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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: le scandale du lait contaminé Lactalis

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Dans une pharmacie d'Orléans, des céréales pour bébé distribués par Lactalis.
Dans une pharmacie d'Orléans, des céréales pour bébé distribués par Lactalis. AFP/Guillaume Souvant
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La presse en a déjà beaucoup parlé cette semaine des lots de lait produits dans une usine de Mayenne destinés aux nouveaux nés contaminés à la salmonelle. Une trentaine de nourrissons ont été hospitalisés dont au moins un en Espagne et peut-être un autre en Grèce.

« Papa, c’est quoi cette bouteille de lait ? Papa, c’est quoi cette bouteille de lait ? Papa, comment on fait les bébés ? »

Lactel, une des nombreuses marques de l’Empire Lactalis. Libération repose la question un peu différemment : « Lactalis, c’est quoi cette boîte de lait ? » La réponse du journal est moins reluisante que celle du papa de la pub, trop heureux de vanter les mérites de la fameuse bouteille plutôt que de devoir expliquer comment papa met la petite graine dans maman. Libération décrit une entreprise où règne le culte du silence et du secret. Le leader mondial des produits laitiers a tardé à réagir et peut-être faut-il y voir écrit Libération, « le poids d’une culture d’entreprise qui semble n’avoir d’autre boussole que la recherche du profit à tous crins ». Le Monde se fait l’écho de la colère du ministre de l’Économie et ancien ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire qui a convoqué les responsables de l’entreprise et ne mâche pas ses mots estimant que le gouvernement avait dû « se substituer à une entreprise défaillante » dont « les dysfonctionnements graves devront être sanctionnés ».

Le Parisien s’intéresse à « l’homme au cœur du scandale », le PDG de Lactalis Emmanuel Besnier. Malgré sa convocation à Bercy, le mystérieux patron a une fois de plus réussi à éviter photographes et caméras. La 11e fortune de France dirige le groupe depuis 18 ans. « Il est le seul patron de cette envergure dont il n’existe aucune photo », souligne le journal. Cela devrait bientôt changer puisque Bruno Le Maire a pris un malin plaisir à préciser que « le président de Lactalis communiquerait publiquement sur les causes de la contamination ». Plus que la discrétion du patron c’est l’opacité du groupe qui est aujourd’hui en cause, Lactalis préférant payer des amendes plutôt que de publier ses comptes comme l’y oblige la loi.

La Croix consacre un dossier au pape François et à ses prises de position sur les migrants

Pour le journal catholique, il y aurait un « malentendu » qui froisse certains catholiques. Beaucoup n’apprécient pas de se faire sermonner sur le sujet, fut-ce par le pape. Alors La Croix se fait l’avocat du diable, en l’occurrence du pape, et pose les questions qui fâchent et celles qui froissent. François est-il pour un accueil inconditionnel des migrants ? « Comme ses prédécesseurs, il défend un accueil large, mais non inconditionnel », rappelle La Croix. Même s’il est vrai qu’on ne risque pas d’entendre dans la bouche du pape le terme de « migrant économique ». Pour le pape, un réfugié c’est un « étranger en quête de sécurité et des ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays », c’est large, beaucoup plus que la définition retenue par la communauté internationale et plus encore que celle très restrictive qu’appliquent la plupart des Etats.

Pourquoi le pape fait-il de la politique ?, demande aussi La Croix. Le journal rappelle subtilement aux catholiques conservateurs qu’ils étaient moins enclins à critiquer Jean-Paul II quand il tenait tête au bloc soviétique. Alors qu’on lui reproche de favoriser « le suicide de l’Occident », c’est au contraire « au nom des valeurs les plus universelles » d’accueil et de fraternité que le pape François prend position. Face à des catholiques divisés, les prêtres qui donnent la messe ont parfois l’impression d’évoluer sur une corde raide. L’un d’eux explique à La Croix que dans les paroisses plus clivées il prêche différemment, même si, oui, même si les paroles de Jésus le fameux « J’étais étranger et vous m’avez accueilli », ces paroles nous obligent, reconnaît ce prêtre. Un autre préfère être pragmatique, ne pas prendre position « sur les causes des flux migratoires », mais prêcher au niveau local pour que s’organise l’aide aux migrants déjà en France et qui dorment à la rue.

Le Parisien propose à ces lecteurs une carte du monde « selon Donald Trump »

L’occasion de revenir sur les nombreuses sorties peu diplomatiques du président américain. Le globe y est largement simplifié, en bleu les Etats-Unis, Number One, numéro 1. Au nord, c’est à dire juste au-dessus, le Canada. « On n’y pense pas ». Au sud, c’est juste en dessous si vous suivez au fond de la classe, il y a le Mexique. « Des violeurs. » Et pas très loin Haïti et le Salvador, récemment traités avec plusieurs pays africains non spécifiés de « pays de merde ». Les Haïtiens qui n’ont décidément pas de chance puisque le président américain avait déjà décrété dans le passé qu’ils avaient tous le SIDA. Donald Trump est généreux avec les insultes, et les clichés de préférence racistes, tout le monde y a le droit. Les Nigériens vivent dans des huttes, l’Afrique du Sud est un nid à criminels, l’Afghanistan un refuge à terroristes, tout comme l’Allemagne et la France qui sont infectés par le virus du terrorisme. Bref, on n’a pas très envie de vivre dans le monde selon Donald Trump.

La tribune publiée cette semaine par plusieurs femmes dont Catherine Deneuve continue de faire couler beaucoup d’encre

Catherine Deneuve on va quand même le rappeler qui avait signé avec courage en 1971 le fameux manifeste des 343 salopes pour défendre le droit à l’avortement. En 2018 elle défend le droit à une drague insistante et maladroite, et dénonce une nouvelle forme de puritanisme qui se serait emparé de la société. Natacha Polony dans Le Figaro la défend, pour elle les signataires sont « des femmes d’honneur ». « Ces femmes se font traîner dans la boue pour le seul crime d’avoir exprimé leur liberté de penser, face à l’unanimisme planétaire. Elles n’auraient fait après tout que mettre en avant quelques nuances, comme la différence majeure qui existe entre une agression sexuelle et l’expression d’un désir non validé par le préalable consentement de l’autre. »

Libération publie en réponse à la tribune de Deneuve le joli texte de Leïla Slimani, prix Goncourt 2016, elle réclame « le droit de marcher dans la rue, de mettre une mini-jupe, un décolleté, de se maquiller comme un camion volé, de s’allonger dans l’herbe à moitié dénudé ». « Dans ces moments de la vie, quotidiens et banals, écrit-elle, je réclame le droit de ne pas être importunée. Le droit de ne même pas y penser. (...) Je ne suis pas une petite chose fragile. Je ne suis pas une victime. Mais des millions de femmes le sont. Non, les hommes ne sont pas, loin s’en faut, tous des porcs. Car au fond se cache, derrière cette soi-disant liberté d’importuner, une vision terriblement déterministe du masculin : “un porc, tu nais”. Mon fils sera, je l’espère, un homme libre. (...) Libre, non pas d’importuner, mais libre de se définir autrement que comme un prédateur habité par des pulsions incontrôlables. J’espère qu’un jour ma fille marchera la nuit dans la rue, en mini-jupe et en décolleté, qu’elle fera seule le tour du monde, sans avoir peur, sans même y penser. Le monde dans lequel elle vivra alors ne sera pas un monde puritain. Ce sera, j’en suis certaine, un monde plus juste, où l’espace de l’amour, de la jouissance, des jeux de la séduction ne seront que plus beaux. »

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