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Aujourd'hui l'économie

L’Estonie, la nation digitale accueille un sommet européen numérique

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Les dirigeants des 28 pays membres de l'Union européenne sont arrivés jeudi soir à Tallinn pour un sommet consacré au numérique. Un sujet qui va de soi pour la présidence estonienne de l'Union européenne.

Vue de Tallinn, capitale de l'Estonie.
Vue de Tallinn, capitale de l'Estonie. Peter Thompson/Heritage Images/Getty Images
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Ce petit pays balte de 1,3 million d’habitants s’est autoproclamé nation digitale et il s’est effectivement donné les moyens de devenir le pays phare des nouvelles technologies. C’est le pays européen qui compte le plus grand nombre de start-ups, rapporté à son nombre d’habitants. 7 % du produit intérieur brut est dégagé par les entreprises du numérique - en France c’est 5 %.

La digitalisation est aussi une réalité du quotidien. En Estonie, on demande une ordonnance à son médecin via la messagerie WhatsApp, on règle ses achats ou ses impôts en ligne, on reçoit sa fiche de paie ou ses factures de la même façon, quasiment toutes les démarches administratives s’effectuent via Internet.

Le Premier ministre français Édouard Philippe dit vouloir s’inspirer du modèle estonien

Il y a de quoi, la République balte est LA référence mondiale en matière de dématérialisation de l’administration. À partir de l’âge de 15 ans, chaque citoyen dispose d’une carte d’identité électronique qui ouvre la porte à toutes ses informations personnelles, du dossier médical au dossier fiscal, en passant par les prestations sociales. Dès qu’une information est introduite, elle est transmise à toutes les administrations concernées.

Plus la peine de remplir dix fois les mêmes papiers. Les fonctionnaires ont donc plus de temps pour se consacrer à leurs tâches essentielles. La confidentialité du système est garantie par un système mis au point par les experts locaux en blockchain. Le citoyen demeure le propriétaire de ses données, et il sait à tout moment qui les a consultées.

L’Estonie a aussi créé un statut unique au monde de e-résident

Ce statut permet à n’importe qui de créer son entreprise et de la domicilier en Estonie sans n’y avoir jamais mis les pieds. Moyennement un coût de 100 euros et quelques vérifications sur son passé. L’offre existe depuis trois ans, elle attire des milliers d’entrepreneurs qui ont besoin d’un accès au marché européen et qui veulent profiter d’un environnement fiscal favorable. Ils ont même désormais la possibilité d’ouvrir un compte bancaire en ligne, sauf s’ils sont originaires des pays figurant sur la liste noire du groupe d’action financière et des États-Unis.

En devenant le portail électronique de l’Union européenne, l’Estonie s’est offert une campagne mondiale de publicité qui lui a rapporté de l’argent. Elle espère aussi des retombées en investissement.

L’Estonie envisage même de créer une monnaie virtuelle

Une crypto-monnaie à l’image du bitcoin. Avec un nom tout trouvé « l’Estcoin ». Kaspar Korjus, le très imaginatif directeur du programme de e-résidence a lancé l’idée cet été sur son blog, déchaînant la curiosité du monde entier. Qu’un État batte une monnaie numérique, ce serait une première absolue. L’enthousiasme a été très vite douché par le président de la Banque centrale européenne. Pour Mario Draghi « aucun État membre ne peut introduire sa propre monnaie ».

Tallinn, qui soigne son profil de bon élève de la classe européenne avec des finances tenues au cordeau, a très vite rétropédalé. La Banque centrale affirme qu’il n’en a jamais été question. Personne en Estonie n’a intérêt à gâcher l’ambiance de ce sommet numérique où il sera beaucoup question demain de taxation des GAFA, les grandes entreprises du Net.

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