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Royaume-Uni: haro sur la gestion de la réforme des minima sociaux de Theresa May

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Au Royaume Uni, le gouvernement de Theresa May est de plus en plus critiqué pour sa gestion de la réforme des minima sociaux. Projet phare des conservateurs, le « crédit universel » est destiné à simplifier le versement des allocations sociales. Mais en réalité, le système que le gouvernement est en train d’accélerer, connaît de gros problèmes et affecte gravement la situation de milliers de familles vulnérables.

La Première ministre britannique Theresa May pendant de son discours sur le Brexit à Florence, le 22 septembre 2017.
La Première ministre britannique Theresa May pendant de son discours sur le Brexit à Florence, le 22 septembre 2017. REUTERS/Maurizio Degl'Innocenti
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de notre correspondante à Londres,

Le « crédit universel » est une allocation unique qui remplace progressivement depuis 2013 six prestations sociales et crédits d’impôt en matière notamment de logement, chômage, famille, et invalidité. Mais l’objectif est aussi de mettre l’accent sur le retour vers l’emploi et de faire en sorte que le travail paie davantage que l’assistance. Alors qu’auparavant les personnes à faible revenu perdaient tous leurs droits aux allocations dès qu’elles travaillaient plus de 16 heures par semaine, sous le nouveau régime, les prestations sont réduites au fur et à mesure que la personne gagne plus…

Une transition catastrophique vers le crédit universel

En fait la réforme du crédit universel a été d'emblée controversée en raison d’une mise en œuvre rendue chaotique par des problèmes administratifs et informatiques qui ralentissent le processus. Mais c’est surtout l’impact catastrophique sur des milliers de familles qui est critiqué : à partir du moment où les allocataires passent de l’ancien au nouveau système, ils doivent attendre six semaines avant de recevoir leur premier versement de crédit universel, voire encore plus longtemps à cause d’erreurs et d’une mauvaise gestion du système. Ce qui veut dire que beaucoup de familles vulnérables qui n’ont pas d’autres ressources ne peuvent plus faire face, se retrouvent à la rue et ne survivent que grâce aux banques alimentaires…

Un système qui accroît la pauvreté

Les détracteurs du crédit universel réclament que le gouvernement gèle le processus. Jusqu’à présent, le crédit universel entrait en vigueur dans 5 nouvelles agences pour l’emploi chaque mois, mais désormais ce sera dans 50 pôles emploi par mois. Alors qu’actuellement près de 600 000 personnes touchent le crédit universel, l’objectif est d’accélérer la transition pour que plus de 7 millions de gens passent sous ce régime d’ici 2022. 

Cette accélération est condamnée à la fois par l’opposition travailliste, les associations caritatives, l’Eglise mais aussi nombre de députés au sein même du parti de Theresa May. Ils dénoncent les trop nombreux dysfonctionnements d’un système qui accroît la pauvreté et ils demandent au gouvernement de revoir sa copie. Pour l’instant Theresa May refuse de faire la moindre pause et défend bec et ongles les bienfaits à long terme du système mais il n’est pas impossible qu’une pression politique et médiatique grandissante oblige une Première ministre désormais très affaiblie à faire des concessions…

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