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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: libérons la parole des hommes

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Harvey Weinstein, l'homme qui a déclenché les mouvements #metoo et #balancetonporc.
Harvey Weinstein, l'homme qui a déclenché les mouvements #metoo et #balancetonporc. AFP/Robyn Deck
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C’est l’hebdomadaire Marianne qui adopte cette posture courageuse. Alors Marianne qui pour l’occasion aurait dû avoir le courage de se rebaptiser Jean-Pierre, dit « Non » à l’ordre moral et donne, enfin, la parole aux hommes. Des hommes « accusés, planqués, gênés », en un mot : « muets ». Depuis que plusieurs comédiennes ont osé dénoncer le comportement de prédateur sexuel du producteur Harvey Weinstein, des centaines, des milliers de femmes se sont mises à témoigner de ce que les hommes leur faisaient subir au travail, dans le métro, dans leur quotidien. Il y a eu le hashtag #metoo, moi aussi, en France ce fut #balancetonporc. Dans cette cacophonie, écrit sans rire le journaliste de Marianne, il y a pourtant des voix qu’on peine à entendre : celle des hommes. Car désormais « les gros lourds qui débitaient leurs blagues salaces à la mitraillette se planquent dans leurs petits souliers ». Un jeune homme de 31 ans pleurniche : « C’est liberticide, il faut en permanence se surveiller ».

Parmi les hommes à la parole enfin libérée par Marianne, le romancier Marc Dugain, le journal a choisi pour titre « Je suis pour qu’on frappe fort », sans que visiblement ce choix n’émeuve qui que ce soit au sein de la rédaction. Heureusement à la lecture de l’interview on se rend compte que c’est sur l’industrie du porno que Marc Dugain veut frapper avec la force virile qui nous caractérise, nous les hommes. La pornographie en libre accès qui favoriserait le développement chez les jeunes adolescents en pleine puberté d’une vision dégradante des rapports homme/femme. Car c’est bien connu, la vieille génération qui n’avait pas accès au porno est un modèle à suivre en la matière. Digne représentant de cette génération de gentlemen, le cofondateur de Marianne Jean-François Kahn aussi prend la parole. Jean-François Kahn qui pour rappel, au moment de l’affaire DSK, accusé de viol par une femme de chambre, avait eu cette réaction.

« Il est pratiquement certain qu’il n’y a pas eu tentative violente de viol, je connais le personnage et je ne le pense pas. (...) »

On ne dira pas ce que pense aujourd’hui Jean-François Kahn du harcèlement sexuel. Finalement la réaction la plus sensée vient de l’ethnopsychiatre Tobbie Nathan : « Franchement je n’ai aucune idée intelligente ni même originale à proposer au sujet de cette dispute. » Oui, parce que se taire, ça permet parfois d’écouter.

Le Journal du Dimanche titre de son côté sur ce qui doit changer en matière d’égalité salariale

Car non contentes de monopoliser la parole, les femmes revendiquent aussi d’être payées autant que leurs collègues masculins. Pour l’instant on est loin du compte : à poste égal elles sont aujourd’hui payées près de 10% de moins. Tous postes confondus, une femme gagne même en moyenne 25% de moins qu’un homme. Le Conseil économique social et environnemental doit adopter mardi un projet de résolution sévère pour la France pointant les retards persistants dans le domaine. Le Conseil préconise notamment de renforcer les contrôles et les sanctions envers les entreprises et les partis politiques comme le prévoit déjà la loi et de consacrer les revenus des amendes aux budgets liés aux droits des femmes. Il faut dire que les sanctions sont rares, pointe le journal, l’inspection du travail, rarement sollicitée, privilégiant de toute façon les mises en demeure aux amendes. Il faut ajouter à cela le risque pour les femmes d’être ostracisées dans leur entreprise, résultat, « elles ne portent plainte que lorsqu’elles n’ont plus rien à perdre », explique la secrétaire générale du conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Dans les colonnes du JDD, la ministre du Travail Muriel Pénicaud assure que le gouvernement va s’attaquer au problème et promet de réaliser le rattrapage pendant ce quinquennat, au moins à court terme pour les écarts de salaire à poste équivalent. « Quand même une diplômée d’HEC est engagée avec un salaire inférieur à celui d’un garçon qui a le même cursus qu’elle : c’est inacceptable. »

Un plan d’action doit donc être élaboré avec les partenaires sociaux d’ici la fin du mois de mars, une réunion sera organisée avec le Premier ministre et la ministre du droit des femmes, ou plutôt la secrétaire d’Etat chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes.

Enfin toujours dans le JDD on apprend que la France renonce finalement à se porter candidate pour organiser l’Expo universelle de 2025, Edouard Philippe évoquant des raisons budgétaires.

A lire dans le deuxième numéro d’Ebdo, l’interview d’un CRS de Calais...

Depuis 15 ans il a tout connu : Sangatte, les camps de fortune, la Jungle et aujourd’hui l’après-Jungle. Son témoignage est glaçant : « Ah j’en ai détruit des campements, vidé des gazeuses pour contaminer des couvertures au lacrymogène. A Calais j’obéis aux ordres et je ne réfléchis pas, je débranche le cerveau. » Il raconte même que des collègues ont foutu le feu à des tentes au point qu’il a fallu appeler les pompiers. « Ce n’est pas la faute du CRS, explique-t-il, c’est le système. » On nous demande de faire du vent, de l’éviction, de l’interpellation. Il décrit aussi la course à l’échalote sécuritaire qui entoure le port et le tunnel à Calais, pour empêcher les migrants d’accéder à l’Angleterre. Les détecteurs de CO2 ou de battements de cœur pour repérer ceux qui ont pris place clandestinement dans un camion vers l’eldorado rêvé. « Tant qu’il y aura l’Angleterre aux portes de Calais, on aura beau mettre 1 000 CRS il y aura des migrants ». Voilà il ne reste plus qu’à espérer qu’Ebdo tombe entre les mains d’Emmanuel Macron et du gouvernement.

A retrouver dans Le Figaro Magazine, « le pasteur du Pôle Nord »

C’est un reportage photo assez joli sur ce prêtre norvégien qui officie parfois en plein air dans une région « où le soleil se couche en octobre et ne réapparait qu’en mars ». Pas de quoi tester la foi de ce pasteur dont la paroisse note Le Figaro magazine compte plus d’ours polaires que d’habitants. Sur une photo on le voit devant un petit autel qui semble perdu sur la banquise norvégienne, son aube et son scapulaire bleu passé par dessus d’épais vêtements d’hiver en fourrure. Le pasteur est au premier plan pour constater les conséquences du réchauffement climatique. Il assure avoir vu un glacier fondu jusque dans ses fondations plonger au milieu du fjord. « On pêche des poissons exotiques et des fleurs inconnues poussent 27 centimètres au-dessus du sol, bien sûr que je suis inquiet ». Mais ce ne sont pas les fleurs qui inquiètent les habitants du petit village où il officie. Désormais il ne neige plus, il pleut. Et les coulées de boue qui en découlent menacent d’écraser les habitations.

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