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Aujourd'hui l'économie

Pourquoi l’industrie française plombe le commerce extérieur du pays

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En 2017 la France a encore creusé le déficit de sa balance commerciale. Il est de 62 milliards d'euros et c’est à cause des mauvais chiffres de l’industrie.

Les produits fabriqués en France se vendent de plus en plus mal (photo d'illustration).
Les produits fabriqués en France se vendent de plus en plus mal (photo d'illustration). REUTERS
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Les produits fabriqués en France se vendent de plus en plus mal, en France, d’où la hausse des importations, mais aussi à l’étranger, d’où la faiblesse des exportations. Ce constat cruel, ancien, s’est encore confirmé en 2017 : l’industrie française qui alimente les trois quarts des volumes du commerce a vu son déficit explosé en 2017 passant de 40 à 45 milliards d’euros. Cette incapacité à exporter des biens, c’est la grande faiblesse de l’économie française. « Notre appareil productif n’est pas capable de répondre à la demande. C’est le fruit de vingt ans de désindustrialisation » reconnait Jean-Baptiste Lemoyne le secrétaire d’Etat en charge du commerce extérieur.

L’industrie française va mieux, elle a cessé de détruire des emplois l’an dernier et la production est repartie à la hausse.

L’hémorragie est stoppée, mais cela prendra des années pour retrouver les muscles perdus depuis le début du siècle. Dans la zone euro, la France est l’un des pays, avec la Finlande, qui a connu la plus grande contraction de sa base industrielle fait remarquer Emmanuel Jessua, de Coe-Rexecode. Sa part dans le PIB est tombée de 14 à 10 % contre 20 % en Allemagne. Et sa part dans les exportations de l’union monétaire a fléchi de 17 % en 2000 à moins de 12 % aujourd’hui. Tandis que l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie ont tous gagné des parts de marché. Seule consolation : les entreprises qui ont survécu à cette grande purge faite de délocalisation, de faillites et de plan sociaux sont devenues beaucoup plus productives.

Les produits français s’exportent mal

A l’exception des secteurs d’excellence comme l’aéronautique ou le luxe, l’industrie française s’est cantonnée dans des produits de bas de gamme ou de moyenne gamme où ce n’est pas le produit qui fait la différence, mais le prix. Pendant longtemps, pour rester compétitifs, les industriels français ont eu tendance à comprimer leur prix, se privant ainsi de ressource pour améliorer leur produit, pour investir. D’où cette lente dérive vers le bas de gamme qui affaiblit les positions exportatrices de la France.

La reprise de l’investissement très nette depuis l’an dernier peut-elle entrainer la renaissance de l’industrie française ?

Grâce au CICE, grâce au pacte de stabilité, les entreprises ont retrouvé un peu d’oxygène pour investir. Mais elles vont rater les demandes d’aujourd’hui faute d’avoir réalisé hier les investissements au bon moment, cela prendra donc plusieurs années avant que ce renouveau ne se traduise positivement dans les chiffres du commerce extérieur. Et cela passe par bien d’autres réformes de longue haleine, allant de la simplification des normes très compliquées en France, souligne Emmanuel Jessua à la formation professionnelle.

Pourquoi la France a-t-elle besoin d’une industrie dynamique ?

A l’international ce sont encore les biens manufacturés qui constituent le cœur des échanges commerciaux. A l’intérieur du pays, c’est l’industrie qui innove et qui tire ainsi la croissance. Enfin et c’est essentiel, c’est grâce à l’industrie qu’on maintient des régions en vie. Une fois les usines fermées, le reste de l’activité disparait et les territoires se désintègrent, l’industrie est bien un outil essentiel pour lutter contre le chômage et réparer les régions meurtries par la crise.

EN BREF

en Chine, l’excédent commercial s’est effondré en janvier. Il est passé de 54 milliards de dollars en décembre à 20 milliards en janvier. Car les importations chinoises ont explosé le mois dernier : +37% alors que les exportations n’ont augmenté que de 11%. Le Nouvel An chinois qui approche explique en partie cette frénésie d’achats, elle reflète aussi la vigueur du pouvoir d’achat des ménages et des entreprises.

Tesla enregistre une perte sèche historique de 674 millions de dollars au quatrième trimestre de 2017. Malgré ce chiffre négatif, Elon Musk, le créateur et le dirigeant de l’entreprise californienne, poursuit sa course vers le futur avec plein d’autres projets dans le véhicule électrique. Il a surtout voulu rassurer les investisseurs en promettant de livrer 500 000 voitures de type model 3 cette année. Le carnet de commandes est plein, mais les usines n’arrivent pas à suivre.

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