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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Barcelone joue les prolongations

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Le président catalan Carles Puigdemont signe la déclaration d'indépendance, à Barcelone, le 10 octobre 2017.
Le président catalan Carles Puigdemont signe la déclaration d'indépendance, à Barcelone, le 10 octobre 2017. REUTERS/Albert
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C’est le grand titre de Libération. Il ne s’agit pas de football, mais bien des velléités d’indépendance de la Catalogne qui sont finalement repoussées.

En effet, note le journal, « même si le président de la région, Carles Puidgemont, a officiellement proclamé l’indépendance, hier devant le Parlement catalan, il en a “suspendu” immédiatement l’application et prôné le dialogue. »

Alors un dialogue pour mener où ? C’est la grande inconnue, pointe Libération : « la Catalogne s’apprête à sauter dans le vide. D’abord parce que personne ne sait aujourd’hui si plus de 50 % de ses habitants souhaitent vraiment l’indépendance. (…) Ensuite parce qu’une décision politique doit se juger aussi en fonction de ses conséquences. La sécession catalane ne manquerait pas de susciter une revendication identique au Pays basque. On aboutirait alors à un démembrement de l’Espagne. Est-ce sérieusement souhaitable ? Enfin parce qu’aux termes de la règle européenne, une Catalogne indépendante devrait peut-être quitter l’Union. Le veut-elle ? Autrement dit, conclut Libération, tout plaide dans cette affaire pour une discussion sérieuse sur l’avenir d’une région qui commande aussi celui de tout un pays. Il reste quelques semaines pour éviter le pire. Tout compromis, même byzantin, vaudra mieux que l’affrontement imbécile des nationalismes. »

Oui, mais non…

En fait, remarque Le Figaro, « prenant enfin acte des divisions de la société catalane, des dissensions au sein même de son propre camp, Carles Puigdemont a appuyé sur la touche “pause”. La Catalogne a gagné le droit d’être indépendante, a-t-il dit en substance. Mais, oubliant ses déclarations enfiévrées, il a aussitôt ajouté que la responsabilité commandait de “suspendre” sa mise en œuvre… Étrange démarche, qui peut avoir le mérite d’ouvrir le chemin à la désescalade. Pour autant que Madrid accepte la rhétorique. »

Alors, s’interroge L’Est Républicain, « est-ce déjà une façon de renoncer, d’y aller sans vraiment y aller ou plus simplement d’admettre l’évidente impasse ? La manœuvre est aussi habile que bancale et dilatoire. Elle vise à renvoyer la balle dans le camp de Madrid même s’il y a peu de chances que Mariano Rajoy, le chef de gouvernement conservateur, saisisse cette main tendue tout de même très poisseuse. »

D’autant que « Carles Puigdemont n’a pas cédé un pouce de terrain, relève L’Alsace. Le président de Catalogne veut négocier, mais à ses seules conditions, celles d’une indépendance de la région. Ce n’est pas acceptable pour Madrid. Le pouvoir central espagnol n’a pas intérêt à réagir trop vite, encore moins trop fortement. Il ne pourra cependant rester inerte face au défi de l’indépendance lancé, pour le coup sans ambiguïté, par le chef du gouvernement régional. »

Et l’autonomie alors ?

Une seule chose est sûre dans ce dossier compliqué, estime Le Journal de la Haute-Marne, « le gouvernement espagnol peut compter sur l’Union européenne. Certes des voix se font entendre pour restaurer le dialogue entre les deux parties, mais certainement pas pour accompagner la Catalogne sur le chemin de l’indépendance. La raison en est fort simple : l’Union est déjà difficilement gouvernable à 28. On imagine la pétaudière qu’elle deviendrait si dix, quinze ou vingt régions ou provinces demandaient leur indépendance. »

Alors quelle issue à cette crise ? « Le mot manquant de ces dernières semaines, pointe Ouest France, c’est le mot “autonomie”. Dans son argumentaire, manifestement écrit à l’usage de l’opinion publique internationale autant que de l’opinion espagnole, Carles Puigdemont a fait l’historique de la crise qui oppose Barcelone et Madrid depuis 2006. Depuis justement le moment où le Parti populaire de Mariano Rajoy a empêché, de manière arrogante, toute progression en matière d’autonomie. C’est en reprenant ce fil, estime Ouest France, qu’une issue pacifique pourra être trouvée. Car le nationalisme, pour ceux qui en douteraient encore, c’est inévitablement l’affrontement. »

Fonctionnaires en France : le coup de semonce

Et puis à la Une également, la démonstration de force hier des fonctionnaires… Un peu plus de 200 000 manifestants dans toute la France : un succès.

« Ils étaient des milliers à défiler et bien plus en grève, comme ils ne l’avaient pas fait depuis 10 ans, relève Le Courrier Picard. Les alertes ne manquaient pas pourtant, entre infirmières, policiers ou récemment militaires… Hérissés contre les projets du gouvernement, les syndicats de fonctionnaires ont réussi leur mobilisation. Un résultat qui confirme un malaise partagé, surtout dans les métiers en prise quotidienne avec une réalité sociale de plus en plus difficile. »

« Ce n’est pas un brasier, mais une petite flammèche, s’exclame La Voix du Nord. Une flamme sociale, ce n’est rien, c’est quand il y en a plusieurs et qu’elles se rejoignent que cela pose problème. Les syndicats se sont entendus pour tous appeler à la grève hier. À Paris, il y avait dans la rue plus de manifestants qu’en septembre contre les ordonnances. » Et le quotidien nordiste de s’interroger : « serait-ce un début de convergence ? »

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