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Chronique des matières premières

En Russie l'extraction de l'ambre continue de susciter les convoitises

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L''ambre parfois appelé « l'or de la Baltique » est exploité pour l'essentiel dans la petite enclave de Kaliningrad, entre la Pologne et la Lituanie. Un trésor que les autorités locales ont bien du mal à faire fructifier - entre marché noir, et faiblesses de l'industrie locale.

L'ambre est une pierre semi-précieuse connue pour ses reflets dorés. A l'origine, une résine fossilisée, qui peut contenir un végétal, ou même un insecte
L'ambre est une pierre semi-précieuse connue pour ses reflets dorés. A l'origine, une résine fossilisée, qui peut contenir un végétal, ou même un insecte ©GettyImages
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C'est un trésor qui existe depuis des milliers d'années, et que l'homme a commencé à exploiter dès la préhistoire. L'ambre est une pierre semi-précieuse connue pour ses reflets dorés. A l'origine, une résine fossilisée, qui peut contenir un végétal, ou même un insecte - la valeur de la pierre peut alors être décuplée voire centuplée. Dans l'enclave de Kaliningrad, ce sont des dizaines de milliers de tonnes d'ambre, qui reposent sous la terre, parfois à des dizaines de mètres de profondeur, et les gisements de la petite enclave représentent plus de 90% des réserves mondiales.

Officiellement, un seul site est ouvert à l'exploitation : il s'agit de la mine à ciel ouvert de Iantarny, à une trentaine de kilomètres de la ville Kaliningrad. Cette mine, c'est le groupe étatique Rostec qui l'exploite. En 2016, le groupe affirme avoir extrait 315 tonnes d'ambre. Et prévoit d'en produire 400 tonnes annuellement à l'horizon 2020 avec un client majeur en ligne de mire : le marché chinois devenu premier consommateur au monde au cours des dernières années.

Mais dans l'enclave de Kaliningrad, l'opérateur public n'est pas le seul à convoiter l'or de la Baltique. Tout autour de la mine de Iantarny, des gisements sont exploités par des centaines de mineurs clandestins. Une activité qui a explosé durant les années 90 juste après l'effondrement de l'Union soviétique, mais qui n'a pas totalement disparu.

Malgré l'interdiction, malgré le risque d'amende ou d'arrestation, ces mineurs clandestins n'hésitent pas à fouiller la terre, pour y trouver les pierres qu'ils vendront ensuite sur le marché noir. Les autorités ont beau annoncer régulièrement vouloir lutter contre ces gisements clandestins, et contre la corruption qui les entoure, le phénomène est loin d'avoir disparu.

Autre défi pour les autorités : la faiblesse de l'industrie locale de transformation. Si l'enclave de Kaliningrad est le principal producteur d'ambre, c'est en Pologne et en Lituanie, que la pierre est ensuite transformée, et valorisée et montée en bijou. Résultat, les retombées économiques de ce fabuleux trésor, pour les habitants de l'enclave, restent bien en deçà des attentes. Ce qui, par ricochet, ne peut qu'encourager le développement des gisements clandestins.

Pour développer le traitement de l'ambre sur le territoire de Kaliningrad, Rostec a annoncé cette année un plan d'investissement de 50 millions de dollars d'ici à 2024. Avec l'implantation d'une nouvelle usine de transformation de l'ambre. Autre axe de développement envisagé : le tourisme, et en particulier, le tourisme chinois, les amateurs seraient ainsi conviés à découvrir sur place, les méthodes d'extraction de la pierre.

En attendant la réalisation de ces investissements, le groupe multiplie les annonces sur l'extraction de pierres aux dimensions record : en mars dernier, selon un communiqué publié sur son site internet, une pierre de plus de 3 kilos a été extraite de la mine. Un record absolu depuis plus de trente ans, selon l'opérateur public.

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