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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Catalogne, J-1 avant l'estocade

Publié le :

Il faudra attendre encore un peu pour espérer voir le début du dénouement du contentieux entre Madrid et Barcelone.
Il faudra attendre encore un peu pour espérer voir le début du dénouement du contentieux entre Madrid et Barcelone. REUTERS/Eric Gaillard
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Conformément aux dispositions de l’article 155 de la Constitution espagnole, le gouvernement de Madrid, hier matin, a laissé planer la menace d’une suspension de l’autonomie de la Catalogne. Quelques instants plus tôt, le président de la région, Carles Puigdemont, avait évoqué une déclaration d’indépendance si la « répression » continuait.

« Madrid s’apprête à suspendre l’autonomie de la Catalogne », s’alarme « en manchette » Le Figaro.

Pour expliquer sa vive inquiétude, ce quotidien conservateur français souligne que dans cette affaire, « personne ne veut perdre la face et, inexorablement, l’escalade se poursuit et Madrid a comme prévu brandi l’arme nucléaire. »

Et Le Figaro de se lamenter. « Le gâchis est considérable. Les divisions se creusent pour longtemps au sein de l’Espagne, et la défiance des milieux économiques grandit. Terrorisme islamiste, défi migratoire, chômage de masse… Il y a tant de problèmes existentiels à résoudre qu’il est indécent de se perdre en de telles divisions. Les opinions d’Europe ne le supportent pas, les sécessionnistes catalans devraient s’en rendre compte. Et arrêter de courir en sens inverse sur l’escalier roulant de l’Histoire. »

Catalogne : impuissance européenne

Au-delà de la Catalogne, l’enjeu demeure plus que jamais ce vrai défi qui est lancé à l’Europe. Pas dupe, La Presse de la Manche le souligne, le pouvoir catalan « joue toujours de la victimisation (et il) aura alors beau jeu de provoquer un réflexe de solidarité parmi la population, contre Madrid. Il s’agit ainsi de fabriquer de nouveaux indépendantistes, en capitalisant sur la colère contre le pouvoir espagnol. »

Oui, confirme Ouest-France les images envoyées dans le monde entier montrant de simples électeurs ensanglantés, des policiers brisants des urnes, « ont fait autant pour la cause indépendantiste Catalane que des années de militantisme. Les nationalistes tenaient leurs totems : un ennemi et des martyrs. Le recours, par Mariano Rajoy, à l’article 155 est donc plus explosif que jamais. Comme un piège », prévient Ouest-France.

« Personne n’a intérêt à ce que le conflit entre Madrid et Barcelone ne se muscle toujours plus, souligne La Nouvelle République du Centre Ouest (…). Et alors que les dirigeants européens sont réunis pour deux jours à Bruxelles, l’Union européenne est incapable de jouer un rôle dans la crise espagnole. »

République tchèque : la Tchéquie d’abord !

Elections législatives aujourd’hui en République Tchèque. Après l’Autriche, ce pays va-t-il lui aussi mettre le cap à droite ? Question posée par Libération, compte tenu de la pole position parti « populiste » ANO dans les sondages ? Son fondateur Andrej Babis, « deuxième homme le plus riche du pays, souvent comparé à Trump ou Berlusconi, a donc de fortes chances de devenir le nouveau chef du gouvernement », prédit Libé, même s’il est « soupçonné de fraude aux fonds européens ».

Andrej Babis ? Le « vainqueur programmé » de ces législatives tchèques, ironise Les Echos, « n’est pas seulement assimilé à Trump parce qu’ils sont milliardaires tous les deux (…). Leurs programmes se ressemblent (…) et Andrej aime aussi peu l’euro que Trump l’Alena. Rester entre soi et faire des affaires, c’est ce qu’ils veulent », déplore le quotidien économique français.

Ce journal souligne aussi que la deuxième épouse de Babis a vingt ans de moins que lui. « On en parle moins que si c’était le contraire, énonce malicieusement Les Echos. Certains distribuent des beignes, lui distribue des beignets à ses supporters. Des claques, il y en a toujours qui se perdent ! »

Harcèlement : #granddéballage

Plus d’une Française sur deux est victime de harcèlement ou d’agression sexuelle. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro et Franceinfo, 53 % des femmes interrogées disent en effet avoir été confrontées à des cas d’attouchements sexuels, main aux fesses, baiser forcé... et/ou de harcèlement sexuel, tels que propos déplacés, dégradants, insultes à connotation sexuelle, propositions sexuelles...

36% de femmes disent avoir été « victime d’agression sexuelle », 38% de « harcèlement sexuel en dehors du lieu de travail » et 17% « au travail ».

Le harcèlement et les agressions sexuelles ? Pour 91% des sondés, c’est aujourd’hui un problème « important ».

Via cet institut de sondage, Le Figaro a aussi interrogé les Français sur le hashtag « #balancetonporc » qui fait le buzz sur les réseaux sociaux. Résultat, 61% des femmes et 52% des hommes pensent que c’est une « bonne chose », car cela « permet de libérer la parole des femmes en montrant que le problème est bien plus large que les affaires médiatisées récemment ». 38% des femmes et 47% des hommes estiment à l’inverse que c’est une « mauvaise chose », car ces messages « ne sont pas de vrais témoignages, mais des dénonciations non vérifiées qui peuvent donner lieu à tous les dérapages. »

Le hashtag « #balancetonporc » ? L’Humanité le salue « sans réticences », car il « libère des paroles trop longtemps tues. C’est son objet salutaire », estime le quotidien communiste. « Mais le monde où le corps des femmes est utilisé comme une marchandise est le même que celui des inégalités de salaires, de la précarité, du déni de responsabilités, le monde du pouvoir et de ses abus. Plus on accroît la précarité, plus les femmes sont fragilisées et plus elles sont exposées au harcèlement », prévient, en toute orthodoxie marxiste l’Huma.

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