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Le monde en questions

Le statut de Jérusalem sera-t-il un jour clarifié?

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« Le Monde en questions », votre Rendez-Vous hebdomadaire avec Bruno Daroux pour décrypter les évolutions géo-politiques d’un monde en mouvement permanent. Vous revenez aujourd'hui, Bruno, sur la déclaration cette semaine de Donald Trump, qui a annoncé que les Etats-Unis reconnaissaient Jérusalem comme étant la capitale de l'état d'Israël.

Une vue du Dôme du Rocher dans la vieille ville de Jérusalem, le 4 décembre 2017.
Une vue du Dôme du Rocher dans la vieille ville de Jérusalem, le 4 décembre 2017. © REUTERS/Ronen Zvulun
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Cette question, elle se pose depuis 70 ans, et n'a jamais trouvé jusqu'ici de réponse qui satisfasse toutes les parties impliquées. Pour les Nations-Unies, Jérusalem doit concrétiser en son sein la coexistence pacifique de deux états, deux peuples, l'un juif et l'autre palestinien. En 1947, le traité de partage de la Palestine avait fait de cette cité millénaire un « corpus separatum », une entité à part, à cause de son universalisme, et qui, ni juive, ni arabe, ni chrétienne, et tout cela en même temps, devait être placée sous supervision internationale. Une sorte d'utopie pour tenter de résoudre un problème plus vieux qu' Hérode, puisque la ville est âgée de trois mille ans: à qui appartient Jérusalem ? De quoi est-elle le nom? Pas de réponse claire à ces questions. Cette vraie-fausse solution de « corpus separatum » se révéla très vite une impossibilité, emportée dans le bruit et la fureur des conflits israélo-arabes de 1947 à 1967, lorsque les Israéliens, au terme de la guerre des Six Jours, s'emparèrent de la partie orientale de la ville.

Depuis 50 ans, on parle donc de Jérusalem-Ouest et de Jérusalem-Est, où vit la très grande majorité de la population arabe de la ville.

Pour la communauté internationale, Israël a procédé à l'annexion de ce territoire, qui est donc un territoire Occupé. Pour Israël, il en va tout autrement: en 67, l'armée israélienne a simplement récupéré l'est de Jérusalem, qui est donc réunifiée, et devient la capitale auto proclamée du pays, quand la communauté internationale, jusqu'à ce mercredi 6 décembre, ne reconnaissait que la seule Tel-Aviv. Et puis voilà, Donald Trump a prononcé les mots: les États unis reconnaissent Jérusalem comme la capitale de l'État d'Israël. Une reconnaissance essentiellement symbolique dans l'immédiat, mais qui a déclenché une vague de réactions hostiles dans le monde, notamment musulman. Les Américains cherchent à rassurer depuis: ils disent qu'il ne s'agit que de voir la réalité en face, que le déménagement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem ne se fera pas avant deux ou trois ans, et que le statut final de la Ville devra être déterminé lors de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.

Mais le mal est fait. Une nouvelle fois, le sort de Jérusalem suscite colère, haine et incompréhension.

Et c'est le paradoxe de cette ville: capitale spirituelle des trois religions du livre, elle reste le noeud gordien de l'intolérance mutuelle qui gangrène encore et toujours cette terre écrasée de lumière. Une promesse de paix et de sérénité qui s'abîme sans cesse dans les passions déchaînées des uns et des autres. Et tous disent : Jérusalem-Est à moi, pas à toi. Un jour peut-être sera-t-elle cette double capitale israélo-palestinienne -ce serait cela bien sur la vraie sagesse. Mais cette ville trois fois sainte a tellement démenti cet espoir que cet objectif, pourtant le plus raisonnable, paraît à présent presque utopique. Le statut de la ville de Jérusalem restera longtemps sans doute dans le flou.

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