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Aujourd'hui l'économie

Donald Trump veut effacer la dette de Porto Rico

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Lors de sa visite à Porto Rico, l'île dévastée par le passage des ouragans, Donald Trump a évoqué l'effacement complet de la dette de cet Etat déclaré en faillite depuis le printemps.

Donald Trump à Porto Rico (sur la photo) a promis l'effacement complet de la dette de cet Etat déclaré en faillite depuis le printemps.
Donald Trump à Porto Rico (sur la photo) a promis l'effacement complet de la dette de cet Etat déclaré en faillite depuis le printemps. ©REUTERS/Jonathan Ernst
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Dans le style familier dont il est coutumier ? Donald Trump, interrogé par Fox News, a prévenu les créanciers de Porto Rico : « nous allons devoir effacer tout ça. Je ne sais pas si c'est Goldman Sachs, mais qui que ce soit, il peut faire ses adieux à cet argent ». Ces propos étonnent, car en mai dernier quand Porto Rico s'est déclaré en faillite, dans l'incapacité de rembourser les 72 milliards de cette dette publique accumulée au cours des dix dernières années, aucune procédure de sauvetage n'a été envisagée à Washington. Et Donald Trump, pendant toute sa campagne a toujours rejeté cette éventualité.

Depuis sa faillite l'Etat de Porto Rico est soumis à une sévère cure d'austérité.

Sous la tutelle du Congrès. La commission chargée de superviser les autorités locales les aide à faire des coupes sombres dans les dépenses publiques, elle est aussi appréciée que la Troïka l’est en Grèce. La pilule est amère pour cette île qui rêve de devenir le 51e Etat américain de plein droit. Mais l'administration n'est pas pressée de lui accorder ce statut qui changerait sans doute la donne économique et financière. Les entreprises américaines ont longtemps profité du régime fiscal de faveur concédé à Porto Rico par Washington ; elles ont déménagé quand ce privilège a été retiré en 2006. Depuis, les emplois ont disparu, les finances locales se sont dégradées et la dette a explosé.

Cette dette insoutenable a attiré les fonds vautours.

Des fonds conscients que cette dette est insoutenable et qu'elle finira par être restructurée. Ils ont acheté des titres décotés en espérant dégager un bénéfice dans les poursuites qui suivent toujours le défaut d'une collectivité publique. D'ailleurs tout juste avant le passage de l'ouragan Maria, les créanciers de PREPA, l'office porto ricain de l'électricité, étaient sur le point de trouver un accord juteux avec la commission de tutelle, un accord accompagné d'une nouvelle ligne de crédit de 20 milliards de dollars pour financer la rénovation des infrastructures électriques. Maria a dévasté la vie des Porto Ricains, et sur son passage elle a aussi balayé les calculs cyniques des fonds américains.

Le président des Etats-Unis peut-il contraindre les fonds à abandonner leur créance ?

En fait les fonds vautours ne détiennent que le quart de la dette portoricaine, le reste est détenu par des fonds de pension américains, c'est-à-dire par monsieur et madame tout le monde. Envisager un effacement passe donc nécessairement par un sauvetage public pour éviter que les retraités et les épargnants américains ne trinquent. Donald Trump a-t-il changé d'avis ? Les Portoricains ont de quoi douter de sa parole car ils se souviennent de l'ardoise que leur a laissé l'homme d'affaires Trump. D'après le site d'info Buzzfeed, Donald Trump a repris un golf local en 2008 en y apposant son nom pour l'abandonner quelques années plus tard avec un trou de 33 millions de dollars que les collectivités locales, une fois encore, ont été sommées de renflouer.

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