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Bonjour l'Europe

Irlande: championne du monde de la démocratie directe en 2018-2019?

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Entre 2018 et 2019, l’Irlande va devenir la championne de la démocratie directe avec plusieurs élections, mais aussi et surtout 7 référendums en à peine 18 mois. Le gouvernement a annoncé un calendrier prévisionnel il y a une semaine. L’Irlande semble avoir un gros appétit pour la consultation du peuple, mais qu’est-ce que le gouvernement veut demander aux Irlandais ?

Le Parlement irlandais, à Dublin.
Le Parlement irlandais, à Dublin. Wikipédia
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Le gouvernement irlandais veut proposer des réformes, à la fois sur des questions de société (avortement, blasphème, divorce et place de la femme) et à la fois sur des dispositions démocratiques (élection des maires au suffrage direct, abaissement à 16 ans de l’âge légal pour voter et droit de vote à la présidentielle pour les expatriés). Bien sûr, tous ces sujets n’ont pas le même poids, certains sont plus consensuels, on peut donc relativiser le chiffre de 7 référendums.

Certains thèmes plus importants que d’autres

L'avortement est très attendu. En Irlande, le 8e amendement de la Constitution rend illégale l'IVG, sauf en cas de risque mortel pour la mère. Le sujet est extrêmement sensible. A lui seul, il a déjà donné lieu à lui seul à 4 référendums. Le 5e, prévu pour mai ou juin prochain, pourrait amener à une libéralisation de la loi. Les mois qui viennent verront des débats féroces, car les pros et les anti sont très bien organisés et mobilisés.

A l'inverse, on s'attend à moins de passion pour la consultation sur le divorce. Il s'agit d'abaisser de 4 à 2 ans la période légale pour prononcer la séparation d'un couple. Même chose pour supprimer la pénalisation du blasphème, une loi démodée et surtout jamais appliquée. Tout comme le très désuet 41.2 de la Constitution qui mentionne la place de la femme au foyer.

Un désir de modernisation

Il s'agit de sujets sur lesquels l'Irlande est régulièrement pointée du doigt, ou moquée. Rien d'étonnant alors à ce qu'un gouvernement jeune, dirigé par Leo Varadkar, 38 ans, homosexuel et fils d'immigré, veuille tourner cette page. Et les 7 référendums finissent de nous prouver que l'exécutif agit, et qu'il frappe fort. Mais pour beaucoup d'observateurs, de commentateurs, il y a des incohérences qui traduisent plus de l'affichage qu'une réelle vision politique. Elire les maires au suffrage direct ne requiert pas de modification constitutionnelle par exemple, une simple législation suffirait. Pourquoi entreprendre un référendum ? Le divorce, le blasphème, la place de la femme sont des thèmes relativement consensuels, pourquoi les renvoyer à plus tard ? Et puis, le droit de vote à 16 ans ou celui des expatriés pour la présidentielle, il apparaît curieux de renvoyer ces sujets après les scrutins en question.

Un calendrier serré

Pour l'avortement, le Parlement ne devrait formuler les termes du débat qu'à la fin de l'année, pour un vote entre mai et juin 2018. Vu la complexité et la division sur le sujet, c'est probablement un peu court. Le blasphème, l'élection directe des maires et la place de la femme devraient se tenir en octobre 2018, en même temps que la présidentielle. Le divorce, le droit de vote à 16 ans et celui des expatriés, en juin 2019, avec les élections européennes.

Alors, grouper les scrutins permettrait de faire des économies substantielles, mais risque aussi de diluer l'intérêt des électeurs. Une autre question demeure : l'exécutif pourra-t-il faire adopter par le parlement tous les textes qui autoriseront chacun des 7 référendums ? Alors qu'il peine à y faire avancer ses projets de loi ?

En tout cas, avec ce calendrier, il n'a échappé à personne que le premier gouvernement minoritaire de l'histoire irlandaise semble vouloir se projeter sur deux ans, et ce, malgré les fréquentes tensions en partis qui font régulièrement craindre des élections anticipées.

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