Accéder au contenu principal
Revue de presse des hebdomadaires français

A la une: Emmanuel Macron sur tous les fronts

Publié le :

Le président français Emmanuel Macron échange avec les agriculteurs invités à l'Elysée, le 22 février 2018. A ses côtés, Jérémy Decerle, président des Jeunes Agriculteurs (g), et le ministre de l'Agriculture Stephane Travert (d).
Le président français Emmanuel Macron échange avec les agriculteurs invités à l'Elysée, le 22 février 2018. A ses côtés, Jérémy Decerle, président des Jeunes Agriculteurs (g), et le ministre de l'Agriculture Stephane Travert (d). REUTERS/Etienne Laurent
Publicité

« La défiance est dans le pré » titre avec humour le quotidien Le Monde. Le journal rappelle ainsi que l’actuel locataire de l’Élysée a été élu sur un socle électoral plutôt urbain. Que, contrairement à ses prédécesseurs, il a conquis le pouvoir sans vieux parti ni ancrage territorial. Un cadre de l’institut de sondage IFOP, interrogé par Le Monde, explique qu’Emmanuel Macron « a gagné en s’appuyant sur une France qui va bien, des cadres éduqués qui vivent dans les grandes villes ». Toujours selon ce spécialiste, cette « dichotomie » n’a pas été effacée par les neuf premiers mois du quinquennat. Plusieurs mesures prises par le gouvernement ont en effet semblé toucher davantage les populations rurales ou les plus modestes, affirme le journal Le Monde : hausse du prix du paquet de cigarettes, hausse du diesel, baisse des APL, limitation de la vitesse à 80 km/h…

Réforme de SNCF et « révolution culturelle » dans l’agriculture

Et ces derniers jours, c’est le projet de réforme de la SNCF qui inquiète les élus locaux. Le rapport Spinetta, sur l’avenir de la société ferroviaire, préconise ainsi un audit des « petites lignes ». Face à l’inquiétude, le Premier ministre Édouard Philippe a préféré botter en touche. C’est la SNCF, en lien avec les régions, qui devra déterminer l’avenir de ces lignes.

Autres inquiets face à la politique du gouvernement : les agriculteurs. À la veille de l’ouverture du Salon de l’Agriculture, ils expriment leur scepticisme: 800 agriculteurs étaient conviés hier jeudi à l’Élysée. Objectif d’Emmanuel Macron, les rassurer mais également exprimer sa vision du futur du monde agricole. Un futur très « start-up nation ». Le Figaro explique ainsi que le chef de l’État veut lancer une véritable « révolution culturelle » dans le secteur et « transformer les exploitants agricoles d’hier en entrepreneurs agricoles de demain ». Tout un programme… Malgré ces efforts, les inquiétudes demeurent. Sud-Ouest par exemple, implore le président de « ne pas aborder la question sous le seul angle gestionnaire ».

Le gouvernement voudrait accélérer le rythme des réformes

Le gouvernement « entre dans la phase dure des réformes, et c’est à la dure qu’il les mènera » affirme le journal Les Échos. Réforme de la SNCF donc, mais aussi la formation professionnelle, ou encore la politique migratoire. Pour le quotidien économique, la stratégie est de « jeter autant de pavés de réformes qu’il faut pour désorienter l’adversaire, casser la barricade avant qu’elle ne s’érige ».

Le Figaro cite le Premier ministre Édouard Philippe : « l’inertie, l’immobilisme, la tranchée sont les menaces que nous devons éviter. Nous devons rester en mouvement » martelait-il à l’École militaire. Selon Le Figaro toujours, le gouvernement est « lancé dans une course de vitesse pour tenter de profiter de l’embellie économique, de la difficulté des syndicats à mobiliser jusqu’ici, et de la faiblesse des oppositions, en pleine reconstruction ».

Le journal La Croix détaille d’ailleurs la « méthode » Macron, pour « réformer tous azimuts ». Le quotidien souligne trois temps dans cette méthode : d’abord un rapport (parfois rédigé sous le quinquennat précédent) pour déblayer le terrain, ensuite un temps de concertation, et enfin une action législative rapide, parfois par ordonnances. La Croix explique aussi qu’allumer plusieurs feux en même temps, permet à Emmanuel Macron d’affaiblir ses adversaires politiques. Mais, le journal catholique met en garde le gouvernement : « l’ivresse de la vitesse peut faire oublier une évidence : toutes les réserves ne sont pas forcément rétrogrades. On a pu le voir, par exemple, à propos des migrants » écrit le quotidien.

L’évacuation de la ZAD de Bure

Autre preuve de la volonté d’accélération du gouvernement : l’évacuation musclée du site de Bure dans la Meuse, très commentée par la presse régionale. Bure, c’est ce village du nord-ouest de la France, qui doit accueillir le centre industriel de stockage géologique des déchets radioactifs français les plus dangereux. Depuis 2016, des opposants occupent le bois Lejuc, une forêt située à l’aplomb des futures galeries souterraines.

Hier matin donc, 500 gendarmes mobiles ont évacué le site. L’objectif selon Le Monde: empêcher que les opposants au projet consolident leurs positions. Une décision que déplore Le Républicain Lorrain. « Dans mille ou cent ans, nul ne se rappellera les noms de messieurs Collomb et Lecornu », écrit le quotidien faisant à référence au ministre de l’Intérieur et au secrétaire d’Etat à la transition écologique. Le journal poursuit, « ce qui est bien plus sérieux, c’est que dans mille ou cent ans, personne ne pourra se souvenir qu’à deux mille pieds sous Bure reposent des tonnes de détritus mortels, qui entreront peut être en combustion, ou qu’un séisme fera ressurgir ». « Là est le sens du combat livré à Bure, conclut le Républicain Lorrain, non pas au nom de la loi, mais au nom de l’humanité ».

La Montagne, elle, se félicite de cette évacuation. « Par son intervention ferme sur le site de Bure, c’est bien une affirmation du droit qui a été démontrée ».
L’Union de son côté regrette que l’obstination des uns, et la fermeté des autres « continue de masquer le vrai grand débat national que mérite l’enjeu des déchets nucléaires ».

Un nouveau plan pour le dossier déradicalisation

Autre dossier chaud sur la table du gouvernement : la déradicalisation. Le Premier ministre dévoile ce vendredi un nouveau plan sur le sujet. Une douzaine de ministères sont associés à ce nouveau plan, précise Le Figaro. Parmi lesquels, ceux de l’Intérieur, de l’Éducation nationale, ou encore de la Justice et des Sports. L’idée, explique le quotidien, « est de tenir compte de l’évolution de la situation » avec notamment la fin des départs vers la zone irako-syrienne, et aussi la sortie de prison, « dans les prochaines années, de dizaines de djihadistes ».

Le Figaro met en avant plusieurs « piliers » de ce dispositif de prévention : la définition d’indices clairs de radicalisation, la formation du personnel à ces thématiques, la détection, la prise en charge des radicalisés, et le contre discours opposé à la propagande extrémiste, notamment sur internet. Le journal remarque également que le gouvernement ne parle plus de « déradicalisation », mais de « désengagement ». Le Figaro se demande donc si ce changement sémantique sera accompagné de résultats concrets et efficaces.

Dans son éditorial, le journal affirme que ce changement lexical ne masquera pas l’ampleur du défi à relever. Le Figaro rappelle enfin que, selon un rapport sénatorial rendu il y a un an, « la déradicalisation semble être parfois hors de portée ».

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 05:15
  • 05:33
  • 04:48
  • 05:12
  • 05:00
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.