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Revue de presse Afrique

A la Une: les marches se suivent et se ressemblent en RDC

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Véhicule des forces de sécurité patrouillant dans les rues de Kinshasa le 30 novembre 2017, décrété «journée de la colère» par l'opposition et les associations de la société civile en RDC.
Véhicule des forces de sécurité patrouillant dans les rues de Kinshasa le 30 novembre 2017, décrété «journée de la colère» par l'opposition et les associations de la société civile en RDC. Junior D. KANNAH/AFP
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« A peine 48 heures après la répression musclée de sa marche par les forces de sécurité, le Rassemblement de l’opposition, loin de se décourager, repart à nouveau l’abordage du navire Majorité Présidentielle. » Constat établi par le site congolais d’information 7 sur 7.

En effet, renchérit Cas-Info, « on encaisse des coups. On se relève. Et on recommence. C’est en quelque sorte comme cela que se résume la "détermination" de l’Opposition qui cherche à se débarrasser de Joseph Kabila. Après un appel à marcher, le 30 novembre, qui s’est soldé par un bilan mitigé, le Rassemblement des forces acquises au changement, dirigé par Félix Tshisekedi, appelle de nouveau à la mobilisation le 19 décembre. Il s’agira cette fois-ci d’une marche de "sommation", explique la coalition. Sous-entendu, pointe Cas-Info, la population descendra dans la rue pour lancer un dernier avertissement avant "l'assaut final" contre le maintien du chef de l’État à la tête du pays, au-delà du 31 décembre 2017. Malgré l’absence de résultats probants, le Rassemblement insiste, donc, constate le site congolais. Il faut dire que, pour Félix Tshisekedi and Co, à part s’accrocher au "peuple", il n’y a pas mille autres solutions. Eux qui sont désormais "battus", oui, c’est le mot, sur tous les autres tableaux : la communauté internationale, qui n’avait d’yeux que pour l’opposition, est devenue le chantre acharné du calendrier électoral pourtant décrié, les multiples tentatives d’obtenir le retour au pays de l’opposant Moïse Katumbi, même en passant par le Comité de droits de l’homme de l’ONU, sont restées impuissantes, et le débat crucial sur la loi électorale se déroule à l’Assemblée nationale sans le groupe de Tshisekedi. »

Pourquoi l’opposition peine à mobiliser

Seulement voilà, les appels à manifester lancés par l’opposition congolaise ne sont guère entendus par le peuple…

« Pourquoi l’opposition peine à mobiliser ? », s’interroge le site d’information spécialisé sur la RDC Afrikarabia. « La violente répression policière qui s’abat à chaque appel à manifester constitue sans aucun doute la première raison de la faible mobilisation populaire. » Mais il y a aussi la défiance inspirée par l’opposition, pointe Afrikarabia. Une défiance suscitée par « l’inconsistance et l’inconstance politique des opposants à Joseph Kabila », affirme le site. « De nombreux leaders de l’opposition viennent en effet des rangs de la majorité présidentielle, qu’ils ont quitté, non pas sur des désaccords politiques avec Joseph Kabila, mais parce qu’ils jugeaient que le président congolais ne leur laissait pas assez d’espace. »

« Ce fut le cas de Vital Kamerhe, puis de Moïse Katumbi, mais aussi d’Olivier Kamitatu ou de Pierre Lumbi, qui n’ont jamais critiqué la répression politique ou la corruption lorsqu’ils étaient dans la majorité. Dans le sens inverse, relève encore Afrikarabia, un certain nombre d’opposants ont rejoint le pouvoir, en acceptant des portefeuilles ministériels. Oubliant d’un coup de baguette magique, les critiques qu’ils proféraient à l’encontre de Joseph Kabila. Et la liste est longue. »

Bref, résume Afrikarabia, « qui croire ? A qui faire confiance ? Léon Engulu, philosophe et ancien coordonnateur adjoint du Mécanisme national de suivi de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, résume assez bien la grande confusion qui règne dans la classe politique congolaise : "Où donner de la tête ?, s’exclame-t-il. Les opposants avec qui je débattais sont aujourd’hui dans la majorité, archi-convaincus. Ceux qui m’applaudissaient de cette majorité sont dans l’opposition, hyper-convertis. Virevolte et volte-face, voilà les politiciens congolais !" »

Kinshasa n’est pas Ouaga…

Pendant ce temps, note Le Pays à Ouagadougou, « Joseph Kabila joue la carte du pourrissement pour pouvoir justifier son incapacité à organiser des élections à bonne date et espérer un nouveau renvoi (…) A l’allure où vont les choses, pointe encore le quotidien ouagalais, il y a fort à parier que le président congolais ne respectera pas ses engagements surtout si de répression en répression, il arrive à reprendre la main en réduisant à quia l’opposition qui commence à battre de l’aile. »

Et Le Pays de s’interroger : « Qui donc pour arrêter Kabila ? Qui donc pour délivrer le peuple congolais. Qu’il est donc vrai que Ouagadougou n’est pas Kinshasa et que ce qui est réalisable au Burkina ne l’est pas forcement en RDC. »

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