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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: la guerre des boutons

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Le président américain Donald Trump et Kim Jong-un de la Corée du Nord.
Le président américain Donald Trump et Kim Jong-un de la Corée du Nord. Reuters
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On se croirait dans le roman de Louis Pergaud, avec deux bandes rivales de gamins qui se battent en s’arrachant les boutons de leurs vêtements. Sauf que là, les deux chefs de bande sont Donald Trump et Kim Jong-un et que les boutons en question sont des boutons nucléaires…

Le Figaro s’interroge : « le président des États-Unis doit-il s’abaisser au niveau du petit dictateur d’un État paria qui affame sa population pour posséder la bombe atomique ? La réponse est bien sûr contenue dans un tweet de Donald Trump, lancé tel un missile mardi soir vers 22 heures : "Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un vient juste de déclarer que "le bouton nucléaire est constamment sur son bureau". Quelqu’un dans son régime appauvri et affamé pourrait-il l’informer que moi aussi j’ai un bouton nucléaire, mais il est beaucoup plus gros et puissant que le sien et mon bouton à moi fonctionne !" » Commentaire du Figaro : « trois générations de Kim ont insulté et menacé douze présidents américains depuis sept décennies sans qu’aucun ne juge leurs diatribes dignes d’une réponse. Donald Trump est différent. Il avait déjà affublé le jeune Kim du sobriquet "d’homme fusée", promis de "détruire totalement" son pays par "le feu et la fureur". Il déclenche maintenant une guerre des boutons (…). Comme toujours, poursuit Le Figaro, les analystes se perdent en conjectures. Le Washington Post estime que "l’explication la plus charitable pour les sarcasmes de Trump est qu’il a adopté la théorie du fou de Richard Nixon", lequel voyait un avantage durant la guerre froide à ce que l’Union soviétique le croie capable de décisions irrationnelles. Mais, relève Le Figaro, personne à la Maison-Blanche n’est capable d’inscrire les tweets présidentiels dans un calcul réfléchi. »

Réchauffement entre les deux Corées ?

Libération parle de « énième surenchère tweetée dont le registre relève plus de la cour d’école que de la Maison Blanche. » En tout cas, pointe le journal, « la tonitruante sortie présidentielle sur la Corée du Nord intervient au moment où Pyongyang et Séoul multiplient les déclarations et les gestes d’ouverture entre eux comme jamais depuis deux ans. »

En effet, précise Le Parisien, « Kim Jong-un a également, dans un geste rarissime, ouvert la porte à des négociations avec Séoul, évoquant même une possible participation d’athlètes nord-coréens aux Jeux d’hiver qui s’ouvrent le mois prochain à Pyeongchang, en Corée du Sud. Conséquence de ce réchauffement : la ligne du téléphone rouge entre les deux Corées a été rouverte hier après presque deux années de fermeture, même si les Etats-Unis s’opposent fermement à ce rapprochement. Pour l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, ces négociations ne seraient qu’un simple "rafistolage". »

Bref, conclut Le Parisien, même si ça va un peu mieux entre les deux Corée, « entre Trump et Kim Jong-un, les tensions sont bien loin d’être apaisées. »

Les Etats-Unis et l’Europe pas d’accord sur l’Iran

A la Une également la situation en Iran, commentée là aussi sur Twitter par Donald Trump…

« "Un régime brutal et corrompu". Un peuple "réprimé", qui a faim de "liberté". La description lapidaire de l’Iran faite par Donald Trump dans ses tweets rageurs, écrit Libération, est nourrie de sa détermination à attiser les feux de ce qu’il espère être la révolution populaire qui condamnerait le régime tant honni. »

Au contraire, l’Europe, dont la France, joue la prudence, relève Le Monde : « conscients de la confusion sur le terrain, les Européens se sont limités à rappeler l’exigence du respect de la liberté d’expression et de manifestation, et à dire leur "préoccupation" face à la répression, qui a déjà causé une vingtaine de morts. Ces différences de réactions occidentales ont pour toile de fond, précise le quotidien du soir, une franche opposition sur l’avenir de l’accord sur le nucléaire iranien. Donald Trump ne cache pas son hostilité envers l’Iran et pour ce texte, alors que les Européens tiennent à le préserver. »

En attendant, remarque La Croix, à Téhéran, « pour calmer les frustrations, le régime en est réduit à manier la carotte et le bâton. Il doit redistribuer rapidement les fruits de la croissance, stimulée par la levée des sanctions européennes, et faire sentir la main de fer de son système sécuritaire. L’idéologie révolutionnaire islamique ne lui est plus d’un grand secours : les Iraniens ont parfaitement pris conscience, depuis bientôt quarante ans, de la manipulation de la religion à des fins politiques. Beaucoup assimilent le régime – dans ses différentes composantes – à une simple caste de profiteurs. » Et « dans ce contexte, relève encore La Croix, le rôle des Occidentaux n’est pas – n’en déplaise à Donald Trump – de jeter de l’huile sur le feu ni de pousser à un changement de régime, qui occasionnerait de grandes violences. »

« Mais qui veut encore du PS ? »

Enfin, il était un temps où la bataille pour la conquête du Parti socialiste faisait la Une, plus maintenant… Le PS n’a plus d’assise populaire, plus de sièges et les éléphants sont au cimetière.

« Mais qui veut encore du PS ? », se demande Le Parisien. « La décision de Najat Vallaud-Belkacem de ne pas briguer la tête du Parti socialiste rebat les cartes. Aujourd’hui, le député Luc Carvounas est le seul candidat déclaré. Olivier Faure, patron du groupe à l’Assemblée, et Stéphane Le Foll pourraient se lancer. » Mais rien n’est acté…

Libération s’attarde sur le refus de Najat Vallaud-Belkacem : « Silencieuse depuis sa défaite aux législatives en juin, l’ancienne ministre de l’Education nationale était citée par plusieurs responsables du PS parmi ceux capables de mener une motion à vocation majoritaire d’ici au congrès d’Aubervilliers les 7 et 8 avril. Mais ce sera sans Vallaud-Belkacem qui, à 40 ans, incarnait la relève socialiste, au bout de cinq ans de présence au gouvernement. »

Elle assure, dans une interview à paraître ce jeudi dans L’Obs, « ressentir le besoin de s’exprimer autrement. On ne peut pas se satisfaire du seul spectacle médiatique quotidien entre commentateurs, polémistes et adversaires politiques qui finissent par se caricaturer eux-mêmes. On a besoin, poursuit Najat Vallaud-Belkacem, de penseurs, de chercheurs qui acceptent de se mettre à portée d’homme et nous aident à être collectivement plus intelligents. »

« D’où son choix, pointe Libération, de diriger chez Fayard une collection d’essais "consacrée aux batailles culturelles du progressisme". »

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