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Aujourd'hui l'économie

La finance au chevet du climat ?

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Pour célébrer le deuxième anniversaire de l'accord de Paris sur le climat le président Macron invite aujourd’hui à Paris une cinquantaine de chef d'Etat pour le Sommet climat. Il sera beaucoup question d'argent, un ingrédient indispensable pour réaliser la transition énergétique car la finance peut sauver le climat.

Le président français Emmanuel Macron a organisé le Sommet climat pour réaliser la transition énergétique avec l'aide de la finance.
Le président français Emmanuel Macron a organisé le Sommet climat pour réaliser la transition énergétique avec l'aide de la finance. REUTERS/Philippe Wojazer
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Cette alliance parait à première vue contre nature. Et pourtant « la finance peut être la clé pour changer de focale et réaliser les investissements nécessaires à la lutte contre le réchauffement », affirme le gérant de l'un des plus des plus grands fonds, l’américain Philippe Hildebrand. Le vice-président de BlackRock a participé lundi 11 décembre à Paris au Climate Finance Day, une réunion annuelle dédiée à la finance verte. Banquiers, investisseurs, gérants de fonds ou encore assureurs, tous les participants sont convaincus qu'ils peuvent, qu'ils doivent diriger les flux de capitaux vers la bonne cause, celle de la lutte contre le réchauffement climatique.

Ce sont des raisons économiques qui incitent l’industrie financière à verdir de l’économie.

Le climat est dorénavant perçu comme un risque. Les investissements dans des secteurs néfastes au climat peuvent se révéler peu rentables d’ici 30 ou 40 ans. Le fonds souverain norvégien, souvent à l’avant-garde dans la gestion de son portefeuille réfléchi à la réduction de son exposition aux hydrocarbures. Un comble pour un fonds dont la richesse est basée sur l'or noir ? Non, du réalisme : ses analystes constatent que les rendements de l'industrie pétrolière suivent l'évolution du baril et qu'elle est bien installée sur la pente descendante. Les fonds de pension disposent d'un pouvoir considérable en décidant délibérément de bannir de leur portefeuilles les entreprises nuisibles au climat et ils commencent à utiliser ce pouvoir à grande échelle. Le fonds de pension suédois AP4 associé à l’investisseur français Amundi est par exemple engagé dans cette démarche avec une trentaine d'autres, ils ont lancé un porte-feuille exclusivement bas carbone, avec le soutien des Nations Unies.

Comment ça marche la finance verte ?

En théorie, la finance verte fournit des capitaux exclusivement destinés à des projets à faible impact carbone, l’émetteur, privé ou public s’y engage. Bruno Le Maire a annoncé hier la mise en service prochaine de produits d'épargne tournés vers le climat. Il existe déjà des produits bien connus des professionnels, plébiscités par les clients : les obligations vertes. Les encours ont doublé en un an et dépassent les 100 milliards de dollars. La France en est le troisième émetteur. Mais cette industrie n’en est encore qu’à ses débuts. En Chine, par exemple le plus gros joueur sur ce nouveau marché, les obligations vertes ne représentent que 2% du volume total de la dette. Et elles sont parfois bien verdâtres, bien opaques ces obligations, en Chine comme ailleurs. Les ONG dénoncent des obligations vertes qui ont finalement servi à financer des aéroports par exemple.

La finance verte est parfois un alibi pour les entreprises ?

Elle peut virer au greenwashing, à l’éco-blanchiment en français. Une opération de communication sans effet sur la décarbonation de leur activité. Pour éviter ce dévoiement, il faut des informations claires sur ce qu’on fait de l’argent, sur la façon de faire tourner l’entreprise. Cela passe par de la régulation mondiale et nationale. En France, le reporting environnemental est inscrit dans la loi de transition énergétique. En Chine, il sera obligatoire pour toutes les entreprises à partir de 2020. La pression des actionnaires parfois suffit. Comme en témoigne la bonne nouvelle du jour en provenance des États-Unis : le plus grand groupe pétrolier au monde, Exxon qui a longtemps nié le réchauffement climatique s'est engagé lundi à publier un rapport sur le risque climat, pour se conformer enfin aux demandes des actionnaires.

EN BREF

Climat encore avec la révolution solaire annoncée hier par EDF. Le champion français du nucléaire s'engage à investir 25 milliards d'euros dans l'électricité solaire. Sans remettre en cause le programme de rénovations des centrales atomiques. Cet effort pourrait quadrupler l'offre d'électricité photo voltaïque en France.

Les Européens s’alarment de la réforme fiscale de Donald Trump. Les ministres des Finances des cinq plus grandes économies européennes – Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne et Italie ont pris leur plume pour prévenir l’administration américaine des dérives potentielles contenues dans la réforme de Donald Trump. Les Européens redoutent qu’une double taxation des entreprises nuise à la libre concurrence, au détriment des groupes européens.

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