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Racisme, antisémitisme: les supporters italiens de la Lazio créent encore l'émoi

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L’Italie en état de choc. Lors d'un match de football opposant la Lazio à Cagliari, dimanche 22 octobre 2017 au Stade olympique de Rome, des supporters romains ont tapissé le stade d’autocollants représentant la célèbre victime de la Shoah, Anne Franck, vêtu d'un maillot du grand rival, l'AS Roma, pour dénigrer ce dernier. Un geste qualifié d’inhumain par le président de la République. Mercredi, la Lazio jouait à Bologne, et ses adversaires lui ont réservé une surprise.

«Nous sommes tous Anne Franck», peut-on lire sur cette affiche concoctée par les gens de Bologne pour rendre hommage à la jeune déportée. Sur son dos, le maillot de l'équipe locale, une réponse aux tifosi de la Lazio.
«Nous sommes tous Anne Franck», peut-on lire sur cette affiche concoctée par les gens de Bologne pour rendre hommage à la jeune déportée. Sur son dos, le maillot de l'équipe locale, une réponse aux tifosi de la Lazio. REUTERS/Alberto Lingria
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De notre correspondante à Rome,

Comme prévu, à l’échauffement mercredi dans le stade Renato-Dall'Ara, les joueurs de l’équipe de Bologne ont endossé un maillot blanc à l’effigie d’Anne Franck. Avec l’inscription « non à l’antisémitisme ». Mais on a aussi vu dans les tribunes des supporters de la Lazio entonner des chants fascistes et faire le salut romain pendant la lecture d’un extrait du journal d’Anne Franck...

Le climat est tendu et le président de la société sportive y a mis du sien. Mardi, en signe de contrition, Lotito avait déposé des fleurs devant la grande synagogue et promis d’emmener chaque année 200 jeunes à Auschwitz. Mais la presse a diffusé l’enregistrement d’une conversation où, juste avant, il décide dit aller à « cette mise en scène » devant le temple, ce sont ses mots, et emploie une expression particulièrement injurieuse pour parler de la communauté juive.

Les autorités sportives ont-elles réagi ?

La fédération fait lire un extrait du journal d’Anne Franck avant tous les matches joués en Italie et a convoqué Lotito. La police passe au crible les vidéos de surveillance de l’Olimpico. Seize coupables ont déjà été identifiés. Ce sont des « irréductibles », le plus grand groupe de supporters du club déjà sanctionnés pour des chants racistes. Les poseurs d’autocollants à l’effigie d’Anne Franck seront poursuivis pour instigation à la haine raciale.

Quelle est l’ampleur de cette montée raciste et antisémite ?

Les « ultras » de la Lazio sont bien connus. Ils sont proches de l’extrême droite violente. Certains meneurs du groupe ont la double casquette de supporters en chef et de militants néonazis. Le fait est que depuis dix ans, le racisme et l’antisémitisme ont envahi les tribunes, et pas qu’à Rome. La Juventus, l'Inter de Milan, le club de Vérone ont aussi leurs tifosi extrémistes.

Cette fois, le tollé suscité par les « ultras » de la Lazio donne l’impression qu’un cap est franchi. Beaucoup de figures publiques demandent des sanctions non seulement pour les supporters mais aussi pour les équipes. Ce serait, dit-on, la seule manière peut-être d’enrayer la peste brune qui depuis une dizaine d’années ronge certains stades. Les Italiens, pour l’instant, n’ont pas fait grand-chose.

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