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Invité Afrique soir

Réforme de l’Union africaine: «Plus que nécessaire, elle s’impose»

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Pour l'autofinancement de l'Union africaine, son nouveau président, le Rwandais Paul Kagame, a une bonne idée : une taxe de 0,2% sur les produits importés. Mais au terme du 30e sommet de l'UA, on voit que plusieurs pays, dont l'Egypte et l'Afrique du Sud, font de la résistance. Paul Kagame va-t-il gagner son pari ? Ally Coulibaly est le ministre ivoirien de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur. À l'issue de ce sommet, il donne son point de vue au micro de nos envoyés spéciaux à Addis-Abeba, Christophe Boisbouvier.

Paul Kagame, ici le 28 janvier à Addis Abeba, prend la présidence tournante de l'Union africaine. Les dossiers qui l'attendent sont nombreux.
Paul Kagame, ici le 28 janvier à Addis Abeba, prend la présidence tournante de l'Union africaine. Les dossiers qui l'attendent sont nombreux. AFP/Simon Maina
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Cette réforme de l’Union africaine est-elle vraiment nécessaire ?

Ally Coulibaly : Plus que nécessaire, elle s’impose. Ce que je constate, c’est qu’il y a une rupture avec le passé et qu’aujourd’hui, l’Union africaine, il est tout à fait normal qu’elle cherche à prendre son destin en main. Comment pouvez-vous concevoir qu’une institution du niveau de l’Union africaine ne puisse pas avoir les ressources nécessaires pour se financer ? C’est scandaleux, affligeant ! Ce sont les bailleurs de fonds étrangers qui financent l’Union africaine. Cette réforme, qui est portée par le président Paul Kagame, a notre soutien, a en tout cas le soutien d’Alassane Ouattara.

Les bla-bla, c’est fini ?

Je crois que l’Afrique est minée d’une infinité de maux. Donc elle ne peut pas rester constamment dans la rhétorique.

Vous passez à l’action, vous avez ce projet d’autofinancement, 0,2% sur les produits importés. Mais pour l’instant, il n’y a qu’une vingtaine de vos pays sur cinquante-cinq qui appliquent cette mesure ?

Oui, la décision est actée. Il n’est pas imaginable qu’il puisse y avoir un retour en arrière. Le mouvement est irréversible. Il y a déjà une vingtaine de pays. Que certains pays aient émis des réserves, cela ne veut pas dire qu’ils sont opposés à la réforme, ils comprennent la nécessité de faire quelque chose pour sortir de ce statu quo. Nous pensons qu’on trouvera une formule. De toutes les façons, nous n’avons pas le choix.

La Côte d’Ivoire applique la mesure ?

La Côte d’Ivoire fait partie des vingt pays qui ont commencé à l’appliquer. Et sans trahir de secret, lorsque le président Kagame était en train de mettre au point cette réforme, il a consulté le président Alassane Ouattara qui, me semble-t-il, a suggéré que l’UA s’inspire de ce qui se passe à la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et à l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), le prélèvement communautaire.

Mais il y a des puissances économiques et commerciales comme l’Egypte et l’Afrique du Sud, dont l’économie est très tournée vers l’extérieur, qui n’en veulent pas de cette mesure…

Non, cela n’a pas été affirmé de façon aussi catégorique que cela. Et le président Paul Kagame va poursuivre ses consultations avec ces différents pays. Et certainement un accord sera trouvé, on trouvera un Modus vivendi.

L’entrée du Maroc dans la Cédéao. Est-ce que c’est vraiment un projet sérieux ?

Oui, le président Alassane Ouattara soutient fermement le projet de Sa Majesté le roi Mohammed VI parce que nous estimons que le Maroc peut apporter beaucoup à la Cédéao en termes de développement, d’expertise puisque le Maroc occupe une certaine position quand même, et en termes d’industrialisation. Et donc objectivement rien ne s’oppose à une adhésion du Maroc. Mais il a été demandé que des études d’impact soient menées. Et cette adhésion se fera par étapes.

Et derrière cette adhésion éventuelle par étapes, n’y a-t-il pas un poids lourd de votre sous-région qui n’a pas très envie de rentrer le Maroc, à savoir le Nigeria ?

Il faut tenir compte des réticences qui peuvent s’exprimer. Mais on finira toujours par trouver un consensus.

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