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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: en Catalogne, après le oui, le non…

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La manifestation de dimanche à Barcelone contre l'indépendance de la catalogne était organisée par l'Association de la société civile catalane.
La manifestation de dimanche à Barcelone contre l'indépendance de la catalogne était organisée par l'Association de la société civile catalane. REUTERS/Eric Gaillard
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« À Barcelone, le réveil de la "majorité silencieuse" contre l’indépendance », s’exclame La Croix. « 350 000 manifestants anti-indépendantistes, selon la police municipale, ont défilé hier dimanche pour revendiquer l’unité du pays. (…) Rarement on aura vu Barcelone colorée par autant de drapeaux espagnols, relate l’envoyée spéciale du journal. Les organisateurs, l’association Societat Civil, souvent marginalisée par les Catalans, ont réussi leur pari : remplir les rues, presque autant que lors d’une manifestation indépendantiste. »

En fait, relève Libération, ce qui a changé la donne ces derniers jours, c’est l’inquiétude des milieux économiques : « Il a suffi que banques et entreprises tirent la sonnette d’alarme et menacent, sur fond de dégringolade boursière, de quitter la Catalogne pour que le mouvement de balancier s’inverse. D’un coup, les anti-indépendantistes (majoritaires selon les sondages) se sont sentis fondés à donner de la voix. (…) A l’heure de la tentation du repli sur soi et de la multiplication des murs entre les peuples, à l’heure où l’Europe tangue sous la pression du Brexit, toute autre stratégie que le dialogue et la négociation entre pro et anti-indépendance de la Catalogne serait catastrophique, estime Libération. Pour l’économie comme pour la démocratie. »

« Une réponse efficace à la fuite en avant indépendantiste commence à poindre, relève également Le Figaro. Le cri d’alarme des milieux économiques, devant le risque de mise hors du jeu de l’UE, peut calmer les ardeurs. C’est un effet "Brexit", version tapas. C’est peut-être là-dessus que mise aujourd’hui Madrid, estime encore Le Figaro. Laisser le camp indépendantiste s’enfoncer dans les marais d’une indépendance non reconnue. Cette crise, on le sent, ne peut laisser au sol que des perdants. Une Catalogne vidée de son attractivité, une Espagne durablement déstabilisée. Et l’Europe, déjà esquintée par l’amputation britannique. Sur ce registre, pointe le quotidien de droite, il suffit de voir qui en France voit d’un bon œil une sécession catalane : les partisans de La France insoumise et ceux du Front national, dont on connaît la passion européenne… " Basta ! Retrouvons la sagesse ", scandaient les manifestants de dimanche. Souhaitons qu’ils soient entendus. »

L’Europe comme arbitre ?

Qui plus est, souligne Le Journal de la Haute-Marne, outre la question économique, « l’Union européenne ne fera aucun cadeau à la création d’un nouvel Etat qui participerait à son morcellement. Autant d’éléments dont les Catalans commencent à saisir l’impact. Le vibrant appel du prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa contre la "conjuration indépendantiste" ajoute à cette prise de conscience. Un propos extrêmement dur, comme pour inciter les dirigeants indépendantistes à ne pas commettre l’irréparable. Comment ne pas y souscrire ? Dans un monde de plus en plus ouvert, le souverainisme ramené à une province a quelque chose de pathétique et de surréaliste. »

Et « à bien y réfléchir, pointe Le Midi Libre, seule l’Europe a les moyens désormais de se poser en arbitre. De réunir autour d’une même table Barcelone et Madrid. Mais encore faut-il pour cela que l’UE sorte de son mutisme. Qu’elle prenne conscience du danger pour sa propre unité. Une menace de morcellement plus grave que le Brexit. On voit bien ici, relève encore Le Midi Libre, le problème que pose l’absence d’un pouvoir politique fort à Bruxelles. Avant que la fièvre catalane ne touche l’Écosse, le Pays basque ou la Corse, l’Europe doit enfiler l’uniforme du pompier de service. Et vite ! »

Réformer les allocs ?

A la Une également, le séminaire gouvernemental hier à Matignon, avec comme sujet, cette question, pointe La Montagne : « Comment faire, d’ici Noël, pour ne pas avoir l’air de ne distribuer des cadeaux qu’aux riches ? »

« Rien de tel qu’un petit séminaire pour attaquer la semaine, ironise L’Union. Car il faut continuer à avancer vite sans se prendre les pieds dans le tapis, sans laisser s’installer la petite musique du "président des riches" qui pourrait coûter cher à la cote de popularité du président tout court. Car les dossiers ne manquent pas, relève L’Union. Le Code du travail, c’était la mise en jambes. La réforme de l’assurance chômage et le "plan étudiant" arrivent. Autant dire que les ministres n’ont pas terminé de réviser leurs fiches, de se réunir en séminaire pour faire "des points d’étape" et de sursauter en pleine nuit pour répondre aux SMS du big boss. »

Alors, quel geste le gouvernement pourrait-il faire pour casser cette image de ne favoriser que les riches ? Il pourrait être tentant, affirme Le Parisien, de réformer les allocations familiales… « Emmanuel Macron pourrait s’engouffrer dans cette brèche, ouverte par François Hollande. Avec une suppression des allocations familiales pour les ménages les plus aisés, et pourquoi pas, à partir de 6 000 euros de revenus mensuels nets. (…) Tentant ? Mais plus risqué qu’il n’y paraît, estime Le Parisien. Car le rabotage des allocations familiales avait été entamé dès 2015 par le gouvernement de Manuel Valls. Il avait accru la défiance entre François Hollande et les classes moyennes des grandes villes, pénalisées en priorité par le nouveau dispositif. Ces mêmes classes moyennes constituent le cœur de l’électorat d’Emmanuel Macron. Lequel, on s’en doute, n’a sûrement pas envie de répéter les erreurs de son prédécesseur à l’Elysée. »

Le Che continue d’inspirer…

Enfin, il y a 50 ans jour pour jour, Che Guevara était assassiné par l’armée bolivienne… « Sur les traces des derniers jours du Che en Bolivie », reportage à lire dans Le Figaro. « À La Higuera, où le comandante a été exécuté, raconte l’envoyé spéciale du journal, le village est décoré tout entier aux couleurs de la révolution, avec un buste monumental et multicolore qui ne dépareillerait pas dans un parc d’attractions. Dans l’école où il a été détenu, détruite puis reconstituée, les visiteurs ont laissé des centaines de souvenirs, et rempli plusieurs livres d’or. Dans le bourg voisin de Vallegrande, où le corps du Che a été montré à la population et aux journalistes, des touristes du monde entier viennent aussi se recueillir, et s’imprégner du souffle révolutionnaire. »

« Le personnage était complexe et ses choix politiques ont été discutés, reconnait L’Humanité. Le temps a passé. Le socialisme, qu’il qualifiait lui-même de "création imparfaite", est démantelé. Mais le rebelle continue d’inspirer. À l’heure où la roue de l’histoire tourne à l’envers, où les riches sont entrés en guerre contre les pauvres, le Che et son odyssée contre l’exploitation capitaliste trouvent un écho présent, estime le quotidien communiste, celui de la sensibilité aux injustices qui ne cesse jamais d’arrimer les combats pour un autre monde à l’idée de révolution. »

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