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Un monde de tech

Les végétaux espions de la Darpa

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Après la mise au point de drones invisibles, d’une ribambelle de robots guerriers, d’implants pour le cerveau de soldats augmentés, d’exosquelettes pour super-fantassins… Le nouveau projet de l’agence de recherche et développement du département américain de la Défense est certifié 100 % bio. Il consiste à modifier l’ADN des plantes pour les transformer en espions.

Ces OGM militarisés seront exclusivement réservés aux forces armées américaines, ajoute la Darpa.
Ces OGM militarisés seront exclusivement réservés aux forces armées américaines, ajoute la Darpa. Getty Images/GYRO PHOTOGRAPHY/amanaimagesRF
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Rappelons que l’agence de recherche et développement du département américain de la Défense, la Darpa, conçoit toute sorte de gadgets high-tech pour les forces armées des États-Unis. Et on lui doit, entre autres, l’invention d’Internet ou encore du GPS. Dans ses laboratoires, les chercheurs créent, sans cesse, une multitude d’innovations qui, dès leur conception, intègrent les exigences d’efficacité et de discrétion qu’impose toute activité militaire.

Dans le domaine du contre-espionnage, aucun gadget high-tech n’égalera les performances des organismes 100 % biologiques, en particulier ceux des plantes, affirment les scientifiques de l’agence. Leur nouveau projet qui s’intitule Advanced Plant Technologies ou programme APT, consiste à modifier les génomes des végétaux de la flore sauvage afin de les métamorphoser en espions environnementaux. Dans son dernier communiqué, la Darpa précise ses objectifs « mettre au point des capteurs robustes à base de plantes qui sont autonomes dans leur environnement et qui peuvent être surveillés à distance à l’aide du matériel existant ».

Inquiétudes de la société civile

L’observation des réactions de ces biocapteurs s’effectuerait principalement par imagerie satellitaire. Les chercheurs s’appuient sur les nouvelles techniques de séquençage et les méthodes d’édition génétique que permettent les ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9, pour reprogrammer l’ADN des arbres, des fleurs et autres herbes folles. Ni vues ni connues, les plantes modifiées réagiraient à la présence de composés « nitroaromatiques » qui interviennent dans la fabrication des explosifs, comme les mines et autres engins antipersonnel, aux poisons chimiques, aux pièges bactériologiques et même aux éléments radioactifs qui traineraient ici et là sur un éventuel théâtre d’opérations militaires.

Pour tenter de répondre aux inquiétudes de la société civile concernant les risques environnementaux que représente la dissémination dans la nature de plantes modifiées génétiquement, l’agence précise que « ces recherches se dérouleront dans des laboratoires et des serres confinés, qu’elles seront conformes aux règlements fédéraux, sous la surveillance additionnelle des comités institutionnels de biosécurité. » Nous voilà presque rassurés ! Ces OGM militarisés seront exclusivement réservés aux forces armées américaines, ajoute la Darpa. Ce n’est donc pas demain la veille que vous planterez vos choux-espions dans le jardin de votre voisin afin de surveiller du coin de l’œil, ses activités potagères !

Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

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