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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Charlie Hebdo, être ou ne pas être Charlie

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Charlie Hebdo s'est retrouvé très vite dans les kiosques en France après l'attentat de janvier 2015. Ici, à Nice, avec le numéro «C’est reparti!»
Charlie Hebdo s'est retrouvé très vite dans les kiosques en France après l'attentat de janvier 2015. Ici, à Nice, avec le numéro «C’est reparti!» REUTERS/Eric Gaillard
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Demain, dimanche 7 janvier 2018, cela fera pile trois ans qu’avait lieu l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris. Et aujourd’hui, le journal Libération y pense. C’est notamment l’occasion pour ce quotidien de refaire l’histoire du slogan « Je suis Charlie » et de se demander en Une ce que, trois ans après, signifie « être Charlie ».

Car ce slogan « fédérateur » en 2015 est devenu un « sujet de discorde », observe Libé. Il va au fil du temps finir par lancer « l’une des plus grandes controverses intellectuelles de notre histoire politique récente (…) coupant en deux la gauche française » ! En quelques mois en effet, un deuxième slogan va naître : « Je ne suis pas Charlie ».

Le démographe Emmanuel Todd sera l’un des premiers intellectuels ouvertement « pas Charlie », et l’année 2015 sera « terrible », rappelle Libération. « Avant même les attentats du Bataclan, les actes islamophobes et antisémites (grimpèrent) en flèche ». Dans les sondages, près de sept Français sur dix considéraient en 2016 que la laïcité était « en danger ». Aujourd’hui, c’est « dix points de moins », relève Libé.

« C’est la deuxième controverse contenue dans ce "Je suis Charlie" », explique ce journal, « elle va déchirer la gauche et diviser au sommet de l’Etat », les deux camps étant devenus « irréconciliables ». Quand à Libération, dans le slogan originel « Je suis Charlie », ce journal ne veut voir « qu’une seule injonction : refuser, justement, toutes les injonctions à la liberté d’expression ».

Laïcité : conseil de guerre

Justement, quelle laïcité en France ? C’est la question que doit bientôt trancher le président Macron. Eh bien, ces dernières heures, tout se complique. Selon le journal en ligne Mediapart, « les experts de la laïcité de Blanquer contredisent Macron ». Un titre volontiers accrocheur, qui mérite quelques explications.

Blanquer, c’est Jean-Michel Blanquer, le ministère de l’Education nationale. Il y a un mois, ledit ministre avait annoncé la création d'un « conseil des sages de la laïcité ». Depuis cette annonce, le ministre procède à des nominations, en toute discrétion. Le conseil doit se réunir lundi 8 janvier, soit dans deux jours.

Or Mediapart révèle donc la présence possible au sein de ce conseil de la laïcité, de personnalités inflexibles sur cette valeur républicaine. Celles du politologue Laurent Bouvet ou Patrick Kessel, « tenants d'une laïcité stricte ».

Selon ce site internet, le conseil pourrait être constitué des dix personnalités suivantes : la sociologue et politologue Dominique Schnapper, nommée présidente, l'agrégé d’histoire Jean-Louis Auduc, ancien membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l’intégration, l’islamologue, théologien, philosophe Ghaleb Bencheikh...

Ou encore Jean-Louis Bianco, qui, depuis 2013, est président de l’Observatoire de la laïcité, et l'inspectrice générale de l'Education nationale Catherine Biaggi, ainsi que le philosophe, essayiste Abdennour Bidar, et donc Laurent Bouvet, théoricien de « l’insécurité culturelle », énonce Mediapart (qui rappelle que cette personnalité très médiatique est un proche de l’ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls.

Dans ce conseil créé par le ministre Blanquer, siègeraient également le philosophe Rémy Brague, mais aussi, donc, Patrick Kessel, ancien grand maître du Grand Orient de France, président du comité Laïcité et République.

Notons encore les noms de la philosophe Catherine Kintzler, celui de l’universitaire Frédérique de La Morena, celui d’Alain Seksig, ancien président de la commission laïcité du Haut Conseil à l’intégration, et celui de Richard Senghor, proche du ministre Blanquer.

A suivre donc. « Au ministère de l’Education nationale, on précise que cette liste est "évolutive et non finalisée" et devrait être rendue officielle dans les prochains jours », modère toutefois Mediapart.

Qui prévient : « Si cette liste est confirmée, les futurs sages donnent déjà une tonalité très "laïciste" à cette instance », n’en voulant pour preuve que la présence dans cette liste de tenants d’une laïcité « très stricte », à l’instar du politologue Laurent Bouvet, co-fondateur du Printemps républicain, ou encore Patrick Kessel, président du comité Laïcité et République et ancien journaliste. « Tous deux, au cours des derniers mois, ont estimé que le président de la République ne s’engageait pas assez sur la question », rappelle Mediapart.

Turquie : l’Europe, club privé

Emmanuel Macron l’a dit au président turc Recep Tayyip Erdogan : l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne n’est plus d’actualité. Le journal Le Midi libre relève qu’Emmanuel Macron « pousse l'idée d'un partenariat, chassant le fantasme de l'adhésion ».

Macron « se garde de claquer la porte au nez d'Erdogan, souligne Sud-Ouest. Certes, il constate qu'aucune avancée n'est actuellement possible. Certes, sa proposition - pas neuve - d'un partenariat renforcé n'est pour les Turcs qu'un lot de consolation qui ne les séduira pas. Mais ce mélange de franchise et d'ouverture permet de ne pas insulter l'avenir et d'observer l'évolution d'un partenaire incontournable. Car Erdogan n'est pas éternel », lance Sud-Ouest.

Le Dakar : spleen africain pour le rallye quadra

C’est aujourd’hui le départ de la quarantième édition de ce rallye-raid. Quarante ans et une nostalgie, celle de l’Afrique. Car si le Dakar, qui s’élance aujourd’hui de Lima, au Pérou, sillonne désormais les pistes de la cordillère des Andes et non celles de la savane africaine, le champion Stéphane Peterhansel, qui détient le record du nombre de victoires sur le Dakar (treize fois vainqueur de l’épreuve tout de même), se souvient du lac Rose au Sénégal, où se jouait jadis l’arrivée du rallye, et qui était pour lui « le symbole de la délivrance, le rêve de tous les concurrents », dit-il au journal L’Equipe.

« S’il n’y avait qu’un Dakar à garder, ce serait l’Afrique, pour l’esprit d’aventure », dit Stéphane Peterhansel au quotidien sportif, lui qui confesse avoir été « shooté à l’adrénaline du Dakar pendant presque trente ans ». Parole d’orfèvre.

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