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Revue de presse Afrique

A la Une: le mythe Sankara

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Thomas Sankara.
Thomas Sankara. ©Patrick Durand/Getty Images
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Trente ans après son assassinat, la mémoire du Che Guevara africain est célébrée ce lundi matin par la presse du continent : biographies, hommages, rétrospectives, témoignages, analyses se succèdent.

« Difficile, en effet, pointe L’Observateur Paalga à Ouaga, d’oublier le fringant capitaine qui, en quatre ans de pouvoir, a sorti le Burkina de l’anonymat de la misère pour le mettre sur orbite dans la galaxie des pays aux ambitions fortes, fiers et plus visibles dans le concert des nations. Le président Thomas Sankara a donné un nom honorable et une image respectable à son pays. Quoi de plus normal qu’on le célèbre 30 ans après sa mort et que, particulièrement, l’anniversaire de cette année revête le sceau de la sacralisation. »

Assassins et commanditaires pas formellement identifiés…

Alors, mystère lancinant et jamais résolu formellement : qui a tué Sankara ?« Trente ans après, le mystère est loin d’être totalement levé sur les événements du 15 octobre 1987, pointe Le Pays, mais on commence à avoir une idée de plus en plus précise de ce qui s’est passé ce jeudi noir. Petit à petit, les langues se délient, et des témoignages de première main sont donnés par des acteurs majeurs tels Alouna Traoré, le seul rescapé de la tuerie du 15 octobre ou encore Yamba Malick Sawadogo, qui dit avoir fait partie de l’équipe de prisonniers qui ont enterré le président du Conseil national de la révolution. Mieux, poursuit Le Pays, Thomas Sankara est en passe de prendre une véritable revanche sur l’histoire, au moment où ses bourreaux rasent les murs. Hyacinthe Kafando par exemple, celui-là même qui, dit-on, bombait la poitrine et se vantait d’avoir tué Sankara, est depuis lors porté disparu. Blaise Compaoré, l’ami, le frère, le confident dont le nom est gravé dans l’histoire comme celui qui a poignardé dans le dos son compagnon d’armes, vit difficilement un exil forcé chez ses beaux-parents en Eburnie, au point de nourrir, à en croire certaines sources, des velléités de retour au bercail parce que nostalgique de ce pays d’où il a été chassé du pouvoir comme un malpropre, emporté par une insurrection populaire qui lui a réglé son compte en 48 heures. »

Reste que « les assassins et les commanditaires courent toujours, soupire Le Faso.net. Mais trois décennies après, la soif de la justice reste intacte. Hier, 15 octobre 2017, ils étaient nombreux dans les rues de Ouagadougou pour encore crier justice pour Thomas Sankara et ses 12 compagnons. A l’ambassade de France et à la justice militaire, des messages ont été remis. » En effet, estime Le Faso.net, « La boucherie du 15 octobre 1987 a été la résultante d’un complot ourdi depuis l’international et mis en exécution par l’entremise des valets locaux de l’impérialisme. La France, puissance colonisatrice, n’est pas étrangère au massacre, affirme encore le site burkinabé. C’est pour cela, que les marcheurs du dimanche ont fait escale hier à l’ambassade du pays de François Mitterrand, alors président quand Sankara a été liquidé. »

L’absent le plus présent…

En attendant d’y voir plus  clair un jour, espérons-le, le mythe Sankara prospère…« Thomas Sankara, c’est l’absent le plus présent », lance joliment le site d’information La Vie Sénégalaise : « Thomas Sankara est aujourd’hui devenu la référence de la jeunesse africaine consciente. Il est aussi devenu le symbole de la lutte contre l’esclavage et le néocolonialisme pour le monde entier. ».

« Pendant les quatre années qu’il a dirigé son pays, le célèbre capitaine au béret rouge a incarné l’idéal révolutionnaire, renchérit Mali Actu, qui continue de faire rêver, trente ans après sa disparition, une jeunesse africaine en manque d’idéal. »

Paradoxe, pourtant, pointe le site malien : « morte en 1987, sa mémoire ressuscitée par les artistes au cours des années 2000, puis réinstallée au cœur du Burkina officiel par les jeunes insurgés d’octobre 2014 qui ont délogé Blaise Compaoré, la révolution sankarienne a aujourd’hui le vent en poupe dans sa patrie. Or paradoxalement, donc, les partis politiques burkinabés qui se réclament du sankarisme demeurent minoritaires dans le pays et peinent à faire entendre leur voix, bien qu’ils aient rejoint le gouvernement issu des élections démocratiques de 2015. Un gouvernement dont les orientations semblent tout sauf révolutionnaires. Comment dans ces conditions rester fidèle à l’idéal sankariste ? »

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