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Chronique des médias

CNN dans un imbroglio politico-affairiste

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Le rachat de Time Warner par l'opérateur télécom ATT, aux États-Unis, se complique et prend une tournure politique depuis que son patron a rejeté toute idée de vente de CNN réclamé par le département de la Justice américain.

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Randall Stephenson, le PDG d'ATT, a fait une sortie remarquée cette semaine en déclarant qu'il n'avait aucunement l'intention de vendre CNN et que s'il était encore disposé à trouver un compromis avec le département de la Justice, c'était à cette condition. Cette affaire intervient en réalité dans un imbroglio politico-médiatique qui s'est sérieusement corsé plus d'un an après l'annonce du rachat de Time Warner, la maison mère de CNN, pour 85 milliards de dollars.

Pour le département de la Justice de l'administration Trump, cette méga fusion est trop importante. Elle met en danger les concurrents d'ATT comme Verizon ou Comcast dans l'accès aux programmes de Time Warner et par les innovations technologiques liées à leur distribution. C'est pourquoi, pour l’administration Trump, ATT devrait vendre CNN ou HBO ou encore Direct TV, son activité de télé par satellite rachetée 49 milliards de dollars, c'est à dire les gros actifs de Time Warner, ce qui ressemble furieusement à une volonté de faire capoter l'opération.

Il faut rappeler qu’avant son élection, Donald Trump avait promis de bloquer cette fusion annoncée au motif que CNN aurait soutenu Hillary Clinton. Et aujourd'hui, il rend cette chaîne coupable de propager des « fake news » contre lui, notamment dans le suivi de l'enquête sur le soupçon d’ingérence de la Russie dans la campagne électorale. Après la mise en examen de ses directeurs de campagne Paul Manafort et Richard Gates, la crainte de Donald Trump est maintenant que ses proches parlent pour obtenir une remise de peine. Il voit en CNN la principale caisse de résonance de tous les médias qui lui sont hostiles, notamment le New York Times et les journaux de la Côte Est. Il préférerait donc contrôler la chaîne, à défaut de la faire taire ou d’en faire une alliée comme Fox News, de Rupert Murdoch.

Randall Stephenson, le PDG d'ATT, se prépare ainsi à une longue bataille judiciaire pour confirmer son rachat sachant que c'est à l'Autorité de la concurrence de trancher mais que le département de la Justice a le pouvoir de bloquer le dossier pendant des mois. Or ATT n'a plus le temps d'attendre: malgré ses 130 millions de clients, l'entreprise voit baisser le nombre de ses abonnés à ses forfaits mobiles ou à son offre de TV satellitaire. La solution réside pour elle dans la convergence entre médias et télécoms que le groupe Altice défend désormais aussi aux États-Unis. Après une chute de plus d'un tiers de son cours de bourse cette semaine, Patrick Drahi a décidé de confirmer cette stratégie notamment en confiant à Alain Weill, le fondateur de BFM TV, la présidence de SFR.

► à (re)lire: Altice dans la tourmente, Patrick Drahi à la manoeuvre

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