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Revue de presse Afrique

A la Une: Emmanuel Macron au Burkina

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Le président français Emmanuel Macron.
Le président français Emmanuel Macron. REUTERS/STOYAN NENOV
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Le président français entame ce lundi une grande tournée africaine. Première étape ce soir au Burkina-Faso. Mercredi et jeudi, Emmanuel Macron poursuivra sa tournée par Abidjan où il participera au sommet Europe-Afrique. Et il achèvera son périple par le Ghana.

Le Burkina, donc, première étape du président français qui fait déjà la Une des médias locaux. Car « pour un évènement historique, c’en est un », s’exclame Le Pays. En effet, rappelle le journal, « cela fait 31 ans qu’un chef d’Etat français n’a pas foulé le sol de Ouagadougou, dans le cadre d’une visite officielle. La dernière remonte au 17 novembre 1986. L’occupant du palais de l’Elysée n’était autre que l’homme qui s’était rendu célèbre par son discours mémorable sur la démocratie, tenu à la Baule, c’est-à-dire François Mitterrand. Son interlocuteur, on se rappelle comme si c’était hier, était le jeune révolutionnaire Thomas Sankara, dont une des caractéristiques était qu’il était friand de tirades iconoclastes et franchement dérangeantes. Le vieux Mitterrand en avait d’ailleurs pris pour son grade. 31 ans après, les acteurs et le contexte ont donc changé. »

En effet, pointe le site d’information burkinabé Wakat Séra, « Macron est attendu dans un contexte politico-socio-économique difficile marquée par une économie morose et une fronde sociale tous azimuts. Toutes choses qui freinent plus ou moins l’action gouvernementale et plombent l’activité économique dans la patrie de Thomas Sankara dont la partie nord subit de façon répétée des attaques terroristes depuis 2015. »

Quel message ?

Alors que dira le président français lors de son discours demain à l’université de Ouagadougou ? Ledjely en Guinée a déjà sa petite idée… « Le successeur de François Hollande voit l’Afrique comme un espace économique à conquérir en particulier par les multinationales françaises. Avec de vastes étendues de terres propices à l’agriculture et un potentiel minier parmi les plus riches au monde, l’Afrique est par ailleurs aux yeux d’Emmanuel Macron, un gigantesque marché susceptible de booster la croissance mondiale. Il faut donc s’attendre à ce que cette vision économique du continent se retrouve dans le discours qu’il servira ce mardi à l’université de Ouagadougou. »

Autre thème qui sera abordé par Emmanuel Macron, toujours selon Ledjely, l’immigration : « il pourrait nous servir une approche essentiellement sécuritaire de la problématique, estime le site guinéen, avec des trafiquants à sanctionner, des passeurs criminels à traquer, etc. Bien entendu, il évoquera en filigrane la pauvreté qui pousse les jeunes à partir et promettra du soutien. (…) En plus de ces deux thèmes, on s’attend également à ce qu’il mentionne la dimension sécuritaire. Dans ce chapitre, il sera surtout question du terrorisme islamiste au Sahel, et de la contribution de la France à son éradication. Du coup, les questions de gouvernance tant politique qu’économique risquent d’être reléguées au dernier plan, croit encore savoir Ledjely. Joseph Kabila, Idriss Deby Itno ou encore Faure Gnassingbé n’ont donc pas de soucis à se faire. Séducteur par excellence, Macron n’est pas du genre à s’embarrasser des sujets qui fâchent. »

Davantage d’engagements !

Justement, à ce propos, la coalition Ditanyè, regroupement d’associations de la société civile burkinabé, dans une tribune publiée notamment par Lefaso.net, appelle la France à s’engager davantage contre les « démocratures » africaines… « Au moment où nos peuples élèvent la voix contre les régimes autocratiques au Togo, au Burundi, au Tchad, au Congo Brazzaville, en République démocratique du Congo, au Cameroun, au Gabon, à Djibouti…, il est du devoir de ceux qui, comme la France, prétendent être nos alliés historiques, de se démarquer de ces régimes qui ont fini de prouver qu’ils ne sont pas là pour le bien-être des peuples. Nous voulons la fin du paternalisme qui étouffe les efforts de certains peuples pour se débarrasser des dictatures. »

La coalition Ditanyè réclame également l’ouverture des archives françaises sur la mort de Thomas Sankara ; l’extradition de François Compaoré, le frère de l’ex-président, pour son implication présumée dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo ; la fin du franc CFA ; et s’interroge enfin sur le rôle et l’efficacité du G5 Sahel, la force antiterroriste mise en place avec l’aide de Paris.

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