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Bonjour l'Europe

Grèce: les logements de propriétaires endettés vendus aux enchères sur internet

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C’est le septième Noël sous le signe de l’austérité pour les Grecs. Difficile d’être à la fête, particulièrement pour les personnes endettées auprès des banques. Les plus endettés risquent même désormais de perdre leur maison « en un clic ».

Le port de Patras, en Grèce (photo d'illustration).
Le port de Patras, en Grèce (photo d'illustration). Jean Housen / Wikimedia
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De notre correspondante à Athènes,

Depuis fin novembre, les résidences principales des Grecs peuvent être vendues aux enchères sur internet. La maison est saisie, et grâce à un système sécurisé, les acheteurs ont des horaires précis pour faire des propositions d’achat. Jusqu’ici, ces ventes se déroulaient au tribunal, sous l’œil des notaires, mais elles étaient souvent bloquées par des manifestations. Le gouvernement grec a donc décidé de contourner le problème.

Des promesses non tenues

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait pourtant promis, lors de la campagne électorale, qu’il ne vendrait jamais les biens des citoyens contre leur gré. Mais il a dû se résigner, sous la pression des créanciers du pays. Les institutions européennes et le Fonds monétaire international (FMI) demandent aux banques grecques de récupérer l’argent qu’elles ont prêté et qui n’est plus remboursé chaque mois comme prévu.

C’est ce qu’on appelle les créances douteuses. Selon le dernier rapport de la Banque de Grèce, elles représenteraient plus de 44% de l’ensemble des créances des banques grecques, soit 100 milliards d’euros. Sous pression, les banques doivent donc diminuer leur quantité de plus d’un tiers d’ici deux ans. Si cet argent ne revient pas dans leurs caisses, difficile pour elles de prêter à nouveau.

Les résidences principales visées

Depuis le début de la crise, le gouvernement grec avait réussi à négocier la protection des résidences principales des saisies, contrairement à ce qui peut se faire dans d’autres pays européens. En effet, en Grèce, il n’y a pas de filet social pour ceux qui perdent la maison dans laquelle ils vivent. L’objectif était de protéger la population déjà appauvrie par les baisses de salaire.

De plus, selon Eurostat, l’autorité statistique de l’Union européenne, trois Grecs sur quatre sont propriétaires. Mais aujourd’hui, la loi ne protège que les plus faibles, et ce uniquement jusque-là fin de l’année prochaine. Par exemple, si une personne vit seule dans une maison d’une valeur inférieure à 180 000 euros et qu’elle gagne moins de 14 000 euros par an, elle ne peut pas être saisie.

Un grand nombre de biens concernés

La presse grecque, qui se base sur des estimations du syndicat des notaires, estime à 15 000 le nombre d’habitations pouvant être mises en vente. Les banques expliquent que ces ventes aux enchères doivent se faire en dernier recours. Leur objectif serait surtout d’avoir un moyen de pression final pour forcer les personnes endettées a discuter du rééchelonnement de leur dette. Elles veulent les pousser à rembourser ne serait-ce qu’un peu chaque mois pour pouvoir rayer ces prêts de la liste des créances douteuses et présenter des livres de compte plus sains.

Car l’autre solution pour diminuer la proportion de ces prêts comme demandé par les créanciers du pays, c’est de les revendre sous forme de portefeuilles à des fonds vautours, ce qui les fait disparaître des comptes. Or, certains de ces fonds ont des techniques particulièrement agressives de recouvrement des dettes.

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