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Aujourd'hui l'économie

Un coup de force à haut risque pour la mutation de l’économie saoudienne

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En Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane persiste et signe : les princes et les anciens caciques du royaume arrêtés samedi seront jugés pour corruption. Cette purge va t'elle compromettre ou faciliter les projets économiques du prince héritier ?

Mohammed Ben Salmane, prince héritier d'Arabie saoudite, le 24 octobre 2017 à Riyad.
Mohammed Ben Salmane, prince héritier d'Arabie saoudite, le 24 octobre 2017 à Riyad. REUTERS/Hamad I Mohammed/File Photo
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Cette opération main propre lui donne les mains libres pour réaliser son grand dessein disent les optimistes. Avec son plan baptisé Vision 2030, Mohamed Ben Salman se donne quinze ans pour sortir le royaume de la dépendance aux hydrocarbures. Car l'effondrement des cours du brut a fait basculer cette économie florissante, la première de la région, dans le déficit budgétaire, 9% du PIB pour cette année. Il veut en finir avec la rente pétrolière et développer l'industrie, les services pour fournir des revenus et des emplois à une population très jeune, et trop désoeuvrée. Mais les moyens musclés qu'il a employés pourrait bien faire fuir les investisseurs étrangers dont il a tant besoin disent les plus sceptiques.

Des investisseurs qui boudent le royaume depuis quelque temps

Depuis la crise pétrolière, les fonds ont perdu l'enthousiasme suscité par la pétro monarchie, en partie aussi à cause des tensions régionales, la guerre menée au Yémen, puis le bras de fer avec le Qatar. C'est aussi parce que l'environnement des affaires s'est sérieusement dégradé qu'ils désertent. D'après le classement Doing business de la banque mondiale l'Arabie saoudite est tombé de la vingtième place à la 92e entre 2013 et 2017. Une dégringolade alarmante. Lors d'un grand raout organisé il y a 15 jours le prince héritier a essayé de convaincre les investisseurs de sa volonté à transformer le pays, à le rendre plus transparent. Avec ce plan anticorruption de choc, il démontre qu'il est passé à l'action.

Cette reprise en main musclée a fait grimper le cours du pétrole à son plus haut niveau depuis 2015

64 dollars à la clôture hier à Londres, c'est que du positif pour le royaume. Toute hausse du baril diminue son déficit public. D'après le FMI il faudrait cette année un baril à 73 dollars pour équilibrer les comptes du royaume. Riyad a aussi envie d'un marché pétrolier porteur pour mieux vendre une partie des bijoux de famille. La compagnie nationale du pétrole, la Saudi Aramco va être introduite en bourse pour financer les plans pharaoniques de développement.

En cédant 5% du capital, le royaume espère récupérer la coquette somme de 100 milliards de dollars

C'est l'estimation des Saoudiens. Ils pensent que la Saudi Aramco pèse 2000 milliards de dollars, une capitalisation astronomique, plus de deux fois supérieure à celle de Facebook. Et ils ont besoin de voir leur scénario validé par la bourse, car la mise en vente des bijoux de famille suscite beaucoup de réticences internes. La Saudi Aramco est un peu la vache à lait des princes, elle finance les services sociaux, et elle remplit leurs poches. Si l'opération déçoit, la crédibilité du prince héritier, sa capacité à réformer sera sérieusement remise en cause. D'où les atermoiements actuels du palais qui n'a toujours pas décidé sur quelle bourse, dans quelles conditions réaliser cette opération à haut risque.

En bref, BNP Paribas à nouveau dans le collimateur du FBI pour une affaire de corruption au Mozambique

La BNP a tenu le livre de compte pour l'émission d'une obligation de 850 millions de dollars qui aurait atterri en partie dans les poches des dirigeants du pays. Deux autres banques sont aussi visées, le Crédit suisse dirigé par Tidjane Thiam et la banque russe VTB proche du Kremlin.

En France la marque de haute couture Lanvin dans la tourmente

Son chiffre d'affaires est en chute libre, son carnet de commandes est à moitié vide, si une recapitalisation n'intervient pas avant la fin de l'année, les salaires ne pourront pas être versés début 2018. Cette vénérable maison, la plus ancienne du luxe français est en difficulté depuis 2015, c'est-à-dire depuis le départ de son directeur artistique Alber Elbaz.

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