Accéder au contenu principal
Aujourd'hui l'économie

Les salariés de la zone euro recevront-ils les fruits de la croissance ?

Publié le :

La croissance de la zone euro au plus haut depuis dix ans. Cela a été confirmé hier, mercredi 14 février, par Eurostat. Les salariés vont-ils enfin en récolter les fruits de cette croissance ?

« La croissance est là...avec un rythme annuel de + 2,5%, elle devrait profiter à tous. »
« La croissance est là...avec un rythme annuel de + 2,5%, elle devrait profiter à tous. » REUTERS/Ralph Orlowski
Publicité

Logiquement quand la croissance est là, et quand elle est solide, c'est le cas dans la zone euro, avec un rythme annuel de +2,5%, elle devrait profiter à tous. Aux actionnaires, au Trésor public qui encaisse plus de taxes et aux salariés qui gagnent plus. Un schéma vertueux car, quand la paie augmente, on dépense plus et c’est bon pour la croissance. Mais dans les faits cela ne se passe pas tout à fait comme cela dans la zone euro; il y a un frémissement à la hausse, mais ce mouvement reste relativement modeste et très éclaté, d’un secteur à l’autre et surtout d’un pays à l’autre.

En Allemagne, le syndicat de la métallurgie vient d’obtenir une belle augmentation de 4%.

Et l’autre grande centrale syndicale allemande, Verdi, très présente dans les services, réclame à son tour un coup de pouce de 6%. La dynamique de la hausse des salaires est nettement à l’œuvre en Allemagne. C’est aussi l’un des pays où le chômage a quasiment disparu. Ceci explique cela, parce qu’en général quand la main d’œuvre commence à manquer, les salaires grimpent pour attirer les candidats. Mais ce lien automatique depuis les années 50 semble s’être brisé. Parce qu’avec l’essor du travail précaire, il existe encore des réserves de main d’œuvre qu’on peut mobiliser en augmentant le temps de travail mais pas nécessairement son coût horaire. C’est pourquoi il ne faut pas exagérer les hausses spectaculaires obtenues par les syndicats allemands. Verdi et IG Metall représente 15% des salariés. Il y a donc bien une dynamique qui porte les salaires vers le haut, mais elle est modérée prévient Matthieu Plane, économiste à l’OFCE..

Et en France où le chômage est encore proche des 9%, les salaires seront-ils aspirés vers le haut ?

On constate aujourd’hui sur le marché de l'emploi des tensions très fortes dans certaines régions, l’Île de France, le Sud-Est, et dans des secteurs bien précis, dans l’industrie. Les cadres aussi sont très recherchés, pour ce type de profil les intentions d'embauche sont à un niveau record cette année, mais l'association des cadres, l'APEC, reconnaît qu'il n'y a toujours pas d'inflation des salaires, pour cette catégorie de salarié la hausse moyenne est de l'ordre de 2%. Globalement c’est le calme plat sur le niveau des rémunérations, « il n’y a pas de hausse au niveau macro » constate Matthieu Plane. A cause de ce chômage structurel encore très élevé, et aussi parce que les entreprises, industrielles notamment, ne font pas encore tourner leurs capacités de production au maximum. Elles n’ont donc pas nécessairement besoin de bras supplémentaires pour répondre à la demande. Enfin, étant donné le chômage de masse, il leur suffit de proposer un emploi de qualité, c'est-à-dire un contrat à durée indéterminé plutôt qu'un CDD pour recruter sans avoir besoin de faire miroiter un salaire plus élevé.

Et hors de la zone euro, là où la croissance est robuste, les salaires décollent-ils ?

Aux Etats-Unis la hausse inscrite dans les chiffres moyens est impressionnante: plus 4% en 2017, cela a suffi à effrayé la bourse, jalouse de voir une partie des dividendes détournés vers les salaires, mais cette hausse recouvre une réalité très disparate. Beaucoup d'entreprises préfèrent verser des primes plutôt qu'augmenter les salaires. C'est donc un gain précaire qui peut disparaitre l'année suivante. Et les hausses constatées sur les bas salaires ont quasiment été annulées par l'inflation. A noter qu'au Royaume-Uni les salaires devraient repartir de plus belle cette année, alors que la croissance sera faiblarde, mais cette hausse ne fera que compenser l'inflation.

►En bref

C'est aujourd'hui que Google active son bloqueur de publicité

Sur le navigateur Chrome les publicités les plus pénibles vont disparaître. Les sites ne respectant pas les nouvelles normes établies par Google verront toutes leurs publicités supprimées. Google veut ainsi satisfaire les internautes et surtout éviter qu'ils recourent à des extensions bloquant l'intégralité des messages publicitaires.

Cisco, l'équipementier informatique américain, va racheter ses actions à hauteur de 25 milliards de dollars

Il va utiliser l'argent économisé sur la baisse des impôts offerte par Donald Trump pour récompenser ses actionnaires. La valeur de leurs titres va augmenter suite à cette opération de rachat. Cisco est la première entreprise américaine à annoncer une telle opération suite à la réforme fiscale.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.