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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Turquie, le Grand Turc à l’Elysée

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La Turquie est la plus à même d'asphyxier le Kurdistan par le biais du pétrole, menace qu'a proférée le président Recep Tayyip Erdogan, ce samedi.
La Turquie est la plus à même d'asphyxier le Kurdistan par le biais du pétrole, menace qu'a proférée le président Recep Tayyip Erdogan, ce samedi. REUTERS/Murad Sezer
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Le président turc Erdogan arrive à Paris pour renouer le fil du dialogue avec l’Europe. L’Elysée ? Un « endroit » qu’il connaît « comme sa poche », souligne le journal Les Echos, puisqu’après bientôt quinze ans passés au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan « a été reçu par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande », rappelle le quotidien économique français.

Qui le souligne : au menu des discussions avec le président Macron, la crise syrienne, le terrorisme, mais aussi un diptyque : l’Etat de droit en Turquie après les purges déclenchées en 2016 et l’ancrage de la Turquie en Europe, « les deux sujets étant intimement liés dans l’esprit du président français ».

Justement : les violations des droits de l’homme en Turquie, c’est un sujet sur lequel il y a beaucoup à dire, puisqu’au vu du « palmarès » de « l’impétueux sultan », la discussion « pourrait prendre des heures », prévient avec malice le quotidien Les Echos. « Depuis le putsch manqué de l’été 2016, Recep Tayyip Erdogan a limogé ou suspendu 140 000 fonctionnaires et arrêté plus de 55 000 personnes, dénombre le quotidien économique. Gare à l’indigestion » !

Un seul exemple : la liberté de la presse. Comme le souligne L’Humanité, la Turquie est devenue « championne du monde des journalistes emprisonnés et des titres fermés ». Voilà pourquoi, alors qu’Erdogan fait escale à Paris « entre deux purges », déplore le quotidien communiste, Emmanuel Macron est « au pied du mur ». Car si la Turquie est bien un pays avec lequel « il faut compter », on ne peut le considérer « utile » que comme « supplétif », estime L’Humanité.

Turquie : realpolitik et droits de l’homme

La realpolitik, c’est en effet ce volet diplomatique que retient surtout la presse française pour évoquer cette visite. Même si Erdogan est un invité « embarrassant » qui se cherche « un peu de respectabilité », même si l’exercice relève de la « haute-voltige politico-diplomatique », à Paris, « c’est le pragmatisme qui prime », admet en effet Le Parisien.

Et pas seulement à Paris. « Après 18 mois de glaciation dus à la dérive autoritaire du régime et au recul des droits de l'homme, les Européens ont pris le même tournant vers la realpolitik », remarque Le Figaro. Car la Turquie demeure tout à la fois une alliée « cruciale » dans l’Otan et le partenaire stratégique « irremplaçable », celui avec lequel la rupture n’aurait « que des inconvénients », admet le quotidien conservateur.

Alors va pour la realpolitik, même si cette visite « se déroule la veille d'une manifestation commémorant l'assassinat de trois militants kurdes en France il y a cinq ans », rappelle Le Figaro. Qui publie une tribune signée Recep Tayyip Erdogan, dans laquelle le président turc souligne les liens d’amitié unissant son pays à la France depuis le XVIe siècle, mais aussi une interview de l’opposante Meral Aksener, qui entend bien se présenter à l’élection présidentielle de 2019 en Turquie, et qui se dépeint comme une « rivale sérieuse pour Erdogan ».

Bourse : toujours plus

Début d’année en fanfare à la bourse. Celle de New-York vient même d’établir un nouveau record. Record historique même, puisque l’indice Dow Jones a dépassé hier la barre des 25 000 points. « Du jamais vu » depuis sa création en 1884, s’enthousiasme le journal Les Echos. Sans la moindre réserve, le quotidien économique français souligne cet état de grâce qui se manifeste également à Paris, où l’indice-phare de la bourse « affiche déjà un gain de 1,90 % depuis la rentrée », ou encore à Tokyo, où celui de la capitale du Japon est « désormais au plus haut depuis 1992 ». A se demander tout de même si les arbres montent au ciel…

Terrorisme : ratage funeste et maquillage coupable

Graves accusations contre un service de sécurité français. L’attentat qui a couté la vie au père Hamel à l’église Saint-Etienne-du-Rouvray aurait pu être évité. Selon Mediapart, il s’agit d’un « raté » et il est « énorme », estime ce journal en ligne. Lequel affirme qu’un service de renseignement français était « aux premières loges pour assister aux préparatifs de l’attentat » revendiqué par Daech et commis par deux terroristes le 26 juillet 2016 en l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, le premier ayant, devant l’autel ce cette église, égorgé en pleine messe le père Jacques Hamel et poignardé un des fidèles, qui survivra à ses blessures.

La police savait-elle ? Pour Mediapart, plus de doute, il y a eu « falsification », accuse le site Internet ; lequel incrimine la « section T1 » chargée de la lutte antiterroriste au sein de la Direction du renseignement de la préfecture de police ».

Mediapart affirme que ledit service, qui surveillait Adel Kermiche depuis plusieurs jours sur internet alors que ce terroriste manifestait clairement ses intentions de passer à l’acte, de quelle manière et où,  « n’a pas communiqué ses informations et, une fois le crime survenu, la hiérarchie aurait alors fait postdater des documents pour masquer sa responsabilité ».

Salvador : le crime d’avortement

Reportage de Libération au Salvador sur l’interdit qui y frappe l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse. Y compris en cas d’avortement non-désirés. Le Salvador, c’est ce pays d’Amérique centrale où une femme croupit en prison depuis déjà dix ans pour cause d’avortement. Et elle n’est pas sortie d’affaire puisqu’il lui en reste vingt à purger ! « Son seul crime est d’avoir accouché d’un bébé mort-né sur son lieu de travail », explique, lapidaire, Libé.

Car, depuis plus de vingt ans, l’avortement est interdit au Salvador. « Peu importe que la vie de la femme soit en danger, que le fœtus ne soit pas viable. Peu importe qu’une gamine de 11 ans victime d’un viol soit enceinte », souligne ce quotidien. Dura lex, sed lex !

Selon une association locale pour la décriminalisation de l’avortement, « au moins 23 femmes (…) croupissent actuellement en prison pour des faits similaires, rapporte Libération. Beaucoup purgent des peines de trente ans car elles sont condamnées pour homicide. La justice les accuse d’avoir tout simplement tué leur bébé, parfois mort-né, après une fausse couche ou un avortement clandestin ». De quoi indigner Libé, qui dénonce une « violence faite aux femmes inimaginable ».

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