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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: la pression se relâche en Arabie saoudite

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Le prince héritier Mohammed ben Salman, le 5 décembre 2017, à Riyad.
Le prince héritier Mohammed ben Salman, le 5 décembre 2017, à Riyad. Saudi Press Agency/Handout via REUTERS
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C’est le dossier de Libération ce matin : « en donnant davantage de droits aux femmes, le prince héritier Mohammed ben Salmane, MBS, ne cesse de renforcer son image de réformateur. Avec pour alliée, la jeune génération étouffée par l’ultraconservatisme wahhabite. (…) Le carcan se desserre donc progressivement, constate Libération. Et ces mesures semblent révolutionnaires dans le royaume ultraconservateur que le prince héritier a entrepris de moderniser à marche forcée depuis deux ans. Comme si, à 32 ans, il n’avait pas l’avenir devant lui, celui que l’on désigne par son acronyme MBS veut tout bouleverser et s’imposer au-delà de ses frontières à une allure vertigineuse. »

Et le journal de s’interroger : « la volonté de moderniser le royaume des Saoud affichée par Mohammed ben Salmane est-elle sincère ou bien purement destinée à asseoir un pouvoir sans partage ? En d’autres termes, les images qui ont tourné en boucle ce week-end de femmes fièrement installées au volant d’une voiture ou dans un stade de foot ne sont-elles qu’un écran de fumée destiné à cacher une répression sans merci ou un vrai signe d’ouverture de la part d’un des Etats les plus fermés et les plus rétrogrades au monde ? (…) A première vue, pointe Libération, le prince héritier a tous les atours de la modernité. (…) Mais sur la scène internationale, ses initiatives sont moins modernes : renforcement de l’antagonisme avec l’Iran via, notamment, une effroyable guerre au Yémen dans lesquelles les forces saoudiennes peinent à s’imposer, et rapprochement avec la famille et l’administration Trump qui pourrait finir par se retourner contre lui tant l’image du président américain est dégradée. L’épisode de la fausse vraie démission du Premier ministre libanais montre que MBS ne maîtrise pas encore tous les codes, relève encore le journal. Pour l’heure, il expérimente donc, conclut Libération, sous l’œil bienveillant de son père, le roi. Mais une fois celui-ci disparu, tout peut arriver, et l’ouverture se transformer en mirage. »

Laurent Wauquiez : exister et s’opposer

Autre personnage ambitieux en quête de pouvoir, cette fois à la Une du Figaro : Laurent Wauquiez, le nouveau patron de LR, Les Républicains. Comment exister face à Macron ? Comment s’opposer intelligemment ?

« Les prochaines semaines s’annoncent chargées pour Laurent Wauquiez, constate Le Figaro. Entre un chef de l’État omniprésent médiatiquement et des élus LR qui contestent la ligne du parti ou décident de se “mettre en congé”, le patron des Républicains doit parvenir à faire entendre les propositions des Républicains sur la laïcité, le projet de loi sur l’immigration, la hausse de la CSG, la dépense publique, l’Europe… »

Pour Le Figaro, c’est possible… « L’homme vaut mieux que la caricature que l’on fait de lui et les opportunités existent, estime le quotidien de droite. Certes, le président de la République multiplie les annonces. Mais les classes moyennes font toujours les frais d’une fiscalité pénalisante malgré les apparences, les retraités voient leur pouvoir d’achat rogné, les habitants des territoires ruraux ont des raisons de se sentir abandonnés… Dénoncer cette réalité, ce n’est pas s’opposer bêtement au chef de l’État ni endosser les oripeaux de l’extrémisme. Rappeler que la dépense publique, l’immigration clandestine et l’insécurité continuent à augmenter, ce n’est pas jouer, non plus, avec les peurs… » Et Le Figaro de conclure : « l’avenir de Laurent Wauquiez et des Républicains passe par la reconquête de cette frange de la population qui subit sans mot dire. De ces Français que la droite a trop longtemps négligés et que la politique d’Emmanuel Macron ne rassure pas. »

Mieux (ou pire) que la droite ?

Le débat sur la politique du gouvernement en matière d’immigration se poursuit ce matin… Avec notamment cette charge de L’Humanité : « doublement de la durée de rétention, raccourcissement des délais de recours, intention affichée d’accroître sensiblement le nombre d’expulsions, instauration du contrôle des migrants résidant dans les structures d’accueil, etc. : les majorités conservatrices n’avaient pas pris de mesures aussi contraignantes, s’indigne le quotidien communiste, qui bafouent l’esprit de notre République et ses traditions multiséculaires, qui entrent en contradiction avec un statut de la convention de Genève datant de 1951 et nous renvoient loin en arrière dans les références abjectes. De Pasqua à Sarkozy, les pires droitiers n’avaient pas osé, relève encore L’Humanité. Emmanuel Macron y va. Et au pas de charge. Oubliant au passage ses engagements de candidat, quand il louait l’action d’Angela Merkel. »

L’Eclair des Pyrénées tente de trouver le juste milieu… « Entre ceux qui, comme Laurent Wauquiez, affirment que la France ouvre grande sa porte aux clandestins, et les militants associatifs qui parlent de honte et de fascisme dès que l’on évoque la reconduite aux frontières, il existe bien une voie médiane : celle qui consiste à tout faire pour bien accueillir les réfugiés et à traiter dans le respect des droits, mais avec fermeté ceux qui n’auront pas obtenu ce statut. »

Affaire Weinstein suite…

Enfin, autre polémique, celle provoquée par la publication dans les pages Débats du Monde mardi dernier de la tribune des 100 femmes. Une tribune qui dénonce « le puritanisme » et la « campagne de délations » qu’a entraînés selon ses auteures l’affaire Weinstein. Depuis, avalanche de réactions indignées. Et ce matin, l’une des signataires de l’appel controversé, et non des moindres, répond dans une lettre publiée par Libération. Il s’agit de Catherine Deneuve. « Rien dans le texte ne prétend que le harcèlement a du bon, sans quoi je ne l’aurais pas signé, affirme l’actrice. Je suis une femme libre et je le demeurerai. Je salue fraternellement toutes les victimes d’actes odieux qui ont pu se sentir agressées par cette tribune, c’est à elles et à elles seules que je présente mes excuses. »

Toutefois, insiste Catherine Deneuve, « j’ai signé ce texte pour une raison qui, à mes yeux, est essentielle : le danger des nettoyages dans les arts. Va-t-on brûler Sade en Pléiade ? Désigner Léonard de Vinci comme un artiste pédophile et effacer ses toiles ? Décrocher les Gauguin des musées ? Détruire les dessins d’Egon Schiele ? Interdire les disques de Phil Spector ? Ce climat de censure me laisse sans voix, conclut l’actrice, et inquiète pour l’avenir de nos sociétés. »

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