République tchèque: les démêlés judiciaires d'Andrej Babis n'entament pas sa popularité
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Le Premier ministre tchèque Andrej Babis cumule ces derniers temps les soucis avec la justice. Dernier épisode en date : la confirmation par les juges, la semaine dernière, de son appartenance à la police secrète sous le régime communiste. Un nouveau coup dur pour le chef du gouvernement, qui n’envisage pas de démissionner pour autant.
Andrej Babis continue de clamer son innocence, mais les juges de son pays d’origine, la Slovaquie, estiment que si son nom figure sur la liste des agents de la StB, l’ancienne police politique, c’est qu’il a bien collaboré et il portait d’ailleurs à l’époque le pseudonyme « Bures » sur cette liste. Cette décision de justice n’est pas vraiment étonnante pour les historiens, au vu du parcours du jeune homme à l’époque, membre du parti communiste et autorisé à faire de longs séjours à l’étranger, au Maroc et en Suisse notamment, alors que les frontières du pays étaient encore hermétiquement fermées. Malgré tout, Andrej Babis n’envisage pas de démissionner pour autant et s’est dit prêt à porter à nouveau cette affaire devant les tribunaux pour blanchir son nom.
Déjà plusieurs affaires pouvant compromettre son avenir
C’est d’abord une affaire de fraude aux subventions européennes qui a récemment entrainé la levée de l’immunité parlementaire de cet homme richissime, fondateur d’un empire agrochimique dans les années 90. Là encore, Andrej Babis clame son innocence et crie à la machination, mais l’Office européen de lutte contre les fraudes (Olaf) a relevé dans un rapport plusieurs points qui ont mis à mal une défense maladroite. Cette affaire et la récente confirmation de son passé trouble s’additionnent, d’autant qu’il n’a toujours pas réussi à obtenir la confiance du Parlement pour gouverner.
Andrej Babis, personnalité politique préférée des Tchèques
Le pays se porte bien économiquement, beaucoup d’électeurs ont de l’admiration pour le businessman qui a réussi et aussi parce qu’il n’a pas vraiment de rival à sa hauteur après l’effondrement des partis traditionnels. A Prague, il n'y a aucun leader charismatique à l’horizon... De plus, sa communication est appuyée par les médias dont il est devenu propriétaire au moment de son entrée en politique, notamment deux des plus grands quotidiens du pays. Enfin, parce qu’il a trouvé un allié de circonstance en la personne du président Milos Zeman, avec lequel il forme un duo improbable au sommet de l’Etat et qui lui permet de continuer à négocier la formation d’un gouvernement, malgré ses ennuis judiciaires.
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