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Revue de presse Afrique

A la Une: Emmanuel Macron en Algérie

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Emmanuel Macron, le président français.
Emmanuel Macron, le président français. REUTERS/Philippe Wojazer
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Visite express pour le président français, une visite de travail et d’amitié qui ne durera que quelques heures, avec comme point d’orgue la rencontre entre Emmanuel Macron et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. Pas moins de 40 ans séparent les deux hommes… Une différence d’âge illustrée par ce dessin à la Une d’El Watan : on y voit une chaise roulante et un drapeau algérien face à une… chaise de bébé et un drapeau français…

« Dix mois après un déplacement très remarqué en tant que candidat, le chef de l’État français Emmanuel Macron effectue, donc, ce mercredi, sa première visite en Algérie depuis son élection, pointe le site d’information algérien TSA. Au lendemain de sa victoire à l’élection présidentielle, le jeune président Emmanuel Macron, chantre du renouveau politique, et salué pour ses propos sur la colonisation, avait suscité beaucoup d’espoir à Alger. Qualifiée d’" ami de l’Algérie " par le président Bouteflika, son élection devait être synonyme d’une nouvelle étape dans la relation franco-algérienne, en particulier sur la question mémorielle. »

En effet, rappelle Algérie Focus, « Emmanuel Macron avait assimilé le 14 février dernier la colonisation à un " crime contre l’humanité ". Dès lors, des officiels locaux à l’écoute de ses moindres déclarations sur le sujet l’attendent au tournant. Osera-t-il " La reconnaissance des vérités de l’Histoire ? ", comme l’évoquait cinq mois plus tôt Abdelaziz Bouteflika. L’interrogation a valeur de test chez un nouvel élu sans doute disposé à moduler le référentiel " Guerre d’Algérie ", à régler une part du contentieux historique, mais pas à prendre le risque d’offenser une seconde fois la communauté pied-noir. »

Quel partenariat ?

Le « curseur diplomatique » entre l’Algérie et la France « oscille entre l’impératif mémoriel et l’objectif de coopération, relève pour sa part le quotidien Liberté. (…) Reconnu comme " profondément injuste " (Sarkozy), comme sources de " souffrances " infligées à l’Algérie (Hollande) ou comme “crime contre l’humanité” (candidat Macron), le système colonial n’a pas fait l’objet d’excuses officielles. En France, les conditions politiques et psychologiques ne sont pas réunies pour cela. (…) Si cette demande de repentance ne semble pas constituer, pour l’Algérie, un préalable à la perspective d’un partenariat approfondi, il n’en demeure pas moins qu’elle continuera longtemps à caractériser le contexte de ce partenariat, pointe encore Liberté. Et même en dépassant ce contentieux mémoriel, la coopération restera soumise aux limites de notre politique économique. Quel schéma de partenariat peut, en effet, s’interroge le quotidien algérien, encadrer une coopération entre un pays industrialisé et un pays mono-exportateur qui dresse des barrières contre les investissements étrangers ? Les relations algéro-françaises sont au mieux de ce qu’elles peuvent être. Et, au vu des conditions politiques locales, elles font le précieux minimum qu’on attend d’elles : préserver l’avenir. »

La France des Lumières ou la France d’Alstom ?

Enfin, cette interrogation posée par Le Matin d’Algérie : « Mais à qui Macron va-t-il s’adresser ? A Bouteflika et à son clan, isolés sur le plan international et qui ne demandent pas mieux que d’entendre quelques flatteries de la bouche d’un président qui est, en apparence du moins, leur antithèse : il est jeune, ils sont vieux, il est de cette époque, ils sont d’un temps révolu (…). Macron va-t-il parler au nom d’une France pérenne et traditionnel berceau des droits de l’homme ou au nom de la France repliée sur ses registres de comptabilité ?, s’interroge encore Le Matin d’Algérie. Les Algériens, affligés par le triste spectacle offert par les trois présidents qui ont précédé Macron à l’Élysée, veulent bien croire que, pour une fois, il ne viendra pas de Paris un soutien, un de plus, à ces bandes d’assoiffés de pouvoir qui compromettent l’avenir du pays, avec, il faut le dire, le soutien des dirigeants français. »

Et le quotidien algérien de conclure : « Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont négocié la France des Lumières contre la France d’Alstom. C’est ainsi, paraît-il, que se pratique la politique aujourd’hui. Emmanuel Macron a la balle dans son camp. »

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