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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: des matraques contre des urnes

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Manifestants catalans et forces de l'ordre espagnoles s'opposent.
Manifestants catalans et forces de l'ordre espagnoles s'opposent. REUTERS/David Gonzalez
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C’est le titre, en pages intérieures, du dossier que Libération consacre au référendum d’hier en Catalogne. Un référendum marqué par une répression extrêmement violente. « Et d’ores et déjà, les indépendantistes catalans ont remporté la bataille de l’image », pointe Libération. En effet, s’interroge le journal, « qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête du chef du gouvernement espagnol pour penser qu’une violente neutralisation des opérations de vote, illégales pour les uns, légitimes pour les autres, allait arranger ses affaires ? Les images, qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux et les chaînes d’infos, sont désastreuses pour lui et la cause “espagnoliste” qu’il défend : des policiers qui brisent des portes d’écoles, à coup de masse, de coupe-boulons, tentent de confisquer des urnes. Ce n’est pas l’unité de l’Espagne qui est attaquée, c’est la démocratie : voilà ce que dit le vortex vidéo. »

En effet, pointe La Montagne, « aux yeux des citoyens d’Europe, des gens pacifiques qui voulaient mettre un bulletin dans une urne en ont été empêchés, parfois brutalement, par la police. Les images l’attestent. Bref, le jour d’après, les indépendantistes catalans sont les “bons”, tandis que le gouvernement de Madrid et les partis qui le soutiennent sont les “méchants”. C’est plus compliqué que cela ? Peut-être, mais l’image médiatique est manichéenne par définition. »

Finalement, estiment Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « ce référendum était un piège. Hormis l’amorce d’un dialogue dont au fond personne ne voulait, il n’existait aucune porte de sortie. Ni pour Madrid, bien assise sur la Constitution et inflexible, ni pour Barcelone, qui était volontairement allée trop loin. Ce référendum était un piège et Mariano Rajoy s’y est jeté tête la première. (…) Il est urgent que le gouvernement ouvre le dialogue avec les indépendantistes. La voie est étroite, mais c’est la seule en démocratie. »

Place à la négociation !

La Croix est sur la même ligne : « personne ne gagnera à une radicalisation de la tension dans cette dispute politique. Les dirigeants catalans et espagnols courent tout droit vers un mur. Il est temps que des négociateurs modérés et des médiateurs avisés prennent le dossier en charge. L’Espagne et la Catalogne n’en manquent pas. »

Alors d’un côté, poursuit La Croix, « les Catalans doivent prendre conscience que la surenchère des sécessionnistes   minoritaires selon les sondages   confine à l’absurde. (…) Le peuple catalan peut sans doute invoquer le droit à l’autodétermination. Mais, au vu de l’Histoire, rien ne l’y oblige et il ne subit aucune oppression au sein d’une Espagne totalement démocratique, où les droits de l’homme et tous les droits fondamentaux sont bien évidemment respectés. Il n’y a donc pas d’urgence. » Pour sa part, relève encore le quotidien catholique, « le gouvernement de Madrid doit faire preuve d’imagination. Au sortir du franquisme, l’Espagne s’est réinventée comme un pays très décentralisé. Certaines communautés autonomes (les régions) bénéficient de compétences beaucoup plus étendues que d’autres. Peut-être le pays peut-il évoluer vers un fédéralisme plus poussé. C’est un enjeu important, conclut La Croix, qui devrait être débattu et négocié en impliquant tout le pays, de la Catalogne à la Galice et de l’Estrémadure aux îles Canaries. »

Trop endettée ?

Enfin, cette question importante posée par Le Figaro : « indépendante, la Catalogne serait-elle viable économiquement ? »

Impossible de répondre par oui ou non… « Après la crise qui a épuisé le pays et a contraint Barcelone à réclamer en 2012 l’aide de Madrid, la reprise incite la Catalogne à voler de ses propres ailes. Les indépendantistes sont persuadés, pointe Le Figaro, qu’ils économiseraient 16 milliards d’euros par an, soit l’écart entre ce que la région verse à l’État central et ce qu’elle en perçoit. » Mais « le point noir est l’endettement, relève le journal. La dette publique, 36 % du PIB catalan, est l’une des plus élevées du pays. Et en cas de scission, Madrid compte bien rendre à la province sa quote-part de l’endettement national. Sa dette passerait alors de 74 à 235 milliards d’euros, soit plus de 100 % du PIB catalan. De quoi réduire la confiance et peser sur la croissance du nouvel État ! » Qui plus est, remarque encore Le Figaro, « les tensions politiques et la création de frontières pourraient aussi faire plonger les exportations (dont 65 % visent l’Espagne et l’UE), entraîner des délocalisations, freiner le tourisme et aboutir à une récession, avancent des économistes. À l’opposé, les experts favorables à l’indépendance pointent les faibles risques liés à une séparation “pacifique”. »

Vigilance et unité…

A la Une également, l’attaque au couteau, hier, à Marseille…

« L’effroi dans la ville », titre Le Parisien. « Deux femmes ont été tuées à l’arme blanche à la gare Saint-Charles par un assaillant qui a été abattu par des militaires. Daech, hier soir, a revendiqué l’attaque. »

Commentaire du Parisien : « aujourd’hui, on entend parfois des voix s’élever pour dire que le dispositif de la force Sentinelle est superflu. Que le danger est exagéré. Et que l’on vit dans un Etat policier. Des voix qui pourraient réfléchir à se faire plus nuancées au moment où il nous faut combattre le terrorisme plus que jamais. La liberté d’aller et de venir, la liberté de vivre en paix, c’est à Marseille hier, en début d’après-midi, qu’elle a été bafouée. »

En effet, renchérit Le Midi Libre, « face à l’infamie, comment encore douter de la pertinence de l’opération Sentinelle ? Et comment justifier l’arrêt de l’État d’urgence le 1er novembre ? Sommes-nous sortis d’affaire ? L’exécutif confronté pour la première fois à un acte terroriste devra monter d’un cran. La bougie allumée et la tour Eiffel en berne, ça ne suffit plus ! »

Enfin, conclut La Charente Libre, « face à une menace terroriste aveugle loin d’être amoindrie par les revers de Daech sur les fronts syro-irakiens, la vigilance, la solidarité et l’unité valent mieux que les surenchères de toute sorte. Mais, déplore le quotidien charentais, c’est pourtant bien la division qui domine ces jours-ci à l’Assemblée nationale autour de la nouvelle loi antiterroriste considérée comme “liberticide” par la France insoumise et… comme un “désarmement total” par Les Républicains. »

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