Amsterdam et Paris se partagent l'héritage du Brexit, c'est-à-dire les agences européennes domiciliées jusqu’à maintenant à Londres. La cité néerlandaise accueillera l'Agence européenne du médicament et Paris l'Autorité bancaire européenne.
Cette victoire sur le fil doit beaucoup à la chance: la capitale française a été désignée par tirage au sort après être arrivée à égalité avec Dublin lors du dernier tour. Mais ne boudons pas notre plaisir. Le président Macron a salué cette agréable surprise sur twitter, il se dit « heureux et fier pour notre pays ». C'est aussi une belle récompense pour tous ceux qui s'activent depuis le référendum sur le Brexit pour que Paris devienne LE centre financier de référence. Cette victoire c'est aussi le fruit d'une campagne méthodique qui a amené le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire ainsi que l'ancien gouverneur de la Banque de France Christian Noyer dans toutes les capitales européennes pour arracher le soutien de leurs pairs. En devenant l'hôte de l'Autorité bancaire européenne, Paris marque un point important face à Francfort. Les deux villes se disputent âprement l'accueil de tous les naufragés de la City. C'est à dire toutes les grandes banques qui vont délocaliser leurs bureaux pour être plus proches du marché qu'elles convoitent, celui des Etats membres de l'Union européenne.
A quoi sert l'autorité bancaire européenne?
C'est un peu le gendarme des banques. Ses experts scrutent les comptes de tous les établissements et signalent les moribonds qui ont trop de créances douteuses, c'est-à-dire des crédits qui ne leur seront jamais remboursés. L'Autorité bancaire européenne est habilitée à décider l'éventuelle recapitalisation des canards boiteux. Sa mission consiste aussi à faire passer régulièrement des tests aux banques pour contrôler leur résilience en cas de crise. Elle a été créée en 2011 après la débâcle de 2008. C'est une agence de poids moyen, avec 170 salariés. Sa présence confère surtout du prestige à la ville hôte.
Paris resplendit, en revanche Lille pleure
La cité du Nord de la France rêvait d'héberger l'Agence européenne du médicament mais elle a été très vite évincée de la compétition. Dès le premier tour où elle a terminé à la dernière place en nombre de points, aux côtés de Sofia. Lille a reçu le soutien d'un seul Etat, la France. Ses élus sont amers, regrettent le soutien tardif du gouvernement. Mais cela aurait-il suffi à modifier la donne? Les salariés concernés n'avaient pas spécialement envie de déménager dans les Hauts de France. C'est donc un camouflet et c'est aussi une grosse déception sur le plan économique car cette agence du médicament est une machine à cash. Avec près de 900 salariés à demeure, un budget de 300 millions d'euros plus les revenus hôteliers générés par les centaines de visiteurs hebdomadaires.
Comment les Britanniques ont-ils réagi à ces transferts?
Avec beaucoup d'inquiétude. Cette première manifestation concrète du Brexit est négative pour la City bien sûr où l'on cherche à minimiser l'évènement et pour l'industrie pharmaceutique qui représente une part importante de l'économie du Royaume Uni. Au-delà de la perte d'influence et la perte de retombées économiques, les Britanniques s'interrogent sur leur sécurité sanitaire. Ils n'ont pas encore décidé si leurs médicaments continueront à être validés par l'Agence européenne du médicament. Et puis ces déménagements ont un coût et ils sont à la charge de celui qui a décidé de quitter le navire.
⇒En bref, à suivre aussi aujourd'hui, une affaire de corruption de justice mettant en cause le président du Tchad dévoilée hier, lundi, par le ministère américain de la Justice.
Idriss Deby ainsi qu'un ministre ougandais des Affaires étrangères auraient reçu des millions de dollars en pots de vin. En échange, au Tchad, une entreprise pétrolière chinoise aurait obtenu des droits pétroliers sans passer par un appel d'offres. Patrick Ho, un haut fonctionnaire originaire de Hong Kong ainsi que l'ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Gadio ont été arrêtés et mis en examen aux Etats-Unis. Ils sont soupçonnés de corruption active.
⇒En bref encore, un nouveau record historique pour le Bitcoin
En franchissant lundi le cap des 8200 dollars la monnaie cryptée poursuit sa course au sommet. Son cours a bondi de plus de 700% depuis le début de l'année.
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