière de l’aviation syrienne ces derniers jours. Plus de 400 civils tués. 400 000 civils pris au piège de cette lutte à mort dont 130 000 enfants.

Sur le terrain, les rebelles de l’ASL et les différents groupes islamistes sont divisés sur la conduite à tenir. Négocier avec le régime de Damas pour obtenir une sortie de la zone en bon ordre et se regrouper ailleurs en Syrie, à Idlib, comme ce fut le cas lors des négociations de sortie de crise à Alep ? Ou bien rester dans une logique d’affrontement jusqu’au-boutiste ? Pas de réponse claire et, pendant ce temps, l’armée syrienne accumule hommes et matériel à l’entrée de la région pour y mener un assaut terrestre qui, s’il a lieu, ne ferait qu’ajouter de la mort à la mort.

Mais pour Bachar el-Assad, l’objectif est clairement d’éradiquer cette menace sur sa capitale, et réaffirmer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire.

Aidés par des Russes qui ont décidé de le soutenir contre vents et marées, peu impressionnés par des puissances occidentales sans vision réelle pour l’avenir de la Syrie et de la région, jouant sur les ambitions contradictoires des puissances régionales – Turquie, Iran, Israël…– le maître de Damas, est en train de réussir à reprendre peu à peu le contrôle de son territoire – et à réimposer sa terrible férule sur son peuple, sept ans après le début d’une révolution qui a coûté la vie à 340 000 personnes.

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