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Les têtes d'affiches de Denise Epoté

La littérature en tête d'affiche

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La première tête d’affiche de la semaine est l’écrivain sénégalais Hamidou Sall, qui vient de publier aux éditions Erick Bonnier, en France, L’Occident ambigu, un essai contrepoint au célèbre roman L’aventure ambiguë de son parent et devancier Cheikh Hamidou Kane. Puis au Mali, l’ancien ministre et banquier malien, Igor Diarra dresse dans C’est possible au Mali un diagnostic sans concession sur l’état de son pays, aux éditions du Cherche Midi à Paris, à quelques mois de la prochaine élection présidentielle malienne. La troisième tête d’affiche est une journaliste ivoirienne, Agnes Kraidy, qui publie aux éditions Frat-Mat, à Abidjan, son témoignage de première main sur le cancer qu’elle a vaincu. Pour finir, un hommage à France Gall, la chanteuse française, vaincue elle, à l’âge de 70 ans par un cancer du sein qui a récidivé. Elle a partagé les trente dernières années de sa vie entre la France et son pays d’adoption le Sénégal.

Denise Epoté.
Denise Epoté. tv5.org
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1/Hamidou Sall, L’Occident ambigu

L’écrivain sénégalais Hamidou Sallvient de publier aux éditions Erick Bonnier en France L’Occident Ambigu « un essai contrepoint » au célèbre roman l’Aventure Ambiguë de son parent et devancier Cheick Hamidou Kane.

Cheick Hamidou Kane qui n’est autre que l’oncle d’Hamidou Sall. Paru en 1961 peu de temps après les indépendances, L’Aventure Ambiguë est l’un des romans incontournables de la littérature africaine. Il raconte l’itinéraire spirituel de Samba Diallo, son passage de l’école coranique à l’école des Blancs où on apprend l’art de vaincre sans raison. 56 ans plus tard, Hamidou Sall qui tout comme Samba Diallo est passé par les deux écoles, riche de son métissage culturel si cher à son père spirituel Leopold Sedar Senghor, prend le parti de raconter le déclin spirituel de l’Occident. Cet Occident qui au nom de sa prétendue supériorité a asservi l’Afrique. Mais sans avoir réussi à tuer ce que nous sommes au plus secret de nos âmes. Au point d’être aujourd’hui un recours pour un Occident en mal de repères. Avec l’Occident ambigu, la Grande Royale trouve une réponse à son interrogation « Peut   on apprendre ceci sans oublier cela et ce qu’on apprend vaut-il ce qu’on oublie ? » Assurément, Hamidou Sall, lui n’a rien oublié des multiples rencontres qui l’ont nourri.

2/Mamadou Igor Diarra, C’est possible au Mali

On va au Mali à présent où votre deuxième tête d’affiche vient aussi de publier un livre. L’ancien ministre et banquier Mamadou Igor Diarra qui dresse dans C’est possible au Mali un diagnostic sans concession sur l’état de son aux éditions Cherche Midi à Paris a quelques mois de la prochaine élection présidentielle malienne.

C’est pour cette raison que la sortie du livre ne doit rien au hasard, même si l’auteur s’en défend. Pour le banquier qu’il est redevenu, et face aux politiciens plus aguerris, il est sans doute trop tôt pour sortir du bois. Mais par texte interposé, Mamadou Igor Diarra fils d’un général malien qui sans transition est passé des neiges de son Ukraine natale et pays de sa mère à l’aridité sahélienne dresse un diagnostic sans concession du Mali. Pays qu’il a appris à connaître durant ses années passées au gouvernement comme ministre de l’Energie, des Mines puis de l’Economie sous les présidences d’Amadou Toumani Touré et d’Ibrahim Boubacar Keita. La situation du Mali est critique, car dit-il depuis la crise de 2012 l’état est aux abonnés absents sur une vaste partie du territoire. Pour pouvoir relever les nombreux défis, la lutte contre le gaspillage, et la corruption, Mamadou Igor Diarra plaide pour une plus grande implication des jeunes. Une jeunesse au cœur des actions et des changements et qui devra garder à l’esprit que l’unité culturelle du pays est une richesse. Pour autant le banquier, n’oublie pas que le nerf de la guerre c’est l’argent !

3/ Agnès Kraidy, Tu me fous les boules

Votre dernière sélectionnée de la semaine est la journaliste ivoirienne Agnès Kraidy. Elle republie aux éditions Frat Mat son témoignage de première main sur le cancer qu’elle a vaincu.

Un petit livre de 115 pages écrit sur un ton un rien impertinent qui fera du bien à toutes celles qui comme Agnès Kraidy apprennent un matin la mauvaise nouvelle.

Parce qu’elle est une battante, l’auteur a choisi de tenir tête à ce tueur silencieux comme elle le nomme. Elle ne veut pas céder au doute. En Afrique, en l’absence de structures médicales spécialisées, la seule évocation de cette maladie rime avec impossibilité de guérison. Pour le grand reporter qu’est Agnès Kraidy l’oxymore est plus que réussi. Tu me fous les boules, celles du cancer du sein tout comme celles du cancer de la prostate. En refermant le livre on n’a qu’une envie célébrer la vie pour éviter que les maux nous tuent. Merci Agnès pour cette bouffée de fraîcheur saluée par le cancérologue qui t’a suivie, car précise-t-il ce qui est fait pour la maladie est important, ce qui est fait pour les malades est essentiel.

4/France Gall, Sénégaulloise

Avant de nous quitter un bref hommage à France Gall. La chanteuse française vaincue elle a l’âge de 70 ans par un cancer du sein qui a récidivé. Elle a partagé les trente dernières années de sa vie entre la France et son pays d’adoption le Sénégal.

Pour ses nombreux amis sénégalais, France Gall était une sénégauloise. Sur l’île de Ngor sur laquelle elle possédait une maison depuis 30 ans, une école porte son nom. Elle avait dédié une chanson à Babacar, un petit garçon qu’une habitante de l’île souhaitait lui confier afin de lui assurer un avenir meilleur en France. France Gall avait choisi de ne pas séparer le bébé de sa maman et de s’occuper de son éducation sur place. Cette semaine Babacar a perdu sa seconde maman.

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